Bahreïn, point de friction entre Etats-Unis et Arabie saoudite

Photo :Un manifestant marche sur un oeuf d’autruche avec un dessin du Roi Abdullah d’Arabie-Saoudite le 17 mars 2011 devant l’Ambassade de l’Arabie Saoudite à Ankara (Turquie) dans une manifestation de soutien aux Chiites bahreïnites.

Un accord de dernière minute entre la monarchie de Bahreïn et les manifestants, négocié par les États-Unis, a pu être sabordé par l’Arabie saoudite.

Dans les dernières heures avant que les forces du gouvernement mettent en oeuvre leur répression brutale des manifestants favorables à la réforme de Bahreïn le mois dernier, un haut diplomate américain a travaillé fiévreusement à négocier un accord qui aurait pu conduire à des négociations entre la famille royale au pouvoir et l’opposition.

Les efforts de la dernière chance de Sous-Secrétaire d’État aux Affaires du Proche-Orient Jeffrey Feltman sont tombés à l’eau pour plusieurs raisons :

Un de ses principaux interlocuteurs, le prince héritier de Bahreïn, n’était pas disponible à ce moment crucial. En outre, l’occasion d’un compromis a été manquée puisque que le gouvernement bahreïnite avait déjà pris la décision d’écraser le mouvement de protestation.

Les troupes saoudiennes avaient été appelées en urgence pendant que Feltman était en réunion avec l’opposition. La police et les militaires recevaient leurs kits pour la répression sur la place de la Perle où se rassemblaient les protestataires.


Feltman a rencontré un autre obstacle : l’Arabie-Saoudite

Le royaume, qui considère Bahreïn un peu comme Porto Rico un état associé aux États-Unis, ne voulait pas de Feltman dans la médiation car, selon Riyad, les négociations auraient nécessité une dilution du monopole de la famille royale sur le pouvoir, et un mauvais exemple pour les autres monarchies du Golfe.

Les Saoudiens, essentiellement « n’auraient pas pris au sérieux quoi que ce soit que Feltman aurait pu entreprendre, d’autant qu’il faisait pression sur le gouvernement Bahreïnite pour qu’il s’assoit à la table des négociations avec l’opposition » a déclaré un diplomate du Golfe qui a refusé de se nommer parce qu’il était pas autorisé à parler aux médias. La position saoudienne sur le Bahreïn, a-t-il ajouté est sans appel : « pas d’affaiblissement de la monarchie. »

La petite île, qui a été une base pour l’US Navy, la cinquième flotte, depuis plus d’un demi-siècle, est devenue et demeurera sans doute une point de friction dans les relations entre Arabie-Saoudite et Etats Unis.

Riyad et Washington considèrent Bahreïn comme un allié clef dans la sécurisation des voies maritimes du Golfe et vital contre de potentielles menaces de l’Iran. Tous les deux ont aussi un intérêt à s’assurer que l’Iran ne prenne pas part au mécontentement des Chiites bahreïnites qui composent au moins 60 pour cent de la population dans un gouvernement contrôlé par les Sunnites.

Ce fossé sectaire à Bahreïn est la principale préoccupation de l’Arabie-Saoudite. Riyad estime que toute réforme qui donnerait des pouvoirs étendus pour la majorité chiite serait considérée comme une «victoire» pour le grand rival de l’Arabie saoudite, l’Iran. Les Saoudiens craignent également que cela encourage les minorités chiites qui se plaignent également d’être traités comme des citoyens de seconde zone.

Après avoir vu, avec consternation, que l’Iran est devenu un acteur influent en Irak alors que la majorité chiite a pris le contrôle du gouvernement, les Saoudiens ne sont pas prêts à laisser l’évènement se reproduire à Bahreïn. Par conséquent, ils étaient irrités d’entendre l’administration Obama critiquer l’assaut sur les manifestants de Bahreïn à la mi-Février, qui avait fait ses premiers morts, ni ses exhortations à ce que la famille royale envisage sérieusement des réformes politiques.

