Bayrou et l’ISF d’après le Canard Enchaîné du 14 mars 2007

 

Le Canard dépoussière le cliché selon lequel Bayrou serait un simple paysan. L’article est éloquent : le candidat n’a rien à envier en matière de bidouillage aux autres.

Bayrou estime ainsi son patrimoine à 706 000 euros soit 54 000 euros en dessous du seuil de déclenchement. Bayrou n’est pas pauvre c’est le moins que l’on puisse dire. Mais ce calcul ne prend pas en compte ses « biens professionnels » il est en effet officiellement exploitant agricole même si chose curieuse selon la Canard ses principaux revenus viennent de sa fonction de député. Il s’abrite derrière le code 885N du code général des Impôts pour exclure son élevage de pur-sang. Le candidat qui veut plafonner l’usage des niches fiscales est cohérent avec lui-même…

Le Canard fait ensuite l’inventaire de ses possessions :

  • 9 hectares de terrain à Bordères dont 4000 mètre carré viabilisé. Bayrou estime à 1 € le mètre carré alors que les notaires et agents immobiliers l’estiment entre « 35 et 70 euros le mètre carré ». Un détail.
  • Il dispose, en outre, d’une habitation principale surnommée par les habitants « la maison blanche » qui n’a pas à être déclarée à l’ISF mais qui représente une valeur de 426 000 euros.
  • Il a touché 300 000 euros pour les droits d’auteur de son livre « Henri IV, un roi libre » qu’il a fait écrire par des Nègres comme bien d’autres candidats. Mais lui n’a pas reversé cet argent à ses Nègres…
  • Les profits empochés grâce aux courses de ses chevaux sont assimilés à des gains aux jeux et n’ont pas à être déclaré : 14 869 euros pour sa jument Fils de Viane et 37 535 euros pour Alix Road une autre de ses juments. En 2006, il aurait gagné ainsi 43 642 € non imposable contre seulement 4921 € en 2007 mais l’année ne fait que commencer et les Grands Prix son à venir. Espérons qu’il ait de la chance au jeu.
  • Il dispose d’un petit 50 mètre carré à Paris dans le très chic VIIe arrondissement, il l’estime à 280 000 euros ce qui est un peu juste selon les agents immobiliers qu’ils l’évaluent entre 350 000 et 400 000 euros. Du simple au double…

Plus curieux pour nous autres contribuables c’est que le pauvre Bayrou a tenté de faire passer 42 566 euros de costumes chez le très chic couturier parisien Hartwood en « frais d’habillement » pour sa campagne en 2002. Toutefois, le Conseil Constitutionnel veillant il n’a eu le droit d’en déduire que 5 000 euros. On est loin des sabots et de du vieux tracteur, il s’habille chic le François et c’est nous qui payons.

Moralité : Bayrou n’est en rien différents des autres. La campagne ne peut se limiter à ça. Il est temps de s’emparer des projets des uns et des autres.