Aventure potironesque

Il était une fois… le jeudi de l’ascension. Ce fameux jour, j’ai acheté 2 plants de potiron. Quelle mémoire me direz vous ?!

Si je vous dit que cela fait des années que j’ai envie de la tenter cette tête d’Halloween, vous me croirez ?

Jamais encore je n’avais fait pousser cette plante dans mon jardin, rebutée par un écœurant souvenir d’enfance : une soupe au potiron qui sentait plus le lait que le légume…. Je suis une traumatisée du lait, forcée toute mon enfance et adolescence à boire ce verre de lait insipide chaque matin…

Mais cette année, j’ai eu envie de dépasser cette obsessionnelle idée de mon subconscient: "tu hais le potiron-le potiron te haïra !"

Revenons à la culture… des plants ! J’ai donc choisi le plus bel endroit de mon potager pour planter ces fameux plants avec amour. Je leur ai choisi comme voisinage leurs cousines courgettes.

Ils ont poussé, poussé… plante envahissante qui a surement inspiré le conte du haricot magique ! Comment l’arrêter ! A ma plus grande horreur, des petites boules jaunes se sont mis à naitre ! Comment faire pour arrêter cette propagation effrayante ! Non, c’est 1 tête d’Halloween que je voulais, pas 20 !!!


Heureusement la main verte de Mamie Eliane a mis fin à cette invasion (cette même main qui me versait ce lait de mon enfance). Ouf, "il faut pincer les tiges pour freiner la pousse afin qu’1 seul potiron grossisse". Ça ne s’invente pas une telle règle ! Nous avons donc pincé toutes les tiges récalcitrantes, et j’ai pu choisir moi-même quel potiron aurait la chance de grossir : j’ai fait du tri sélectif (même pas honte !).

A partir de ce moment, rien n’a été plus simple que chaque jour aller admirer nos 2 potirons prendre forme et couleur.

Ils ont poussé sous mes yeux admiratifs. Je les ai isolé de l’humidité par des cagettes, une vrai mère poule !

Ils ont pris une jolie couleur d’automne, nous signalant que l’heure était venue pour la cueillette !


Le plus dur restait à faire : m’attaquer à la bête, avec courage, force, et ingéniosité !

Armée de mon plus grand couteau, je lui ai coupé le fond. Sa chair est ferme et dure comme de la pierre : ce ne fut pas une mince affaire !

Là, horreur : mais qu’est-ce donc ça !! Une mousse verte claire me narguait de l’intérieur de ce potiron capricieux. Pour la seconde fois dans mon aventure potironesque, ce fut Mamie Eliane qui me vint au secours, via une explication téléphonique !

"C’est comme un melon : retirer l’intérieur, couper en tranche, et retirer la peau". Je retire donc cette mousse bizarre, puis récolte les graines à l’aide des 4 petites mains agiles de mes lutines.

Maman est gentille, mais je ne peux couper la bête puisque je veux lui faire une tête d’Halloween (quelle idée faut dire !). Là, s’en suit 1 heure de bataille acharnée, de sueurs… chaudes, pour venir à bout de cette chair bien accrochée. Mon arme fut la cuillère… à glace !

Enfin, je pus découper une bouche, des yeux et un nez sous l’admiration de mes 2 lutines ! (ma grande m’ayant fait un modèle, on ne sait jamais, que connait une maman à Halloween ??!).

Bref, j’en suis venue à bout ! Finis ma psychose des potirons ! Je me suis fait sa peau, l’ai éventrée et ai placé des bougies dedans ! Si c’est pas de la vengeance ça !

Le comble est que pour ne rien perdre, je me suis cuisinée MA soupe au potiron, et vous savez quoi : un délice !!