Les deux acteurs sont-ils d'accord sur l'Iran ?  A voir….
  

Miguel Garroté     France,  Gaza,  Iran,  j’ai déjà écrit que ce qui se passe au Hamas – et donc à Gaza – est en partie décidé en Iran (1).  Les propos tenu par Sarkozy aujourd’hui sur Gaza et sur l’Iran,  propos reproduits ci-dessous,  confirment que le monde occidental s’aligne sur la monde arabe,  notamment sur l’Arabie Saoudite,  pour la question israélo-palestinienne.  Et que le monde occidental s’aligne également sur la monde arabe,  notamment sur l’Arabie Saoudite,  pour la question iranienne.  C’est ainsi qu’il faut comprendre les propos de Sarkozy reproduits ci-dessous et,  d’une façon plus générale,  tout les propos tenus par Sarkozy sur l’islam ces derniers mois.  C’est également ainsi qu’il faut comprendre les informations – également reproduites ci-dessous – parue aujourd’hui dans Haaretz.

France – (Début des informations Guysen) L'offensive militaire à Gaza « ne renforce pas la sécurité d'Israël »,  a estimé vendredi le président français Nicolas Sarkozy,  parlant d'une « tragédie humanitaire inutile » et appelant une nouvelle fois à la fin des hostilités.  Le chef de l'Etat présentait ses voeux au corps diplomatique à Paris,  informe Guysen International News.  Le programme d'enrichissement nucléaire iranien « n'a aucune finalité civile »,  a déclaré vendredi le président français Nicolas Sarkozy au cours de ses voeux prononcés au corps diplomatique à Paris,  ajoute Guysen International News.  « Le moment approche où un choix devra être fait par les dirigeants iraniens :  soit ils provoquent une grave confrontation avec la communauté internationale,  soit,  ce que la France souhaite,  on arrive enfin à une solution dans la négociation engagée depuis,  tenez-vous bien,  cinq ans »,  a-t-il ajouté (fin des informations Guysen).

Iran – Avi Issacharoff,  Amos Harel,  Amira Haas  et  Yanir Yagna,  aujourd’hui dans le quotidien Haaretz,  ont investigué un aspect de Gaza dont nous parlons,  sur ce blog,  depuis au moins un an.  Il s’agit du bataillon iranien au sein des unités terroristes du Hamas.  Or,  ce bataillon iranien du Hamas vient d’être anéanti par tsahal dans le quartier de Zeytun à Gaza City.  Formé par les Gardiens de la Révolution iranienne ainsi que dans les camps terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa au Liban,  la centaine de terroristes de ce bataillon iranien étaient entrés dans la bande de Gaza principalement via Rafah,  à travers les tunnels clandestins du Hamas sur la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza.

Si l’on met les informations publiées ci-dessus en relation avec les déclarations faites par Obama et par Hillary ces derniers jours,  force est de constater qu’une sorte de consensus – bancal et fragile – semble se dessiner,  tant bien que mal,  en coulisse,  entre d’une part,  le monde occidental ;  et d’autre part,  le monde arabe,  notamment l’Arabie saoudite.  Ce consensus revient à exercer une pression maximale sur Israël pour que celui-ci ne finisse pas le boulot à Gaza ;  et pour qu’Israël cède au plus vite la place dans la bande de Gaza à une série de forces militaires dont personne n’a encore compris si elles seront égyptiennes ou américaines et si oui ou non elles seront déployées le long de la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza.  Le comble,  c’est que la pression ne vient pas tant de l’Arabie saoudite que de la France,  soucieuse de ne pas déplaire à certaines de ses banlieues.

Ce même consensus consiste – aussi – à élever la voix contre l’Iran et contre son programme nucléaire offensif,  notamment en continuant de mettre les deux options sur la table,  l’option diplomatique et l’option militaire.  En gros,  on n’exclut pas de frapper l’Iran (mais plus tard) et en revanche on veut faire plier Israël (et là par contre au plus vite,  officiellement pour des raisons « humanitaires »).  C’est certes un calcul très politicien dans l’esprit de Sarkozy.  Ce n’est pas pour autant un calcul intelligent du point de vue israélien.  Et comme des élections ont bientôt lieu en Israël,  la tentation existe,  au sein du duo Livni – Barak (Olmert est « out »,  quoi que…)  de mettre un terme au plus vite à l’opération de tsahal dans la bande de Gaza ;  et de passer ainsi,  aux yeux de la soi-disant « communauté internationale » (en fait,  l’ONU et les médias) pour un (e) futur Premier ministre israélien politiquement correct.

Copyright Miguel Garroté 2009

(1) GAZA – L'IRAN manipule ?