Pour montrer leur mécontentement, les Saoudiens ont refusé de recevoir la secrétaire d’État Hillary Clinton et le secrétaire à la Défense Robert Gates à Riyad.

Avoir des relations tendues avec le grand consommateur de matériel militaire américain n’est pas une situation agréable, l’Arabie-Saoudite ayant l’intention d’acheter jusqu’à 60 milliards de dollars d’armes en provenance des États-Unis au cours de la prochaine décennie.

Washington n’a donc pas critiqué publiquement l’intervention militaire de l’Arabie Saoudite à Bahreïn et n’a présenté que des reproches tièdes à Bahreïn pour la répression féroce infligée à la population chiite depuis qu’elle a commencé le 16 Mars. Jusqu’à présent, il y a eu environ 25 décès et près de 400 détenus, selon les groupes des défenseurs des droits de l’homme.

En reconnaissance de cette réticence des États-Unis appréciée par Riyad, Gates a été tardivement reçu par le Roi Abdullah bin Abdul Aziz, le 6 avril. Six jours plus tard, Tom Donilon, le conseiller de la sécurité nationale de la Maison Blanche, rencontré le roi à Riyad.

Cette position ternit l’image des États-Unis en tant que promoteur des droits de l’homme et de la démocratie.

« Il semble que les États-Unis choisissent leurs combats dans la région et défendre les manifestants n’est pas une priorité » a déclaré Jane Kinninmont, une experte sur le Bahreïn à « The London think tank, Chatham House ». «Je ne vois aucune opposition significative des États-Unis à la position de l’Arabie-Saoudite à Bahreïn. ». Kinninmont note que Bahreïn n’a jamais vu un aussi grand sentiment anti-américain. «  Il est certain que ce sentiment augmentera dans l’avenir », a-t-elle averti. « Et c’est certainement un sujet de préoccupation dans un pays où les États-Unis a une importante base navale. »

globalpost.com

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6 réflexions sur « Bahreïn, point de friction entre Etats-Unis et Arabie saoudite »

  1. J’ai demandé à un ami musulman qu’il m’explique s’il existe un verset dans le Coran qui n’autorise pas à reconnaître quand certains musulmans font des choses pas très jolies jolies.
    Il n’y a pas les « enflures yankees » comme il me dit omettant que l’Arabie-Saoudite est en train de mettre la main sur le Bahreïn.
    De plus, ne vous sentez pas agressé(e), je pose une question.
    Quelqu’un peut-il me dire si il est écrit quelque part que l’on ne rein dire sur de mauvais comportements musulmans.
    J’aimerais comprendre pourquoi vous n’arrivez pas à critiquer des « frères » quand ils le méritent.
    Y-a-t-il dans le Coran un verset qui vous empêche de reconnaître les erreurs de vos frères ou soeurs ou est-ce seulement une habitude ?
    Vous noterez avec quelle facilité nous pouvons cracher sur l’Occident et qu’il est un crime de lèse-majesté d’en faire autant sur certains pays Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

    Je suis en train d’écrire un article là-dessus, j’ai besoin de comprendre.
    Si vous pouviez m’éclairer, merci par avance.
    🙂

  2. Le coran autorise les musulmans a mentir au non croyant, je vous laisse imaginer la suite du dogme de l’islam. Ils parle même de Jésus, drôle qu’un livre soit écrit après Jésus prend appuie sur le Christ pour se prouver bon et vrai, alors cela signifie quoi exactement ?

  3. Aliciabx ni Veritas ni moi nous jugeons l’être humain mais la fausse doctrine, si le coran contient le passage du mensonge croyez moi que tous musulmans est menteur. Sinon se serait contraire à l’islam et au Coran, cela peut même lui permettre de dire qu’il ne ment pas parce qu’il peut mentir, tous mensonges est possible manipulation d’information s’en suivent 😉

  4. @Julian, pas d’accord, il s’agit d’interprétations du Coran comme toutes les religions le font avec leurs livres sacrés ; ce qui explique les courants différents dans toutes les religions.

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