La commercialisation et l’exportation de l’eau au Québec

 

Notre corps est composé à 70% d’eau, l’eau se retrouve presque partout sur la terre et même si elle est, pour nous, incolore, insipide et inodore, elle est tout de même un composé essentiel pour tous les êtres vivants. En effet, sans elle, il nous serait complètement impossible de vivre car ce n’est pas une chose dont nous pouvons nous passer ou que l’on pourrait remplacer par une autre, comme nous le ferions avec le pétrole, par exemple. Il n’y a pas d’alternative à l’eau. Malheureusement, aujourd’hui, avec tous les problèmes de pollution, de gaspillage et de réchauffement climatique, une question est sur toutes les lèvres : nos gouvernements devraient-ils interdire toutes formes de commercialisation et d’exportation de l’eau? Je crois sincèrement que ce serait une mauvaise idée pour plusieurs raisons.  Premièrement, en déplaçant d’importantes quantités d’eau, nous accélérerions la désertification, alors que nous sommes en période de réchauffement climatique et que nos gouvernements devraient plutôt envisager la conservation de l’eau. Ils devraient également, considérer l’eau comme un droit et une ressource publique et s’opposer à ce que l’Homme fasse de l’eau une marchandise. En plus, la plupart des Canadiens et surtout des Québécois, entretiennent l’idée que notre pays a des ressources en eau inépuisables. Ce n’est pourtant pas le cas. Ce mythe des ressources hydriques surabondantes est démystifié par un nombre de plus en plus grand d’études sur le sujet, dont le récent rapport d’Environnement Canada qui parle d’une menaçante crise de l’eau au Canada. En fait, même si ce grand pays possède 7% de toute l’eau douce mondiale, la majeure partie de cette eau se retrouve sous terre. L’eau souterraine peut être une ressource incroyable, mais cette dernière demeure tout de même un mystère; on connait mal cette ressource. Il y en a sous nos pieds, mais pour combien de temps encore? De plus, on ne connait pas les conséquences liées à son exploitation. Puis, avec la commercialisation de l’eau, vient naturellement l’embouteillage de l’eau. Pourquoi les gens aiment tant et de plus en plus acheter l’eau en bouteille? Probablement parce qu’ils trouvent cela simple, pratique, facilement transportable et abordable. Pourtant, une bouteille d’un litre d’eau coûte environ le même prix que 500 litres d’eau provenant de notre robinet. Alors, quand on sait que certaines compagnies prennent l’eau directement du robinet pour en faire l’embouteillage, cela fait réagir! L’eau embouteillée est donc, un luxe qu’il n’est pas du tout avantageux de se payer… Le pire dans tout cela est que les bouteilles en plastique sont en polyéthylène téréphtalate (PET), un dérivé du pétrole brut, ce qui est une source de pollution absolument inutile à mon avis. Dans un autre ordre d’idées, l’ONU nous apprend que 30 pays sur toute la Terre manquent d’eau. Ce sont des pays où l’eau est exploitée à plus de 50% de ses réserves. Parmi ceux-ci, les onze suivants utilisent leurs réserves presque à 100 % : Arabie Saoudite, Bahreïn, Égypte, Émirats arabes unis, Gaza, Israël, Jordanie, Koweït, Libye, Malte et Qatar. Aucun de ces pays ne demandent de l’eau au Canada . Évidemment, les États-Unis, eux, en demandent. Tout d’abord, il est important de savoir que les États-Unis sont parmi les 9 pays (avec le Brésil, la Colombie, l’Ex-Zaïre, l’Inde, etc.) possédant le plus d’eau dans le monde, mais malheureusement, ses habitants et dirigeants la gaspillent. Devrions-nous laissez aller notre précieuse eau pour qu’elle serve à «l’arrosage de terrains de golf surgis du désert entourant Las Vegas, à soutenir l’expansion de la ville de Phoenix construite en plein désert et qui consomme des quantités phénoménales d’eau, ou à encourager les industriels de l’agroalimentaire installés dans les déserts de l’Arizona qui s’affairent à vider leur plus grande nappe phréatique, l’Ogallala, par de la culture intensive ?» Je ne crois pas. Bref, avec les changements climatiques en cours, le niveau des eaux baisse et cela doit nous inciter à faire preuve de prudence dans la gestion de l’eau, afin de préserver cette ressource pour les générations futures. L’eau n’est pas une marchandise, c’est la vie.    

Éditions Sisyphe, [En ligne], http://sisyphe.org/spip.php?article1178 (page consultée le 30 septembre 2010)

Environnement Canada, [En ligne], http://www.ec.gc.ca/inre-nwri/default.asp?lang=Fr&n=0CD66675-1&offset=6&toc=show (Page consultée le 12 septembre 2010)