84,5% des candidat·e·s au baccalauréat français (France et DOM) ont été admis en 2012. La situation est fort contrastée par rapport aux épreuves plus ou moins similaires organisées en Tunisie (moins de 43 %) et en Roumanie (à peine plus de 43 %).
Au fait, c’est passé inaperçu en France, mais un sujet du baccalauréat technologie français 2012 mettait en scène un maroquinier roumain fabriquant des contrefaçons.
L’ambassadeur roumain a d’ailleurs protesté auprès du ministre français de l’Éducation.
Mais en tout cas, en Roumanie, pour la seconde année consécutive, les taux de réussite au bac ne sont pas truqués : 44,5 % en 2011, 43,04 % en 2012, soit des résultats presque similaire à ceux des élèves tunisiens (et encore, c’est grâce au plus fort taux de réussite des élèves tunisiennes).
Par rapport à 2010, c’est une forte chute en Roumanie. En cause, la vidéosurveillance, mais aussi et surtout le fait que le corps professoral, vraiment très mal rétribué, aurait tendance, au cours de la scolarité, de monnayer de bonnes notes aux parents.
En 2010, la publication des sujets a fait scandale en Roumanie : certains paraissaient vraiment trop faciles aux parents et aux universitaires. Deux années désastreuses, considère la presse.
C’est aussi désastreux pour les universités qui, depuis l’instauration de l’austérité sous l’égide de l’UE et surtout du FMI, voient les effectifs chuter. Le montant des inscriptions en est plus directement la cause : bien des familles ne peuvent les assumer (mais pour les meilleurs, des bourses et des dispenses, renouvelables ou non en fonction des résultats, permettent de songer à des études supérieures… à condition, pour beaucoup, d’avoir des « petits » boulots, souvent lourds et surtout de nuit).
Comme au Royaume-Uni, où la baisse des performances est constatée année après année (surtout en mathématiques), on se lamente.
Pas vraiment en France où, malgré la diffusion saisonnière des « perles du bac », l’objectif fixé du temps du ministère Chevènement est régulièrement tenu : 80 % d’une classe d’âge obtient le fameux bac.
Bien sûr, en France, Roumanie, Tunisie, il y a des établissements d’excellence et d’autres. Et je crois pouvoir avancer que le niveau requis en mathématiques, hors filières professionnalisées, est certainement beaucoup plus élevé que voici un demi-siècle.
Mais on peut se demander si, en fait, le baccalauréat reflète autre chose que l’appauvrissement ou l’aisance de la population.
De ce point de vue, les observations d’un chercheur du CNRS qui a recensé la réussite au bac français en fonction des prénoms sont intrigantes. Les Madeleine, Irène, Ariane et Côme sont beaucoup plus brillant·e·s que les Sandy ou Alison ou Sabrina. Baptiste Coulmont, qui a relevé ces données, n’en tire pas de conclusions évidentes, ce qui va de soi.
Mais il repère quand même « la relation diplôme des parents / diplôme des enfants (…) à partir du prénom. ».
Selon ses supputations, le montant des revenus influe moins que le niveau d’études des parents (sauf peut-être chez les élèves d’origines asiatiques, mais c’est là ma propre supputation). Donc, à rien ne sert de baptiser son fils Côme si on n’a pas dépassé (grâce à l’école ou en autodidacte) le niveau du brevet des écoles. À l’inverse, on peut donner à sa fille un prénom de sitcom, si on est bac+5, elle aura davantage de chances de réussir.
Ce qui pourrait fâcher, ce serait de constater qu’en dépit des bons résultats au bac, l’appauvrissement de la population conduit aussi à son appauvrissement culturel.
Ca fait un bail que le bac est donné; ce qui n’est évidemment pas le cas pour ceux qui décroche une mention et pour le haut du panier des sans mention
Quoique le docimologie prouve que, même en math, dix correcteurs ne donnent pas forcément la même note; en philo ça peut aller de à 14 pour un même devoir et un même prof ne donne pas forcément la même note pourt un même devoir noté pour la seconde fois sans le savoir un an après
Nombreux sont les profs des jurys d’examen qui le disent ou pensent.
C’est à l’issue de la première année d’université qu’on écrème
Ca ne veut pas dire que le programme du bac est intelligent et prépare à se comporter en adulte critique et réfléchi