La Libye entre rêve d’autonomie et enjeux stratégiques : ce que les Libyens ont à perdre et à gagner

La Libye entre rêve d’autonomie, réalités politiques et enjeux stratégiques : quelques considérations sur la guerre, les aspirations du peuple insurgé et le rôle de l’occident, entre devoir moral, intérêts politiques et propagande multilatérale.

 

où comment le peuple libyen risque de passer d’une tyrannie à une autre, ce qu’il a à perdre et ce qu’il a à gagner

 

La guerre fait rage en Libye depuis plusieurs mois. Les événements ont débuté en Février dernier, dans la continuité de ceux de Tunisie, d’Égypte et de l’ensemble du monde arabe. Des manifestations, faisant suite à celles des voisins tunisiens et égyptiens, ont été violemment réprimées de même qu’en Syrie ou à Bahrein où, encore à l’heure où j’écris ces lignes, l’on massacre à huis-clôt. Comme en Tunisie ou en Égypte, le régime a répondu par une répression sanglante, plus intense même que dans ces pays voisins puisque lorsque Kadhafi a ordonné à l’armée de tirer sur les émeutiers, celle-ci n’a pas fait défection comme ce fut le cas en Tunisie ou l’armée protégeait les manifestants de la police. Après les premiers tirs à balles réelles de la police sur les manifestants et le déclenchement des premières émeutes, l’armée a férocement réprimé la population, ce qui a précipité les événements. Contrairement à la Tunisie et à l’Égypte, ce n’est pas une révolution que connaît actuellement la Libye mais bien une guerre civile qui oppose non seulement les insurgés au pouvoir en place mais également une partie de la population à une autre.

L’0NU a répondu en Mars à l’appel des rebelles menacés d’être massacrés par les troupes kadhafistes. Avec le soutien de l’0TAN et de la Ligue Arabe (qui a finalement émis des réserves sur la conduite des opérations par l’Alliance Atlantique), les insurgés prennent en quelques mois le contrôle du pays. Kadhafi est en fuite. Tout semble se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes.

0r depuis quelques semaines, des voix de plus en plus nombreuses et vindicatives s’élèvent contre notre présence en Libye, voire contre notre soutien aux insurgés. 0n lit ici que l’0TAN aurait bombardé des civils, là qu’il aurait outrepassé son mandat, ici encore que la Libye de Kadhafi serait un paradis sur Terre, ou encore, plus prosaïquement, que les rebelles sont un ramassis de terroristes d’Al Quaeda. Qu’en penser ? Il est certain que l’0TAN n’est pas allé en Libye par simple souci humanitaire, et un certain nombre de réserves peuvent être formulées quant à la façon dont a été mené jusque là cette opération. D’un autre côté, l’intervention occidentale semblait indispensable pour éviter l’écrasement de la rébellion. Mais sa victoire est-elle souhaitable ?

Alors fallait-il intervenir ? Devions-nous aller en Libye ? Devons-nous rapatrier nos avions et nos soldats ? Devons-nous abandonner la rébellion, voire comme le clament certains soutenir le régime contre l’insurrection qui vise sa chute ?

 

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