AYSSA,
(Poème d’adieu de Samory Touré à sa fiancée avant sa déportation)
Femme, t’usurper à mon sofa, plus qu’un mal infligée
Fut pour moi un fantasme esclave de ta beauté
Tes seins nus et ingénus imposent le répit
Ta sveltesse déesse des eaux paisibles du Djalon
La senteur suave de ton parfum inconnu des grands marabouts d’Afrique
M’enivre de désir à l’approche de l’ombre hypnotique de ta nudité
Ayssa aux mains ruisselantes de beurre de karité
Aux cheveux crépus des reines négresses des premiers pharaons Égypte
Ma reine de Saba du roi Salomon au royaume d’Israël
Ancêtre de la lignée royale des fils de Jacob
Mes mains qui frappent d’épée s’amollissent
Aux battements endiablés de tes paupières
Dans le silence nuptial de la nuit de ta possession
S’estompe la hantise des crimes commis
O ma fiancée ! O déesse des eaux du Djalon !
L’éternité te fut confondue que devant Allah j’aurais dit coupable
Pour la rédemption du Toubab qui humilie l’almamy
Tu es la gardienne du feu vestale de notre lutte
A tes entrailles s’accroche la hargne indomptable des futurs combattants
Adieu ma déesse, beauté qui soumet la férocité du guerrier
Adieu talisman qui apaise l’esprit pour le préparer à l’épreuve finale
Mon cœur est tien et ton corps mien au-delà de l’au delà
L’avenir respire en toi qui prépare le souffle ravageur contre l’ennemie
Adieu déesse des eaux paisibles du Fouta Djalon
[b]Quel magnifique poème![/b]
merci ludo. j’avoue que je n’avais pas vu ton commentaire. c’est ce qui explique que je ne t’ai pas répondu. encore mille excuse l’ami