La révolution de Jasmin vue par un expatrié français

Vivre une révolution peut être porteur d’une grande fierté et d’une grande excitation lorsque la cause est juste et doit améliorer la situation actuelle. En revanche,  vivre ce genre de situation de l’intérieur lorsque l’on est expatrié est loin d’être une sinécure : stress, peur  et angoisse sont les termes qui décrivent le mieux ces évènements.

Nul ne pouvait prévoir que les évènements Tunisiens allaient se dérouler à cette vitesse. Au début de cette révolte, tous les évènements ont pris place dans le centre Ouest du pays. Aucun trouble n’est survenu à Tunis et sa banlieue avant le mardi précédant la fuite du Président Ben Ali. Dès les premières manifestations à Tunis, les évènements se sont tout de suite dégradés : des casses de vitrines, des tirs de la Police, de nombreux blessés et des morts chez les manifestants. Pillages, tirs d’armes automatiques dans les rues et même dans les jardins privés, miliciens fidèles à Ben Ali, vols d’hélicoptères à 50 mètres au-dessus du sol…

Des moments de peur, mais aussi des sentiments exaltants de vivre les mêmes événements que la population tunisienne qui appréciait l’implication des expatriés dans la défense des quartiers qui s’organisait pour prévenir les pillages. Une entreprise française a affrété un charter pour rapatrier tous les expatriés ; après bien des atermoiements (refus d’accorder l’atterrissage au charter- il a même été envisagé de partir en bateau), tous ceux qui le voulaient ont pu partir. Ils ont été pris en charge par une cellule psychologique, en particulier les enfants particulièrement secoués par les événements. Pour Danielle Deffontaines, spécialiste de l’expatriation et directrice d’Alceis Global Nomads (www.alceis.com) : "Le retour de crise est une réalité. Même dans des pays apparemment stables, des événements imprévus peuvent survenir. Les expatriés doivent être conscients en partant qu’ils ne partent pas en voyage d’agrément, les entreprises doivent prévoir en amont les situations de crise."

Bonne chance aux Tunisiens !