Quand la réalité dépasse largement la fiction…

Après les « snuff-movies » la télévision s’engage dans un nouveau genre de divertissement : « le snuff-réality-show ».

Désormais l’assassinat au service du sacro-saint audimat est d’actualité. Depuis avril 2009, Manaus (capitale de l’état de l’Amazonas) au cœur de la jungle brésilienne, est au centre d’une sordide affaire.

Wallace Souza au pédigrée fourni, animateur vedette, politicien, ex-policier se retrouve au centre d’une machiavélique affaire.

Présentateur vedette de la chaine de télévision Band au travers de son émission choc sur la criminalité « Canal Livre », ses équipes devançaient régulièrement la police sur les scènes de crime, de quoi éveiller certains soupçons.

L’arrestation d’un premier comparse, accusé de la bagatelle de neuf meurtres a conduit les enquêteurs vers une sordide réalité, l’animateur commanditait ses assassinats…

Désormais on tue pour l’audimat…

Wallace Souza bénéficiait d’une immunité parlementaire obtenue avec sa nouvelle réélection au poste de député du parti progressiste (PP Droite). Il y a quelques jours, le politicien a été expulsé des rangs  du parti, et donc ne jouit plus de son immunité. Une cavale commence avant que Wallace Souza décide de se rendre aux forces de l’ordre vendredi 9 octobre.

L’animateur ne cesse de clamer son innocence et parle ouvertement d’une conspiration policière à son égard, plutôt étrange pour un ancien membre des forces de l’ordre. Son discours politique, sécuritaire à l’extrême, d’ailleurs son crédo de campagne n’était autre que la violence…

Une vidéo de Wallace Souza :

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Les faits…

La capacité de ses équipes à débarquer sur les scènes de crime bien avant les forces de l’ordre a commencé à susciter une attention soutenue des policiers. Les arrestations se succèdent, dont le fils même de l’animateur, les chefs d’inculpation s’accumulent, meurtres, trafic de stupéfiant, association criminelle…

Le chef de la police, Tomaz Vasconcelos, chargé de l’enquête, n’émet aucun doute sur l’implication de Wallace Souza. L’animateur est mêlé à ces actes et cela pour une triple raison. Booster  l’audience de son émission phare, continuer à se faire un nom dans le monde politique, et pour conclure éliminer toute forme de concurrence, la plupart des victimes étant des trafiquants de stupéfiants ce qui lui permettait d’avoir la main mise sur ce trafic…

Le juge Mauro Antony a délivré un mandat et désormais l’animateur va devoir faire face à ses nombreuses accusations.

On pourrait penser que cette histoire ressemble à s’y méprendre au scénario d’un  thriller, tant le coté sordide de l’affaire parait surréaliste, et pourtant.

Une manière d’affirmer que la télévision rend fou…

Comme le souligne le Post, à quand le premier meurtre dans l’émission hautement culturelle de TF 1 « Secret Story ».

Pour conclure cet article un extrait du film d’Yves Boisset « Le Prix du Danger ». Le réalisateur expose sans aucune retenue les dérives commerciales ultra-violentes de la télévision, notamment ce que l’on n’appelait pas encore (en 1983) la télé-réalité :{dailymotion}x2vp5u{/dailymotion}