La fin d’un monde unipolaire ?

Avec la fin de la guerre froide et de la puissance soviétique à la fin du 20e siècle, le monde entier s’est vu entrer dans une ère où un seul pays domine tous les autres autant au point de vue militaire qu’économique, cette ère étant nommée « moment unipolaire ».

En effet, depuis plusieurs décennies, les États-Unis d’Amérique ont été à la tête de l’économie et de la puissance militaire mondiale. Cependant, comme toute puissance trouve une fin à son règne (pensez ici à la chute de l’empire romain), nous pouvons sans l’ombre d’un doute constater le déclin de la suprématie américaine depuis peu, déclin qui correspond à la récession mondiale que nous connaissons en ce moment.

Premièrement, le moment unipolaire se définit comme une période où une grande partie de la population est dirigée par un seul pôle, une seule idéologie, qui impose directement ou indirectement aux autres nations sa façon d’agir et qui s’accorde un droit de regard sur toute décision à prendre au point de vu mondial. Comme dans l’antiquité, où l’empire romain, grâce à l’immensité de ses richesses et de sa force militaire, dominait sur une très grande partie de l’Europe.

Au cours de la période qui couvre la fin de la guerre froide à aujourd’hui, les États-Unis ont instauré un « modèle » de vie sur une grande surface du globe. Ce qui a rendu possible cette suprématie, est sûrement la concentration des efforts du pays dans le milieu militaire et économique. Effectivement, ces deux paliers constituent apparemment la clé de la domination des mœurs d’une population (par un contrôle des marchés boursiers et de la peur). À noter que les États-Unis ont eu, pendant de nombreuses années, des néoconservateurs à la tête de leur gouvernement ce qui a grandement aidé le pays dans sa soif de puissance et de richesses. L’idéologie néoconservatrice est basée sur cinq fondements*; l’importance de la morale et l’idéologie dans les relations internationales, le patriotisme, le leadership, l’unilatéralisme et le multilatéralisme, ainsi que l’interventionnisme musclé sur la scène mondiale. À l’aide de ces principes et des politiques concernant le Nouvel Ordre Mondial*, les États-Unis ont toujours eu l’appui de la population américaine pour prendre n'importe quelle décision militaire et économique au niveau mondial. Par le contrôle des médias importants, les dirigeants américains ont toujours réussi à implanter des idées de droite dans la population à l’égard des actions à poser envers les nations étrangères. Par exemple; en répétant sans cesse que Saddam Hussein était un terroriste, la population américaine a commencé à croire que c’était légitime de faire la guerre en Irak pour le trouver à tout prix. Ainsi, avec l’appui de sa population et des organisations internationales, le gouvernement américain a pu générer des milliards de dollars de profit par la guerre et a aussi pu prendre le contrôle politique de l’Irak en instaurant une diplomatie au modèle américain dans le pays. Maintenant qu’ils ont la possibilité de faire élire n'importe qui qui peut servir leurs intérêts, ils ont le pouvoir de contrôler les ressources qui se trouvent dans le pays (notamment le pétrole). C’est donc de cette manière, en créant des guerres sous de faux prétextes, que les États-Unis ont pu garder leurs statuts de superpuissance aux yeux du monde entier. Ce qui est encore plus déplorable, c’est que le gouvernement américain disait que toutes actions posées étaient dans l’intérêt de la sécurité de la population, mais nous n’avons pas à chercher très loin pour nous rendre compte que pour eux, la population n’est à leurs yeux que de la chair à canon utilisée pour engrosser leurs profits déjà phénoménaux. Toute décision politique est prise en fonction non pas de la population, mais en fonction des intérêts personnels des personnes les plus riches de la planète, ceux qui tirent les cordes derrière tout ce beau spectacle.

