Arsene Perbost chante (en) la Reine blanche

Chanteur (parfois) des rues, chemins, voire voies maritimes, Arsène Perbost sera de passage Ruelle (au 2 bis, Paris 18, à la Reine Blanche), le mercredi 22 mai au soir, entouré de sa chapelle (comme la proche station de métro) d’admiratrices et potes de comptoirs. Il se faisait rare Paris, en tour de chant du moins, préférant prendre la clef des autres homonymes et tourner du côté d’Hossegor dans ce que j’ai cru comprendre être un avatar du film Brice de Nice (mais je  peux me tromper). Cependant, la révélation de cette soirée – car Arsène, après s’être révélé, se développe – sera peut-être, voire assurément, la jeune Plante, Jeanne de son prénom…

Jeanne Plante, connais pas… Je découvre son site, et des mélodies qui m’évoquent les heures de gloire d’Isabelle Mayereau (côté intimiste) ou de Marie-Paule Belle (côté facétieux), et de plein d’autres compositrices interprètes et auteures dont le patronyme commence par un L.
Les artistes n’aiment pas les références qu’elles ou ils ne revendiquent pas, mais vu le nombre des chanteuses dont le nom débute par L., elle y trouvera son compte. Bref, une chanteuse « à voix » (de celles qui ne sont pas forcées). Le mieux est de l’écouter en ligne…
Pour Nicolas Claude, la charmeuse rêveuse et candide crée « une atmosphère puissante et mélancolique pour déclarer un amour sincère et charnel ». Avec une forte dose d’humour distancié, et une gouaille pétillante en alternance, si j’en crois ce que j’entends…
Craquante croqueuse, si j’en crois mes yeux.

L’occasion de faire connaissance sera la première partie du tour de chant, qu’écris-je ? du récital d’Arsène Perbost, à la Reine blanche, le 22 mai peu après 20 heures finissantes, près de la station La Chapelle, à Paris, au passage Ruelle.
On ne présente plus Arsène Perbost, mais le sieur Ruelle mérite l’attention (une autre fois, car le site de nomenclature des rues de Paris ne mentionne que sa qualité de « propriétaire » d’anciens bâtiments bordant une impasse, et que j’attends un créancier, ce qui vous vaut de vous voir épargner une longue digression).

Acteur à ses heures (plutôt après 16 heures, car Arsène est couche-tard), notre chanteur soigne ses clips, ce qui me permet de redécouvrir son petit intérieur (dans À cause) ou ses vastes extérieurs (avec Les Cinglés). Voir sur son site (arseneperbost.fr) ou sa page Facebook… 

Il s’interdit les reprises (sauf, en chœur, souvent, parfois à la demande, au Papi Chulo, le bar à tapas espagnol sis face au New Morning, aux petites heures et impromptu), et les « à la manière de… ». C’est fort dommage car le plumitif (voire supra), lorsqu’il tire à la ligne, se rattrape avec des références. Le fait est que l’originalité d’Arsène interdit cette impudence, sauf à l’être outrancièrement en tirant à hue et dia sa tignasse pour tenter de la comparer avec les mèches de divers prédécesseurs dont le nom m’échappe.
Le ribeira du Papi Chulo est fort recommandable et en siffler quand Arsène module la bouche en cul de poule (avec un truc consistant à agiter la langue dans la cavité buccale qu’il m’assure simple comme bonjour mais que je ne parviens jamais à reproduire), incite à en redemander (et qu’Arsène ne repose pas la guitare dont il a pété maintes fois quelques cordes).

Un garçon de bonne compagnie, donc, bien accompagné par Jeanne Plante, et je poursuivrais bien en vous donnant ma recette de reine blanche (chocolat blanche, crème fraîche) et de sa ganache aux plantes (non, pas Jeanne), histoire de signaler que l’autre, en fait un théâtre, n’en sert pas. Sa jauge ne contenant que 200 places, je préconise de réserver (par là, 13 euros en le justifiant ou en trichant un peu ; cinq de plus si, ayant oublié vos papiers, vous manquez de tchatche).

En revanche, au resto Les Routiers, tout proche (rue Marx Dormoy), c’est tentant et peut-être tentable la glace au chocolat blanc. Car, au Lisbon, un peu plus bas, je ne le sens pas… D’autant que Google Street me renvoie une vue d’un Istanbul Grill au même numéro 26. Essayez plutôt le Marx d’Or… Mais j’en connais qui se rabattront, après une trotte modeste, sur le Bab’Ilo, rue du Baigneur (autre salle de concert, avec piano, et Arsène Perbost joue aussi du piano, je le signale incidemment, et il m’advient de l’accompagner au mirliton avant qu’il me soit confisqué). 

J’aimerai écrire d’Arsène Perbost, comme une commentatrice voici deux semaines, lis-je, évoquant le McDo de la station Marx Dormoy, « j’adore la nouvelle décoration ». Mais ce qu’on apprécie, c’est l’Arsène vintage, à retrouver à l’identique. Cela limite, n’est-il point ?
Cela étant, pour la rubrique pipeule, je signale que, depuis quelques temps, il se rase plus fréquemment. Serait-ce l’influence de Jeanne Plante (ou d’aucunes que je ne nommerai pas car elles ne savent pas se classer dans les histoires anciennes ou ont encore toutes leurs chances : ne désespérez pas) ? Mais j’aborderais là un sujet pour Voilà, Voici, Vois-les, Voies lactiques (dans toutes les bonnes salles d’attente des chirurgiens esthétiques), et vous en avez assez de ma rubrique Vois-moi.
Brisons donc là, sans toutefois omettre de signaler que toute copie d’écran de la présente annonce sera dédicacée par Arsène Perbost en personne et orné d’une empreinte de Rouge Baiser de Jeanne Plante (n’oublions pas que Come4News est financé par la publicité).

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

2 réflexions sur « Arsene Perbost chante (en) la Reine blanche »

  1. Je ne comprends pas trop le fonctionnement de cette application « Cela se discute sur C4N ». J’y avais consigné le commentaire suivant :

    Je n’en pense que du bien… Sauf que j’espère surtout que lui et Jeanne Plante arrivent à remplir la salle (200 sièges). Car figurez-vous que désormais, comme les galeries d’art, qui se louent à la semaine ou au mois, diverses salles de spectacle ne se rémunèrent plus sur les ventes, mais sur le dos de qui ose les occuper pour un ou plusieurs soirs. Quand les artistes ont une maison de disques, par ex., ou une radio, derrière eux, tout va bien. Sinon, ils sont comme leur propre promoteur qui va louer, par exemple, un hall d’exposition pour un concert. Gros risque.

  2. Ce fut en tout cas un très beau concert, avec une salle pas vraiment trop pleine, mais enthousiaste.
    Un grand piano, une talentueuse violoncelliste, un batteur, un guitariste-trompétiste, un joueur de basse, et Arsène souvent à la guitare sèche.

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