La corrida en France, jusqu’à quand ?

Alors que la Catalogne espagnole vient d’abolir la corrida par un vote du Parlement autonome suite à un référendum d’initiative populaire, cette pratique fait encore de la résistance dans notre pays. Le gouvernement français, lui, l’a reconnait depuis quelques mois comme "bien immatériel du patrimoine national".

Les défenseurs des animaux n’en reviennent pas, ils étaient une centaine à s’être introduits samedi 8 Octobre dans les arènes de Rodilhan (Gard) et n’hésitèrent pas à s’enchainer au centre de la piste pour protester pacifiquement contre la cruauté de cette tradition. Ils ont été alors assaillis et frappés violemment par des "aficionados" vexés de voir leur spectacle retardé. Une jeune militante a même été trainée par les pieds, ventre à terre, tandis que d’autres activistes recevaient coups de poings et coups de pieds, sous le regard indifférent des gendarmes présents et qui ne sont jamais intervenus ! Un journaliste de France 3 a été lui aussi agressé et s’est fait sortir manu militari, alors qu’il filmait la scène.

Les aficionados conscients de la fin proche de la corrida tentent également quelquefois de créer la "tradition locale" où elle n’a jamais existé. Et la manoeuvre peut fonctionner grâce à la complaisance de certains élus municipaux et au laxisme des préfectures. Mimizan, cité balnéaire familiale jusqu’à cet été, vient de connaitre sa première corrida espagnole à polémique, suscitant la gronde des associations de protection animale, en vain malgré l’interdiction par la loi de nouvelles implantations tauromachiques.

Jean Grenet, député-maire (et aficionado) de Bayonne va jusqu’à entreprendre les "Assises" (sic) de la corrida dans sa ville le 22 octobre prochain, invitant les principaux organisateurs français et espagnols de férias pour trouver des stratégies de reconquête des gens. Comme ses acolytes dans d’autres municipalités "taurines", il n’hésite pas avec les deniers publics à renflouer les caisses de plus en plus déficitaires dédiées à la corrida, malgré un budget en 2011 de 2 millions d’euros annoncé dans le journal Sud Ouest.  

On peut légitimement se demander si ces municipalités du sud n’ont pas d’autres priorités à financer que de faire payer le sang des corridas à leurs contribuables…

Une contre-manifestation aura lieu à Bayonne devant la mairie le 22/10 à 14h30 afin de protester contre ce financement public des corridas. L’Alliance Ecologiste Indépendante organisera ce rassemblement citoyen avec le soutien de nombreuses structures de la cause animale.