Bali: La surpopulation « oubliée »

Pas un mot au Grenelle de l'Environnement ni à la conférence de Bali sur le climat. Le Réveil des Marmottes va une nouvelle fois faire grincer des dents sur un sujet tabou, "le" sujet qui fâche. Une des principales raisons de la déréglementation du climat n'est quasiment jamais évoquée: La surpopulation.
 
Pour comprendre de quelle façon notre planète s'est peuplée et à quel rythme, le Réveil des Marmottes vous propose un petit tableau sur l'évolution de la population humaine depuis le Néolithique (environ 9 000 ans avant J.-C.) à nos jours. L'évolution démographique va littéralement exploser vers l'an 1500 de notre ère. À la fin du Néolithique (l’invention de l’écriture vers 3 300 ans avant J.-C.), on estime la population humaine à moins d'un million d'habitants.
 
À l'époque de Jésus, la population mondiale est de 5 millions d'individus, en 1800 de 1 milliard, en 1930 de 2 milliards, en 1960 de 3 milliards, en 1975 de 4 milliards, en 1987 de 5 milliards, en 1999 de 6 milliards et en 2006 de 7 milliards selon les sources des plus sérieuses. En 2008, nous approcherons donc en réalité de 8 milliards et non de 7 milliards. […/…]


Plus nous serons nombreux, plus nous devrons polluer et la planète n'est pas faite pour accueillir autant de monde. Si on exclut les océans, les déserts, les hautes montagnes et les banquises, la surface habitable de la Terre est très faible. Or, il faudrait des forêts toujours plus immenses pour transformer le carbone rejeté par un si grand nombre d'individus (auquel il convient d'ajouter les animaux) en oxygène. Il faudrait des espaces cultivables toujours plus vastes pour nourrir une telle population.
 
Les ressources naturelles du sous-sol étant déjà bien épuisées, où cherchera-t-on les énergies vitales ? Où enfuira-t-on les déchets toxiques et radioactifs de plus en plus nombreux ? On vide et on asphyxie les océans, et les déserts avancent irrémédiablement suite à la déforestation. En plus des déjections d'une multitude croissante, il faut ajouter les restes des humains (et des animaux) qui, en se décomposant, s'infiltrent dans le sous-sol et aboutissent aux nappes phréatiques. Devra-t-on brûler ces milliards de cadavres ? Tout ce qui se consume rejoint l'atmosphère. La surpopulation est donc le premier risque d'extinction de l'Humanité par elle-même… Selon la courbe actuelle, nous serons 12 milliards dans moins de 20 ans.

L'espace proche est un dépotoir de satellites militaires en tous genres. On ne sait plus où enfouir les déchets radioactifs qui eux, restent en activité des millions d'années. Certes, on emprisonne l'uranium ou le plutonium dans des blocs de béton avant de les enterrer ou de les immerger. En moins de vingt ans, le béton se fissure et les océans et le sous-sol sont contaminés. L'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine, 26 avril 1986) n'a visiblement pas servi de leçon… Pour le pouvoir sur la matière, l'Humanité a inventé le moyen de s'auto-détruire.

 

Le réchauffement de la planète est aujourd'hui perceptible par chacun de nous. Paradoxalement, nous sommes témoins de brusques chutes des températures, le climat est «devenu fou». Pourquoi ces incohérences ? En principe, nous devrions vivre une époque de refroidissement général dû à l'appauvrissement des rayons solaires. En effet, le Soleil serait en phase de contraction le dirigeant vers le statut de «naine blanche». Depuis la naissance de notre étoile, le rayonnement solaire s'est affaibli de façon constante, jusqu'à ce que la Terre dispose d'une température moyenne acceptable pour que la vie puisse s'y développer. Depuis 6 000 ans, on peut dire que le climat s'était "stabilisé", 6 000 ans ne représentant quasiment rien dans le temps cosmique.

Lentement, la Terre va s'aligner sur les conditions climatiques de Mars, plus éloignée du Soleil. Alors, pourquoi ce "réchauffement épisodique" ? Ceci est dû à la pollution dont la couche a formé une "verrière" occasionnant l'effet de serre. Dès que cette couche de pollution laisse s'échapper les rayons qu'elle emprisonne, la température chute brutalement. Ces effets en «dents de scie» seront de plus en plus fréquents et de plus en plus sensibles. Ils seront accompagnés de cyclones, de tornades et d'ouragans; les couches atmosphériques passant rapidement de courants chauds à des courants froids; sans omettre un léger basculement de la planète sur son axe accentuant le bouleversement. Le dilemme étant actuellement celui-ci: «Faut-il réduire les effets de la pollution au risque de précipiter le refroidissement ?»… Sachant évidemment que cette même pollution va accroître les cancers et les autres maladies mortelles pour tout ce qui vit. En continuant à amplifier la couche de pollution, les périodes où les rayons sont emprisonnés seront de plus en plus chaudes et les chutes de températures de plus en plus grandes lorsque les rayons pourront s'échapper. Dans un premier temps, la température moyenne de la planète va augmenter jusqu'à la fonte des glaciers (déjà observable dans les Alpes notamment) et des banquises. Puis, lorsque le rayonnement solaire ne pourra plus traverser la couche de pollution, le refroidissement sera radical.

La forêt menacée

Quelques chiffres qui devraient nous donner à réfléchir… Il faudrait 100 millions d'hectares de feuillus pour récupérer l'oxygène d'un milliard de tonnes de gaz carbonique. Or, la forêt ne recouvre même plus 6% de la surface du globe. Si on ne tient pas compte des résineux (qui n'ont aucune faculté transformatrice), il reste tout juste 2,5% de feuillus recouvrant la planète. Chaque année, des milliers et des milliers d'hectares partent en fumée, par négligences des hommes, mais le plus souvent de façon criminelle. Les tempêtes seront de plus en plus fréquentes et de plus en plus meurtrières pour la forêt. En Amazonie, en Afrique ou ailleurs, on continue à abattre les arbres sur des milliers d'hectares de façon totalement inconsciente. Le climat va de plus en plus se dérégler car la forêt est un régulateur climatique. La mer d'Aral n'est plus qu'une flaque d'eau… La Mer Morte est en train de s'assécher alors que le niveau des océans monte suite à la fonte des glaciers et des banquises… De plus en plus de pollution, de moins en moins d'oxygène, un effet de serre aux conséquences dévastatrices, une couche d'ozone protectrice des rayons mortels du Soleil bientôt anéantie, un arsenal nucléaire civil et militaire diabolique, et on nous dit de faire encore et encore plus d'enfants… Pour permettre à l'hunanité de vivre sur Terre et de profiter de ses richesses en les répartissant équitablement jusqu'à sa fin naturelle, il aurait fallu limiter la population mondiale à un milliard d'individus.

Mike (Michel Mahler)