Le catastrophisme de certains au lendemain du 22 avril 2012, et des 17% de Marine Le Pen, témoignant d’une prolifération inquiétante des thèses d’extrême droite, a fait ombre à la nécessaire analyse.
Maintenant que l’effet de surprise est passé, que les uns ont crié hourra, que les autres ont crié au scandale, il convient d’en venir à la froide analyse qui s’impose et de poser les vraies questions. Je ne cherche pas là le débat avec les colleurs d’affiche du FN. Je cherche à engager une réflexion afin de tenter de comprendre le phénomène de front nationalisation de la France, et de trouver des solutions le pour stopper, et si possible, l’inverser.

Dans un pays plongé dans une crise économique, politique et morale, une crise systémique sans précédent, dans un pays ou le chômage a dépassé les 10%, et où il est évident qu’il augmentera encore à long terme, dans un pays où la baisse du pouvoir d’achat suit une tendance lourde à long terme, comment est-il possible de rassembler plus de 17% des voix à une élection présidentielle sur des sujets qui sont aujourd’hui marginaux tels que l’insécurité et l’immigration ?
Telle est la question à laquelle il faudra répondre, du moins si nous voulons comprendre et enrayer les mécanismes qui ont conduit plus de 5 millions d’électeurs à apporter leur voix au Front Nationnal.
Je suis d’avis que seule la déconstruction méthodique du message frontiste permettra d’enrayer durablement la prolifération de l’extrême droite en France et en Europe, et, espérons-le, un jour, éradiquer l’extrême droite.

L’électorat du front national contient bien une communauté chrétienne conservatrice, raciste, opposée au progrès social incarné par les lois qu’on pu être le droit à l’avortement, l’abolition de la peine de mort, les avancées sur les droits des couples homosexuels. Mais cette catégorie de population a toujours existé, alimente l’électorat frontiste depuis des années, et n’explique pas la prolifération de l’extrême droite. D’autant moins que cette catégorie est plutôt agée et devient de moins en moins nombreuse. On peut l’évaluer à 2% de la population Française. Ce sont 2% pour lesquels on ne peut rien tant leurs croyances sont tenaces, ce qui rend l’analyse d’autant moins intéressante.
La suite de mon article exclura donc cette vieille France du raisonnement.

Comme on pourrait logiquement s’y attendre, la pré-occupation majeure des Français est bien le chômage, le pouvoir d’achat, en clair, l’économie (ne nous y trompons pas : chômage et pouvoir d’achat sont des conséquences directes de l’économie sur le mode de vie des gens). On peut s’en rendre compte via les résultats des sondages, ou par le dialogue avec des électeurs de tous bords. La maladie ne détourne donc pas les patients des véritables enjeux de notre société. Le mal est donc ailleurs.
Ce constat nous amène à une autre question : comment fait-on passer les gens des pré-occupations légitimes aux thèses d’extrême droite ?
Il est évident qu’un lien quelquonque a été établi entre le chômage et l’immigration, et les électeurs frontistes vont même plus loin : l’immigration serait pour eux la principale cause de chômage ! C’est évidement faux, mais il est capital de comprendre comment le Front National a réussi à faire rentrer une absurdité pareille dans la tête de 17% des Français.
Il va en fait utiliser plusieurs leviers.

