Cette adorable maison se trouve dans le joli village de Gertwiller. La façade qui sert de couverture au très bon roman de Geneviève Senger, « la maison Vogel », est décorée de pains d’épices peints en trompe l’œil. On y retrouve les personnages de Hansel et Gretel, conte bien connu des frères Grimm dans lequel les deux enfants perdus trouvent une maison en pain et la dévorent. 

 

Derrière le magasin se trouvent l’atelier et le Musée du Pain d’épices et de l’Art Populaire Alsacien. C’est dans l’atelier qu’est fabriqué le « Lebküchen », le pain de vie, comme l’appelle les Alsaciens. C’est là que Michel Habsiger, le maître des lieux vous accueillera avec son accent charmant et son humour pince-sans-rire. Il a pris la succession d’Alfred Lips en 1977 et vient de prendre sa retraite le 1er juillet. Mais retraité ou pas il sera là pour perpétuer la tradition multi centenaire du pain d’épices.

C’est lui qui a collectionné depuis 40 ans des objets de la vie courante pour constituer le fond de ce musée fort intéressant. Pas moins de 10 000 objets sont exposés dans une ancienne grange dîmière. Michel Habsiger assure lui-même la visite et réserve aux nombreux groupes qui visitent son musée des anecdotes fort croustillantes. Beaucoup d’objets sont utilisés en cuisine : pas moins de 700 moules à Kuglofs, délicieuse pâtisserie locale. Pour ma part, je me suis surtout intéressé aux vieux outils qui montrent  le génie humain. On trouve même la reconstitution d’une « Stub », pièce à vivre du XVIIIème siècle.

Michel Hasbiger nous a avoué que faire les poussières dans un pareil endroit était un véritable cauchemar. Une fois la visite terminée, il ne faut pas oublier d’acheter les délicieux pains d’épices maison dans la boutique. A noter que si la tradition est de mise, il est néanmoins possible de commander sur internet. Deux personnes sont employées à plein temps pour gérer le site et le maitre des lieux a reconnu qu’une bonne partie de ses ventes se fait en ligne : http://www.paindepices-lips.com/boutique/  

Pour vous donner l’eau à la bouche, quelques lignes du très beau livre de Geneviève Senger qui évoque le parfum subtil du pain d’épices en train de cuire : «  Ce parfum donnait faim, inspirait le désir d’ouvrir la bouche et de mordre dans le cœur recouvert de glace royale, de laisser fondre  sur la langue la friandise délectable entre toutes, symbole de fête et de joie. »