Mode : le savoir-faire français s’exporte à l’international

Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH et Shinzo Abe, Premier Ministre japonais, ont inauguré ensemble le Ginza Six, centre commercial uniquement dédié au luxe et situé dans un quartier coté de Tokyo. La présence de nombreuses marques françaises n’est pas un hasard. En Asie, le chic et la tradition française continuent de générer un intérêt puissant pour des classes moyennes et supérieures toujours très exigeantes.

Plus de 240 marques dans un même espace commercial. Le pari était risqué. Mais pour les concepteurs du projet et les autorités japonaises, les retombées économiques s’annoncent majeures. En effet, les pouvoirs publics et les différents investisseurs espèrent 500 millions de ventes annuelles et recevoir 20 millions de visiteurs par an.  Le choix du Japon ne fut pas anodin. Malgré un marché national stagnant, notamment du fait d’une population vieillissante, le Japon reste un carrefour commercial et touristique majeur de l’Asie. Attirant plus de 6 millions de touristes chinois chaque année, l’Archipel constitue donc une place stratégique pour les enseignes de luxe.

Mais ce n’est pas tout. La tradition nationale et l’art-de-vivre si particulier au continent asiatique constituent aussi un atout réel. Selon la styliste italienne Maria Grazia Chiuriu, les japonais « croient en la tradition mais aussi dans l’avenir d’une manière incroyable ». Ce mélange entre maintien d’un savoir-faire ancestral et aspiration à l’innovation représente, pour les enseignes françaises comme le public japonais, la clé d’une création réussie.

Selon Sidney Toledano, PDG de Dior, filiale de LVMH, le but reste, in fine de s’attacher au marché national. En effet, « notre activité n’est pas basée sur le tourisme (…) mon objectif dans un pays a toujours été d’avoir un projet local très solide » affirme-t-il à Reuters.

Pour les décideurs japonais, un tel espace devrait aussi renforcer la place de Tokyo comme ville-monde, dans un espace asiatique connaissant des bouleversements économiques majeurs, notamment face à la montée en puissance de la Chine et de l’Asie du sud-est.