Le premier est vieux comme le monde, connu de tous, je n’insterais donc pas dessus, mais il convient tout de même d’en préciser la nature. C’est ce que j’appelle le racisme théorique, qui s’appuie sur la préférence naturelle de l’homme pour le connu et sa méfiance naturelle de l’inconnu.
Le rascisme théorique
En 1940, la France était majoritairement antisémite, elle est aujourd’hui anti-arabe, anti maghrébine, anti-Turcs, bref, anti-tout ce qui n’est pas de la même couleur.
En 1940, l’anti-sémitisme était théorique. C’est-à-dire que les Français détestaient les juifs par principe, mais pas nécessairement dans la pratique. Je vous en donne pour preuve la réaction de la population aux raffles de 1942. Autrement dit, quand ils ont été véritablement mis devant le fait accompli : le juif pouvait être l’ami, le voisin serviable, l’employé modèle… Pour le noyau dur de l’extrême-droite, qui avait le pouvoir dans cette France de 1942, il n’y avait pas de "bons" et de "mauvais" juifs. Il y avait les juifs et les non-juifs un point c’est tout.
Aujourd’hui, on peut constater, en discutant avec nombre d’électeurs FN, vous aurez très souvent des discours racistes, mais vous aurez aussi des phrases telles que "ceux qui bossent, d’accord, ils peuvent rester", "il ne s’agit pas de les renvoyer tous chez eux"… Des modes de raisonnement qui me laissent penser que l’état d’esprit en France est voisin de celui qui régnait en 1940. La situation est préoccupante, catastrophique pour certains d’entre eux, et, qui plus est, elle s’est dégradée rapidement. Il y a donc un besoin de trouver des coupables, ou au moins des responsables. A ce besoin, la populace va répondre par le racisme théorique précédement évoqué.

Comme vous l’aurez deviné, ce premier levier n’est pas suffisant pour espérer gagner des élections, du moins pas tant que la majorité des Français vivra dans un certain confort. Ce premier levier ne suffit même pas, à lui seul, à expliquer les 17% de Marine Le Pen. Cependant, ce racisme théorique va contituer le point pivot de la propagande Frontiste.
Tout l’enjeu de cette propagande va être de pousser les victimes vers ce racisme théorique. Comme les Français n’y vont pas spontanément, il faut user d’autres stratagèmes.

Levier 1 : le mythe de l’immigration massive qui introduit un désequilibre démographique.
Le premier d’entre eux est à des années-lumières d’un discours raciste. C’est tout juste un discours d’extrême-droite. Il s’agit de faire croire aux gens que l’immigration pose un problème de démographie :
Trop de monde => pas assez de travail pour tout le monde & pas assez d’infrastructures pour tout le monde => chômage, crise de logement, ect.
Dans ce premier volet, on va considérer que le problème ne vient pas du fait que les immigrés soient étrangers, qu’ils aient une culture différente de la nôtre, et qu’ils soient par conséquent incapables de s’intégrer en France. On va considérer que le problème est purement démographique, que c’est simplement une question de nombre. C’est une thèse qui a l’immense avantage de convaincre des gens sans que ceux-ci ne se sentent coupables, puisqu’il ne s’agit pas d’un discours raciste.
Dans le discours de Marine Le Pen, cela va se manifester par "si j’écoute mon coeur, je les acceuille tous (les immigrés) ! Le problème, c’est que si je prends tout le monde dans ma barque, ma barque va couler !". C’était lors d’une visite dans un camp de concentration pour sans papiers l’an passé.
Ou encore "Nous acceuillons chaque année l’équivalent de deux villes comme Nice !", lors d’un débat face à Eric Besson, il y a quelques années.
Vous l’aurez compris, l’idée est de faire entendre que la France aurait un nombre limité de places, et que, par conséquent, l’arrivée de populations supplémentaires fera que des gens n’auront pas de place (emploi, logement).
Pour que cette thèse soit crédible, il faut faire rentrer deux idioties dans la tête des Français :
1/ Il y a un certain nombre de postes disponibles dans un pays, par conséquent, 100 personnes de plus = 100 chômeurs de plus. C’est évidement faux, puisque 100 personnes vont acheter 100 baguettes chaque jour, ce qui va créer 1 emploi de boulanger, générer plus d’activité dans les moulins, ect. Idem pour tous les secteurs d’activité. Le nombre d’emplois est fonction de la consommation, elle-même fonction de la population.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on parle toujours de taux de chômage, est jamais du nombre total de chômeurs.
2/ L’immigration est massive en quantité : nous acceuillons chaque année environ 800,000 étrangers, l’équivalent de deux villes comme Nice. Elle le dit, les curieux vont vérifier, et ils verront que… c’est vrai ! Il faut davantage de bon sens pour comprendre la supercherie. On peut partir du constat suivant : la population totale de la France n’augmente pas d’autant tous les ans, loin de là, et ce avec un nombre moyen d’enfants par femme supérieur à 2… De ce constat, on peut prouver l’existence d’une supercherie.
Pour clarifier la situation, il faut se demander à quoi correspond ce chiffre de 800,000 immigrés acceuillis, et cette signification, la voici :
Ce chiffre prend en compte toute personne venant de l’étranger et entrant en France, quelle qu’en soit la raison : regroupement famillial, travail, études, vacances de longue durée… Le cadre Japonnais venu bosser un an dans l’usine Toyota de Valenciennes comme le femme Marocaine venue rejoindre son mari. La raison première de ce flux entrant, ce sont les études (de très loin).
Surtout, ce chiffre ne prend pas en compte le nombre d’immigrés qui rentrent chez eux. Les étudiants qui ont fini leurs études, par exemple.