Cependant, fabriquer des guerres ne se fait pas gratuitement. Pour former une armée aussi développée que celle des Américains, il faut investir des sommes astronomiques qui sont atteignables seulement en empruntant de l’argent aux autres pays ainsi qu’aux corporations les plus riches du monde. Ces emprunts mènent donc inévitablement à un enchaînement financier des gouvernements auprès des créanciers. Les États-Unis, en ayant trop joué avec l’économie et les emprunts, ont donc mené le monde entier dans une période de récession sans précédent qui marque la fin de leur suprématie. En effet, avec la chute de tous les marchés boursiers, les pays n’étant pas dépendants des États-Unis, telle la Chine, ont l’occasion d’acheter les marchés américains à prix plus que bas. La résultante en est que l’Amérique n’a plus la position internationale qu’elle tenait il y a quelques années et les pays asiatiques prennent de plus en plus d’importance sur la scène de l’économie mondiale.

Le président Obama arrive donc en pleine crise économique et doit donc reconstruire la position des États-Unis du mieux qu’il peut. Mais quelles seront les véritables intentions du président Obama face à la fin probable de l’unipolarité étasunienne? Nous voyons en lui, depuis son élection, un sauveur qui mettra fin à la tyrannie dans le monde, mais en sera-t-il vraiment ainsi? Je crois, que même s’il voulait réellement faire de gros changements politiques, il se ferait barrer la route par le système qui se trouve au dessus de lui… Parce que oui, il existe un système plus haut, même beaucoup plus haut que le gouvernement, que ce soit dans n’importe quel pays. Le système capitaliste fait en sorte que le monde s’illustre sous forme de pyramide ; le peuple à la base, les riches par dessus, ensuite l’armée, l’église, le gouvernement et par-dessus, l’argent ( ou ceux qui la possèdent). Les familles les plus riches du monde et les « organisations secrètes » auront ainsi le pouvoir de garder ou de changer tout ce qu’ils veulent tant que le capitalisme sera pratiqué sur la majorité de la surface du globe.

Cependant, selon Jules Dufour, président de l’association canadienne pour les Nations unies/ section Saguenay-Lac-Saint-Jean, les États-Unis n’ont pas dit leur dernier mot sur la dégringolade de leur empire. Il parle d’une guerre nucléaire imminente entre ces derniers et l’Iran. Selon ses dires, tous les préparatifs sont en place depuis plusieurs mois et il ne reste qu’à décider du moment pour tout déclencher. En effet, pour les États-Unis, une guerre de grande ampleur pour mobiliser l’économie mondiale est le seul moyen de maintenir sa puissance hégémonique planétaire. Alors même si le nouveau président a l’intention de stopper tout ce cirque, le processus est trop avancé pour qu’un seul homme en vienne à bout.

Pour conclure, nous avons donc pu voir que toute suprématie peut avoir une fin et que nous sommes en plein dans celle où les États-Unis se voient perdre la machination dans laquelle ils avaient plongé la planète entière. Cependant, la fin de ce moment unipolaire ne fait que marquer le début d’un nouveau, celui où l’Asie sera maître aux commandes de l’économie et de la puissance mondiale. Il faut donc se rappeler qu’il ne faut pas se laisser endormir par les idéaux qu’ils essaieront de nous imposer, pour avoir une chance de continuer à vivre libres de nos idées…

"They must find it difficult… those who have taken the authority as the truth, rather then the truth as the authority."      — Gerald Massey

 

* Les cinq fondements néoconservateurs;

          Patriotisme; le patriotisme, est un sentiment d’appartenance à un pays, qui renforce l’unité selon des valeurs communes.

          L’unilatéralisme; tendance à prendre des décisions et d’agir seul, sans consultation ni soutien de la communauté internationale.

          Multilatéralisme; il se traduit par la coopération de trois États au moins dans le but d’instaurer des règles communes. Il concerne essentiellement la forme institutionnalisée de ces relations (au sein des organisations internationales)

          Interventionnisme; est une politique par laquelle l’état participe à l’économie du pays quand cela lui apparaît nécessaire pour protéger les intérêts des citoyens ou y développer des aspects économiques ou sociaux.

*Nouvel Ordre Mondial ; Le N.O.M. est un principe qui se traduit par l’idéologie d’un gouvernement mondial.

 

Bibliographie;            — Zeitgeist the movie www.zeitgeistmovie.com

          Philosophie et publication http://philoca.blogspot.com/2008/03/le-moment-unipolaire.html

          Michael Moore, Fahrenheit 911

          http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=12533