Crise économique mondiale: la crise des subprime ne se résoudra pas à coups de liquidités

LE MAL EST BEAUCOUP PLUS PROFOND ET ENTRAÎNE TOUTE L’ECONOMIE MONDIALE DANS LA TOURMENTE

Début novembre 2008, on savait que la crise des subprime aurait un impact négatif sur l’économie et tout particulièrement sur la croissance – avec des prévisions de la croissance mondiale sans cesse revues à la baisse, tout particulièrement aux Etats-Unis où l’on envisageait même la possibilité d’une récession – mais les experts et les politiques pensaient qu’avec le temps tout s’arrangerait. C’était une affaire de quelques mois, une année dans le pire des cas. Pourtant, le 21 novembre, le sénateur américain Charles Shumer, chargé au Congrès de superviser l’économie du pays avertissait les autorités de son pays : « Le pire est encore à venir ». Il considérait que la crise immobilière et bancaire allait affecter désormais la production avec une prévision de la Réserve fédérale inférieure à 2% en 2008, au lieu des 2,5% prévus initialement. Il faisait aussi remarquer que la Fed avait abaissé par deux fois son taux d’intérêt directeur au cours des derniers mois sans aucun effet.

Or, dès le 2 janvier, la Bourse envoie un nouveau coup de semonce, avec des indicateurs qui sont tous dans le rouge : le dollar en chute libre, le pétrole à plus de 100 dollars le baril, l’inflation galopante, la croissance en berne, soit trois des indicateurs du fameux carré magique (le quatrième, le commerce extérieur n’étant pas mieux loti) et des faillites bancaires qui se profilent à l’horizon malgré l’apport d’argent frais venant du Moyen-Orient et surtout d’Asie. Des liquidités « douteuses » acquises sur les marchés de la spéculation, la Bourse de Shanghai ayant bondi de 97% en 2007 après 130% en 2008. Des excès qui risquent se payer plus vite que prévu. « Il va y avoir un krach en Chine. J'ignore seulement quand », affirmait Alan Greenspan, l’ancien président de la Fed, dans un entretien à la revue Emerging Markets publié le 19 octobre 2007. M. Greenspan, qui reste une figure très écoutée à Wall Street, expliquait sa conviction par « le manque de culture historique des marchés » chinois. Ce krach que prédit Greenspan sur les marchés financiers chinois peut tout aussi bien venir d’une crise monétaire comme en 1997 (crise asiatique) ou en 1998 (crise russe) avec l’effondrement du dollar.

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