Nous en arrivons au chiffre que Marine Le Pen ne veut surtout pas que les Français connaissent, et qu’il faut par conséquent diffuser le plus largement possible. Il s’agit du solde migratoire. Il s’obtient de la manière suivante :
solde migratoire = nombre d’immigrés entrants – nombre d’immigrés sortants.
Il est, je l’espère, évident pour tous que seul ce chiffre est pertinent d’un point de vue démographique.
En France, le solde migratoire est de 77000 personnes en 2011.
Vous pouvez vérifier les chiffres sur wikipédia : wiki

Et sur le site de l’INSEE.
Vous y apprendrez également que ce chiffre fluctue, mais n’a pas particulièrement tendance à augmenter.

Autre élément important : la France est parfaitement équilibrée d’un point de vue démographique (même compte tenu des flux migratoires). Evidement, ce fait entre en contradiction avec la thèse présentée ci-dessus.

Maintenant que j’ai exposé ce premier volet et démontré son non-fondement, il convient de répondre à la question la plus importante : pourquoi ce discours passe comme une lettre à la poste ?
La réponse qui me paraît la plus évidente est celle-ci : pour démontrer le non-fondement de cette théorie du danger démographique des flux migratoires, il faut entrer dans une bataille de chiffres. Or, le plateau télé est un champ de bataille qui s’y prête très mal. Une bataille de chiffres chez Pujadas se termine toujours par un match nul. Il est possible de dire absolument n’importe quoi sans qu’il soit possible pour l’adversaire de prouver le contraire. C’est la raison pour laquelle il nous faut diffuser ces chiffres par d’autres moyens : internet, les discussions entre amis, entre collègues…

Levier 2 : L’immigration, problème de société.
Dans la suite, nous supposons que l’intoxication décrite dans la partie précedente a fonctionné, et nous supposons donc qu’il y a une immigration massive, une grande quantité d’étrangers vient s’intaller chez nous chaque année. Notez bien qu’on est encore très loin des thèses racistes et des théories d’extrême droite. Jusque là, l’électeur n’est toujours pas tombé dans le racisme théorique décrit en début d’article.

Mais nous allons y venir très progressivement, vous allez voir comment.

Le processus de front-nationalisation de l’électorat passe nécessairement par un raisonnement qui aura pour conclusion que le fait qu’il y ait des étrangers chez nous est un problème, et pas seulement démographique. L’électeur doit être amené à penser que la différence culturelle est un problème en soi. Nous y arrivons dès maintenant.

Si l’entourloupe de l’immigration massive a fonctionné, on peut maintenant faire croire à l’électeur la chose suivante :
> A force d’immigration massive, les immigrés vont représenter une part toujours plus importante dans la population. Un jour, ils pourraient même devenir majoritaires.
Un petit coup d’oeil aux chiffres : la part d’immigrés dans la population est à peu près stable depuis 1975. Environ 11% de la population. Il n’y a cependant pas là de vis de raisonnement : si l’on suppose vrai le mythe de l’immigration massive, cette conclusion devient logique.
Il faut ensuite faire un amalgame bien connu : immigré = musulman = arabe ou noir.
Cette entourloupe fonctionne pour deux raisons :
1/ Il est très probable que les musulmans soient majoritaires au sein de la population immigrée (il n’existe pas de statistiques là-dessus, c’est illégal). Dans tous les cas, les Arabes + noirs sont incontestablement majoritaires au sein de la population immigrée, un coup d’oeil aux chiffres permet de nous assurer qu’on peut raisonnablement le supposer. Bien sûr, il faut rappeler que la population immigrée comprend aussi un demi-million de Portugais, un bon contigent d’Italiens ou d’Espagnols…
2/ Les gens ne raisonnement pas sur la base de chiffres qu’ils ne connaissent pas. Ils raisonnent sur la base de ce qu’ils voient dans la rue. Or, quand vous croisez un type dans la rue, vous ne saurez pas que c’est un immigré Espagnol… Par contre, si il est noir, vous le verrez, si il est Arabe, vous le verrez probablement. Les électeurs voient qu’ils croisent régulièrement des noirs en ville, ils en déduiront qu’il y a trop d’immigration.

