L’Union des nations sud-américaines (Unasur) est une organisation supranationale politique, économique, sociale et culturelle regroupant douze pays d’Amérique du Sud qui a été créée en 2008 comme une solution de remplacement à l’OEA (Organisation des États américains) dont font partie les États-Unis.

Cette union spécifiquement sud-américaine permet donc aux États membres d’interagir sans être soumis à l’ingérence du grand voisin nord-américain.

Les 12 pays de l’Unasur sont l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Paraguay, le Pérou, le Suriname, l’Uruguay et enfin le Venezuela.

Ces pays se sont réunis à la fin de la semaine passée pour discuter entre autres du problème du Honduras et bien entendu de celui des facilités accordées par Bogotá au gouvernement américain dans l’utilisation de sept bases militaires situées en territoire colombien, facilités qui ont fait bondir le président Hugo Chavez et ont réactivé le conflit latent entre le Venezuela et la Colombie.

Lors de cette réunion, lecture a été faite d’une lettre adressée aux membres de l’Unasur par la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton expliquant l’accord intervenu avec la Colombie et soulignant qu’il ne s’agissait que d’un accord complémentaire à une coopération entamée en 1952 pour lutter contre les narcotrafiquants et le grand banditisme et que cet accord ne concerne qu’un maximum de huit cents militaires et six cents civils contractuels.

Les représentants colombiens ont ensuite détaillé cet accord de coopération et ont accepté de signer un accord commun élaboré par les envoyés des pays membres de l’Unasur

Cet accord précise que : « Les pays membres garantissent formellement que les accords en matière de défense qui impliquent un degré de présence en leur territoire de personnels militaires et civils, ou d’armements et d’équipement militaire, provenant d’États de la région ou extra régionaux ne seraient pas utilisés de manière à attenter à la souveraineté, la sécurité, la stabilité et l’intégrité territoriale des États sud-américains. ».

Les États membres de l’Unasur se sont dits satisfaits des garanties formulées par la Colombie et les États-Unis. Même le représentant du Venezuela, pays le plus critique envers l’accord Colombo américain, considère comme un pas positif la signature de la déclaration finale et les garanties formulées par la Colombie et les États-Unis. « Ce pas est un pas en avant vers une doctrine de paix, il y a des garanties écrites très importantes, même si nous ne sommes pas ingénus et savons que les papiers doivent encore se convertir en faits concrets », a souligné le Ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Nicolas Maduro.

Les représentants du Brésil et du Pérou se sont quant à eux estimés très satisfaits par les garanties fournies par les États-Unis et la Colombie et pensent que le document signé lors de la réunion de l’Unasur devrait mettre fin à la polémique générée par l’Accord complémentaire de coopération militaire entre ces deux pays.

Une nouvelle réunion de l’Unasur est prévue où serait conviée Hillary Clinton pour lever les derniers doutes concernant cet accord militaire avec la Colombie

Cependant, les représentants de Bolivie, d’Équateur et du Venezuela ont regretté que la Colombie ait refusé d’inclure dans l’accord final le paragraphe interdisant l’installation de bases militaires étrangères dans la région. Nonobstant, les explications fournies par Bogotá semblent avoir satisfait tout le monde et devraient faire baisser les tensions à la frontière entre le Venezuela et la Colombie…

C’est du moins ce qu’on espère puisque, entre-temps, Caracas a signalé qu’il allait détruire six ponts piétonniers unissant des petits villages isolés de part et d’autre de la frontière, et que Bogotá annonçait le déploiement de 16.000 hommes le long de la frontière pour défendre les populations et infrastructures colombiennes et pour lutter contre le terrorisme et le trafic de stupéfiants très présents dans cette zone frontalière.

Liens :

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