Tahiti: Remplacer les enseignants métropolitains par des polynésiens

Le Ministre de l’éducation, Tauhiti Nena, ainsi que la Directrice de la DES (Direction de l’Enseignement Secondaire), Aline Heitaa-Archer, souhaitent organiser l’ "océanisation des cadres". Ils ont annoncé que 1158 emplois sont accessibles aux jeunes polynésiens par voie de concours dans l’enseignement du second degré. Lundi dernier, le Ministre a dit que ces postes existent déjà mais sont occupés, selon ses termes,  par des "expatriés". Il s’agit du personnel de l’ éducation nationale mis à disposition de la Polynésie française pour deux fois deux ans. Ces derniers représentent 48% des 1899 postes d’enseignants disponibles au Fenua. Autant d’emplois possibles pour les jeunes polynésiens. Et même l’ Etat devrait y trouver un avantage, affirme Tauhiti Nena. "Nous présentons ces chiffres pour permettre aux jeunes polynésiens de s’orienter dans leurs études" a expliqué le Ministre de l’éducation. "Il faut savoir aussi que cela coûterait moins cher à l’ Etat si ces postes étaient occupés par des enseignants de Polynésie plutôt que par des enseignants de métropole mis à disposition" continue Tauhiti Nena. Un professeur qui vient vivre pour deux fois deux ans en Polynésie avec sa famille coûte cher et qu’il bénéficie d’une prime d’installation qui équivaut à un an de son salaire.

En publiant ces chiffres, le ministère compte également influer sur les choix de l’ Université, qui prépare ses cartes de formation pour les quatre prochaines années. La précédente présidente de l’UPF, avait choqué le monde enseignant, lorsqu’elle avait déclaré vouloir supprimer la licence d’anglais, faute de débouchés. Selon les chiffres présentés par la DES, 38 postes occupés par des enseignants métropolitains sont potentiellement accessibles aux polynésiens dans cette matière, s’ ils réussissent les concours de l’enseignement supérieur.

Les réactions ne se sont évidemment pas fait attendre sur la toile: certains se félicitent de l’initiative, tandis que d’autres dénoncent la xénophobie des politiques locaux et le mot "expatriés" n"est pas accepté par quelques métropolitains. Mais je préfère retenir le commentaire d’un internaute demandant s’il n’est pas normal que les locaux soient embauchés chez eux et qu’en plus, on pourrait économiser l’ argent du contribuable français ; tout le monde devrait être content et cesser les discours d’ indépendantistes et d’accusations de racisme.

 

Source : Tahiti info