Si on suppose encore que cette entourloupe fonctionne, et que les précédentes aussi, on en déduit que la proportion de musulmans dans la population est en augmentation. Aucun chiffre ne peut statuer sur ce point, ainsi que je l’ai déjà expliqué.
En conséquence, les musulmans vont devenir majoritaires à long terme, et représenter une minorité importante à court terme, c’est d’ailleurs déjà le cas. On nous en donne pour preuve un prière de rue dans Paris, dont les acteurs sont supposés délivrer un message politique.
Le but de la manoeuvre est de faire naître chez les gens une peur de voir une communauté autre que la leur prendre de l’importance et passer du statut de petite minorité, équivalente à la communauté catholique, la communauté/religion historique. Nous en venons ainsi à la phrase réccurente : "Nous serons bientôt étrangers chez nous."

Si nous supposons que toutes les supercheries précédentes ont fonctionné chez un électeur, cet électeur est maintenant convaincu que l’immigration a pour conséquence l’islamisation progressive de la France, et que c’est un problème de société. Il est également convaincu, grâce au mythe caractère arithmétique du travail, que c’est l’immigration qui est responsable du chômage. L’électeur va donc devenir hostile à l’islam. Il commence donc à basculer dans le racisme théorique.

Levier 3 : les -prétendus- abus du système social Français
Pour l’intant, on n’a toujours pas rendu l’immigration responsable des déficits de l’état et de la sécu… C’est justement l’objet de ce levier 3, qui fait basculer l’électeur dans le racisme théorique. Il faut pour cela créer une nouvelle illusion : les immigrés seraient, dans l’ensemble, plus fraudeurs que les bons Français. Les colleurs d’affiches du FN vont raconter à qui veut l’entendre que la CMU bénéficiraient uniquement aux étrangers…
Une série d’entourloupes qui passe comme une lettre à la poste, puisque les gens ne savent pas comment fonctionne la sécu. La CMU est déficitaire : évidement, c’est la caisse pour les démunis, ce ne sont pas eux qui vont financer la sécu, qu’ils soient Français ou pas !
Je n’ai pas trouvé de chiffres sur les fraudes sociales des immigrés et des Français de souche, mais il je peux tout de même donner deux chiffres intéressants :
> Le montant total estimé des fraudes à la sécu est de 15 milliards d’euros. Trop peu pour expliquer le déficit total, la raison est ailleurs.
> 40% des fraudes à la sécurité sociale sont dues à des professionels de santé.
article sur les fraudes à la sécu
A moins de considérer que les professionels de santé sont majoritairement des immigrés…

Cet aspect est sans doute le levier le plus solide, et c’est aussi le plus difficile à déconstruire. Et c’est problématique, car c’est un de ceux qui permettent le basculement de l’électorat vers le racisme théorique.

