Le candidat démocrate ressemble à son illustre modèle. Mais est-ce une bonne nouvelle ?

 

La formidable ascension de Barack Obama continue à chambouler l’échiquier politique américain. Cet homme devenu sénateur en… 2005 est en passe de devenir le candidat démocrate pour les présidentielles de 2008. Quel parcours !

Son style oratoire, son charisme et son ascension incroyablement rapide rappellent un autre emblème de la gauche américaine, à savoir John Fitzgerald Kennedy. Même si le sénateur du Massachussetts avait plus d’expérience politique qu’Obama lors de son investiture, les deux hommes partagent bien des similarités. Jeunes, beaux, photogéniques, ils ont été et sont les idoles des médias et des jeunes. Alors que l’on fête les 40 ans de Mai 68, il n’est guère surprenant que le candidat en lice pour les Démocrates soit un pur produit de la contre-culture. Mais est-ce tout ?



En effet, les soutiens d’Obama pêchent par naïveté. En 1961, lorsque Kennedy fut élu, il avait gagné avec une marge infime, notamment grâce au soutien considérable de la mafia de Chicago et du Texas (réveillée par son collistier, Lyndon Johnson). Téléporté à la Maison-Blanche, devenu dirigeant de tout un pays et non plus d’une faction, JFK dut rendre des comptes à ses étranges supporters. Otage de sa propre poltique, JFK finit par passer son premier mandat à détourner les fonds militaires pour les reverser aux comtés qui avaient voté pour lui, entraînant plusieurs crises qui faillirent déboucher sur une troisième guerre mondiale – notamment la crise des missiles de 1962.

A l’époque, les Russes, voyant Kennedy empêtré dans des scandales internes, décidèrent de tester la détermination américaine en établissant des bases de lancement de missiles ballistiques sur l’île de Cuba. Lorsqu’un avion-espion américain repéra les installations, les travaux étaient déjà bien avancés. La nouvelle créa une panique indescriptible au sein de l’armée et du monde politique américains. Ils y virent la preuve que JFK agissait comme un commandant en chef irresponsable. Fallait-il obéir à Kennedy et perdre la guerre froide ? Les officiels pesèrent le pour et le contre et décidèrent que non. La suite, on la connaît. 

Aujourd’hui, la situation se répète. Barack Obama doit sa candidature au soutien des églises noires extrémistes et à la mafia de Chicago, qui lui ont permis d’obtenir les voix de l’Illinois et débuter ainsi sa carrière politique. Forcé de se distancer de ses mécènes pour convaincre au national, Obama se retrouve, comme JFK avant lui, otage de son propre camp. Dans l’extrême gauche et une bonne partie de la gauche, ses propositions en terme de politique étrangère trouvent de bons échos. Reste que si Obama est élu et applique son programme de défense, les Etats-Unis perdront la guerre en Irak et sans doute leur influence au Moyen Orient. Pensez-vous que cela puisse se faire dans l’indifférence générale ?

Si le sénateur de l’Illinois est élu, ses liens douteux pourraient alarmer les instances dirigeantes américaines. C’est là l’enjeu de 2008, tout comme était celui de 1963 : obéir et perdre la guerre ? Les enjeux sont immenses. S’il ne se recentre pas, Obama pourrait vraiment ressembler à Kennedy, et terminer sa carrière comme lui.