L’Afrique est souvent présentée comme un continent sur lequel l’impunité est quasiment érigée en règle. Ceci,  parce que les systèmes judiciaires ne sont le plus souvent que des instruments au service des régimes en place. Ainsi, on peut voler, mentir, et même tuer, sans être inquiéter, si l’on appartient au parti au pouvoir, ou encore si l’on de l’ethnie ou même de la famille religieuse du Président de la République.  

Seulement, depuis années, plusieurs dirigeants africains ont pris la mesure des  conséquences néfastes de ce type de justice sur un pays, et essayent tant bien que mal de redresser la barre. Parmi ces pays figurent et en bonne place le Cameroun et le Tchad, deux pays dans lesquels les pouvoirs en place n’ont eu aucun sentiment pour des hauts dignitaires reconnus de fautes de gestion. Au Cameroun par exemple, le Président Paul Biya a engagé depuis quelques années une opération « mains propres » appelé « Opération Epervier », qui a déjà envoyé derrière les barreaux plusieurs dizaines d’anciens Ministres et même un ancien Premier Ministre ! Aussi, cette opération a déjà permis à Yaoundé de recouvrir plusieurs milliards de francs détournés.

Toujours dans cette même démarche, le Sénégal a engagé depuis quelques mois une vaste opération d’assainissement des mœurs publiques. Une opération qui a envoyé en Prison cette semaine le fils et ancien Ministre d’Abdoulaye Wade (Karim Wade), qui à 44 ans, a été incapable de justifier l’origine d’une fortune estimée à un peu plus d’un  milliard d’Euros.

Seulement, ces opérations de moralisation publique ne se font pas sans difficultés pour les régimes en place. Car, à chaque fois qu’une personnalité est interpellé, les ennemis de la République se précipitent à qualifier cela de « règlement de comptes politique ». Une attitude anti-patriotique,  de nature à jeter un discrédit sur ces opérations tant attendu sur le continent.

Tout le monde a vu à quelle vitesse est allé l’affaire Jérôme Cahuzac en France ;  mais, si l’on était sur le continent africain, certains parlerais de règlement de comptes politique. C’est donc le lieu ici, d’inviter et solennellement les Présidents Camerounais, Tchadien,  Sénégalais et tous les autres dirigeants africains qui  veulent  lutter contre l’enrichissement illicite,  à le faire sans prendre en compte les contestations non fondées des ennemis de la Nation !