Levier 4 : Ratisser plus large.
Mon article pourrait s’arrêter là si il n’y avait au front national que des gens à la fois très peu instruits, souffrant tous du chômage, ou en tout cas, se trouvant dans une situation très précaire. Or, depuis quelques temps, nous constatons un phénomène curieux : Marine Le Pen a grand soin de donner des teintes rouges à son discours. Pas de révolution, mais des petites pointes de rouge.
Cette stratégie part d’un constat très simple :
Il est impossible de faire avaler à la majorité des Français que l’économie mondiale s’effondre parce qu’un demi-million d’Algériens a traversé la Méditerranée… Les Français ne sont pas idiots à ce point là.
La majorité est convaincue que cette crise est due au patronnat et à l’actionariat, même si ils ne l’exprimment pas ainsi. Par conséquent, une teinte rouge dans le discours est électoralement payante.
Dans le même temps, pour monter, Le Pen doit dédiaboliser son parti, et pour ce faire, elle doit éviter de trop stigmatiser les immigrés.
Les teintes rouges dans le discours du FN sont le résultat de cette stratégie. Analysons maintenant les teintes rouges du discours Frontiste.
"Le gouvernement s’accomode de l’immigration illégale pour fournir une main-d’oeuvre à bas coût aux multinationales". On sous-entend ainsi que l’on ne stigmatise plus l’immigré, mais le grand patronnat qui utiliserait cette main-d’oeuvre docile pour déloccaliser à domicile et faire ainsi pression sur les salaires. Une idée voisine de celle d’un certain Maurice Allais, unique prix Nobel d’économie Français. Citer un auteur donne un certain crédit au discours frontiste. Je reviendrais ultérieurement sur le programme économique du FN.
Si nous analysons l’emploi des sans papiers, nous pouvons raisonnablement identifier les deux secteurs qui utilisent cette main-d’oeuvre immigrée, et ce malgré l’absence de données :
> Le bâtiment. Une situation qui profite indirectement aux multinationales du BTP (car les sous-traitants qui utilisent des esclaves peuvent proposer des tarifs plus bas). Sur ce premier secteur, le constat du FN est juste.
> La restauration. Pas les grandes chaînes de restaurants, mais les petits restaurateurs… Cela, le FN évite d’en parler, car il doit brosser dans le bon sens du poil les petits patrons, qui constituent une part importante de leur électorat et de leur potentiel électoral. De plus, l’électorat FN éprouve généralement de la sympathie pour le petit entrepreunariat, c’est pourquoi il ne serait pas payant pour le FN de souligner le caractère esclavagiste du petit entrepreunariat.
L’emploi de sans papiers est négligeable dans les autres secteurs d’activité.

Cependant, peu de gens font cette analyse là, et cette teinte rouge dans le discours a permis de ratisser plus large.

De l’absence de programme économique
Si le FN n’a pas de programme économique qui tienne la route, ce n’est pas seulement parce qu’il n’est pas capable d’en construire un, c’est parce qu’il n’en a pas besoin. Les sorties de Marine Le Pen sur des sujets économiques sont pitoyables, à l’instar de celle-ci :

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Mais cela est sans conséquences électorales, et ce pour une raison simple : il est très difficile de faire un débat économique digne de ce nom sans entrer dans des détails techniques et dans les chiffres. Les télespectateurs seraient perdus. Comme les batailles de chiffres, les débats économiques sur les plateaux TV se soldent souvent par un match nul, c’est la raison pour laquelle personne ne l’attaque sur ce front-là.
Le FN profite donc d’un fait tout à fait regrettable : le sujet central en ces temps de crise n’est que très peu abordé dans les campagnes électorales.

Merci Nicolas Sarkozy
Il faut aussi dire que le FN a recu une aide salutaire de l’UMP, l’ancien président en tête. Pour "assécher les voix du FN", il a légitimé nombres d’idées du FN, dont le mythe de l’immigration massive : "il y a trop d’étrangers en France". L’un des aspects positifs de l’élection de F.Hollande, c’est que le FN ne va plus bénéficier du climat lourd et malsain que le Sarkozysme a fait régner sur la France ces 5 dernières années.

Avant de devenir Frontiste, un électeur suit tout un processus, qui alterne raisonnement logique et vices de raisonnement, lorsque la rigueur intellectuelle est un obstacle. L’objet de cet article est de pointer ces vices de raisonnement, pour permettre à ceux qui, comme moi, souhaitent enrayer le processus de frontisation de l’opinion publique, de mettre en évidence les défauts des thèses frontistes auprès de ceux qui seraient susceptibles de rejoindre un jour le FN.