Michel Moulin, du management sportif à l’entrepreneuriat

Michel Moulin est une personnalité connue des terrains de ligue 1, où sa réputation de meneur d’hommes et de manager, particulièrement efficace en période de situation de crise, est unanimement reconnue. Les supporters du PSG se rappellent tout particulièrement de la saison 2007-2008, où, alors que leur club semblait s’acheminer irrémédiablement vers une descente en ligue 2, la dynamique qu’a su impulser Michel Moulin à des joueurs démotivés et désabusés a permis au club de se maintenir à flot. C’est l’un de ses principaux faits d’armes, et s’il s’est par la suite progressivement retiré des stades de football, ce fut pour mettre à profit son expérience de dirigeant sportif au service du monde économique.

A travers le parcours de Michel Moulin, on peut appréhender de manière précise les relations, fructueuses et riches, qui se sont progressivement nouées entre le monde économique et le milieu du football. En termes de management, les expériences de dirigeants sportifs s’avèrent particulièrement enrichissantes pour les entrepreneurs.

Michel Moulin, de Paru Vendu au Paris Saint-Germain

Le monde du football à partir des années 1980 a connu une profonde mutation, permettant à la discipline de se professionnaliser, et d’abandonner les restes d’amateurisme qui entouraient encore certaines équipes. C’est le début du football business, que d’aucuns peuvent vitupérer, mais qui, n’en doutons pas, a grandement contribué à accroître l’aura et le rayonnement international de ce sport. Cette professionnalisation est allée de pair avec une hybridation croissante entre le monde sportif et les milieux économiques. Ces derniers sont vites devenus indispensables à la viabilité et au succès des clubs.

Mais par-delà l’aspect purement financier, cette hybridation a également pavé la voie au développement d’une nouvelle culture footballistique, s’inspirant en partie des valeurs propres au monde de l’entreprise : culture de la gagne, abnégation, volonté de se surpasser, esprit pionnier, goût du risque et du challenge….

En ce sens, le parcours de Michel Moulin, directeur commercial de la Comareg (filiale d’Havas), puis fondateur du célèbre Paru Vendu, et qui en parallèle officia pendant plusieurs années en tant que dirigeant sportif, incarne parfaitement cette rencontre entre deux univers distincts, mais n’en partageant pas moins un état d’esprit commun. Son succès à la tête du Paris Saint-Germain a constitué le point d’orgue de cette rencontre fructueuse entre foot et monde économique.

Du foot à l’entreprise, quel transfert de compétences ?

Dans la relation unissant entrepreneuriat et sport, on perçoit aisément ce que le monde de l’entreprise peut apporter au football, notamment en termes de rationalité et d’efficacité. Néanmoins, les intérêts sont bilatéraux, et la compétition sportive s’avère foncièrement formatrice pour les entrepreneurs qui ont eu l’opportunité de graviter dans cet univers si particulier.

Le goût du risque, inhérent au monde de l’entreprise mais également à celui du football, s’avère être décuplé pour un manager qui a eu l’opportunité d’être en immersion pendant un certain temps au sein d’une structure sportive. La quête invétérée du résultat et la prise de risque incessante sortent renforcées après une expérience de dirigeant sportif. Parvenir à sauver une équipe en déclin, plongeant irrémédiablement vers la ligue 1, cela permet d’acquérir une solide expérience du management, qui peut s’avérer extrêmement utile lorsque l’on pilote une société en proie à des difficultés ou confrontée à d’importants enjeux de développement.

En ce sens le parcours de Michel Moulin nous offre un exemple intéressant des liens réciproques unissant sport et monde économique. Le goût du management, et corrélativement la capacité à transcender les hommes et à valoriser leur potentiel, constitue le point nodal de la rencontre entre ces deux sphères.

Interrogé récemment par un média professionnel, sur ce qu’il a retiré de ses diverses expériences en tant que dirigeant sportif, Michel Moulin expliquait ainsi avoir « appris au cours de ma carrière sportive et professionnelle à placer l’humain au centre des décisions qu’il m’a été donné de prendre ».