Economie, quand tu me tiens !!! la suite …

Je terminais mon article par…..

"Pourquoi ne ferait-on pas payer aux récidivistes leur 2ème séjour ? "….

Ceci pourrait être une solution, en effet !!! Elle réduirait les coûts de la gestion des ressources humaines et favoriserait l’entrée des entreprises privées dans le système carcéral, ce qui est déjà le cas. Mais devant, le manque de moyen récurrent, la question se pose et elle indispose …

Pour preuve le gouvernement Néerlandais étudie la question, et ce depuis le début de l’année 2015. Il souhaite que les prisonniers incarcérés dans ce pays participent aux frais d’incarcération à hauteur de 16 euros par nuit passée derrière les barreaux.

On pourrait penser qu’en France ça en dissuaderait plus d’un.Mais en l’absence de législation sur le sujet, pas de dissuasion.

Alors, les 67 050 prisonniers Français (au 1er Nov.2015) vont-ils devoir payer les nuitées en prison ??

Cela ne serait que "Justice si tous les coûts n’étaient pas assumés par l’état et la société". Le citoyen n’est en rien responsable des faits, mais en assume le prix et souvent les conséquences.

Pour rappel, 191 établissements pénitentiaires pour 57 390 places. Le taux d’occupation de nos "hôtels" s’élève à 116,8%. Une prison dite neuve ne le reste que quelques mois… Dégradations, saccages, etc.

Bon, admettons, mais comment articuler, comment organiser une telle mesure ??

Cette participation financière ne serait que partielle compte tenu du fait qu’une journée en prison coûte en moyenne 200 euros par tête pour un hébergé. Ces 200 euros payent le salaire des surveillants, des agents administratifs, de l’entretien des locaux, de l’eau, de l’électricité et de la nourriture. Pour exemple, lors d’un départ de la cellule, le détenu devrait être dans l’obligation d’éteindre ses lumières, la télé, et bien sûr de couper l’eau. Il semblerait que dans notre pays cela ne soit pas le cas. Donc, de 200 euros, on peut parfois, selon les cas, passer au double, voir au triple, et ce compte tenu du comportement incivil de certaines personnes détenues. Heureusement cela n’apparait pas comme étant la majorité…

De plus, selon leur catégorie pénale, ce coût varie. En effet, lorsqu’un détenu est en semi-liberté, ce coût est divisé par 2, mais les risques de récidives sont d’autant multipliés par 2 également. En ce qui concerne les autres mesures, on arrive à 30 euros environ pour un P.S.E (Placement sous surveillance électronique = Le bracelet) ce qui est apparemment le coût minimum lorsqu’il n’y a pas d’incident dans le déroulé de cet aménagement de peine.

Alors quid du paiement journalier, quel serait le montant par détenu. Devons-nous établir des forfaits, des prix fixes par infractions. Les criminels devraient-ils payer plus que les délinquants, et surtout qui paiera ces "additions de la délinquance"??

Le coût journalier devrait être calculé au nombre de jours d’incarcération sans les remises de peines et une fois la condamnation définitive. Des amendes de mauvais comportements devraient être les déclencheurs du paiement.

Afin que cette proposition ne paraisse pas que coercitive, l’application de réduction de la dette de chaque détenu en fonction de son bon comportement et de son inscription dans un réel projet de réinsertion pourrait être un réel levier.

Instaurer un prix à la détention pour les récidivistes, semble être une avancée pour la prison de demain.

Une prison à taille Humaine.

Une prison où il serait difficile de "fumer des joints" en jouant à la console toute la journée, et le soir venu, ne pas arriver à dormir par désœuvrement programmé. L’état de droit ne doit pas renoncer aux dividendes pénitentiaires.

L’économie, la fiscalité, le budget de notre état doit pouvoir compter aussi sur ses délinquants et ses criminels.

Jean Paul Sartre a dit "La société a les prisons qu’elle mérite".

Donner du sens à la peine, c’est un peu lui donner un prix.

Dans un monde où l’argent est le nerf de la guerre, je souhaite interpeller nos décideurs sur ce fait.

Bien à vous, Mimosa.