Depuis le 25 octobre dernier, les 6 français membres de l’association humanitaire « L’Arche de Zoé » sont toujours détenus par la justice tchadienne, et ce pour avoir tenté d’embarquer dans un avion à destination de la France 103 enfants présumés orphelins soudanais, dans l’intention déclarée de les soustraire à la guerre civile qui dévaste actuellement la région du Darfour.
Crime ou délit, action humanitaire, escroquerie, assistance à personne en danger, enlèvement de mineurs… Sur la scène internationale, les interprétations diverses et contradictoires se succèdent sur fond de scandale diplomatique, au fil des semaines. Pendant ce temps, du côté d’Abéché, des gosses retombés plus ou moins dans l’oubli tentent de survivre…
Mais une chose est sûre, c’est qu’au-delà du dénouement politique inéluctable de cette affaire, l’opinion publique conservera sans doute longtemps le désagréable sentiment que morale et justice ne font pas forcément bon ménage et ne sont parfois (souvent) qu’une question de contexte, de point de vue, d’intérêt particulier et… de culture. Pour autant, que l’on ait tort d’avoir raison ou que l’on ait raison d’avoir tort, faire preuve d’humanité c’est avant tout faire preuve de dignité. Et dans ce domaine, le gouvernement français démontre, en tout état de cause, d’improbables et désolantes lacunes. En effet, l’AFP vient d’annoncer officiellement que le Quai d’Orsay aurait fait savoir aux familles des détenus que l’armée française entendait présenter à chacune d’elle une facture individuelle de 2.000 euros mensuels de frais de ration alimentaire. Un chiffre qui invite à un petit calcul rapide : sur la base de 2000 euros par mois, pour 2 repas par jour, le montant d’un seul repas fourni par l’armée française s’élève donc à plus de 33 euros par personne. Afin que tout citoyen lambda puisse se faire une idée plus précise de ce que cela représente, voici à titre d’exemple la description d’un menu trouvé au hasard sur le net, menu proposé par un hôtel-restaurant 4 étoiles et affiché à 33 euros :
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