Pas avare de détail, l'élu modèle explique que « c’est le travail des élus et du préfet qui a fait pencher la balance aidé d’Alain Joyandet, secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie »
Car le 8 janvier, on annonçait la fermeture pure et simple de la BA 116. Mais Alain Joyandet avait quelques mois plus tard en privé, la confirmation de Nicolas Sarkozy du maintien de la base de Luxeuil, comprenne qui pourra.
Il est vrai qu'ainsi mis sous pression, Hervé Morin avait au préalable déjà promis de proposer « une solution alternative » à l’Elysée.
Quant à Alain Joyandet, tout auréolé de ses bonnes relations avec ceux qui vont bien, il n'hésite pas, dans le dernier numéro de 36 000 communes, la revue de l'Association nationale des maires ruraux, à aller plus loin.
Le maire de Vesoul et actuel secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie
reconnait que pour sauver cette unité des restructurations, il avait fallu prendre "des décisions qui touchent d'autres sites qui ne devaient pas être affectés, comme Metz ". En d'autres termes dans l'Est Républicain il détaille que "pour maintenir [la base de] Luxeuil, il avait fallu piquer des choses ailleurs, comme la suppression anticipée de l'unité de Metz ".
Le secrétaire d'Etat peut superbement conclure : « Si l'armée n'a pas vocation à faire de l'aménagement du territoire cette règle souffre néanmoins quelques exceptions, dont Luxeuil fait partie ». Soit exactement l'inverse que ce que préconise l'Etat..
Incompréhensible.
Comme ces propos d'un certain Nicolas Sarkozy aux élus lorrains venus le rencontrer le 2 septembre dernier garantissant que les mesures [de fermetures d'unités] avaient été prises sans aucune influence politique et que seule la nécessité d'adaptation de notre outil de défense avait orienté sa décision…
Ils se croyaient alors entendus, pris au sérieux, compris.
Mais c'est aujourd'hui l'incompréhension même chez les députés UMP tel Denis Jacquat qui rappelle : "En 2006, l'Armée de l'Air a décidé de s'adapter à ses nouvelles missions à travers le Plan Armées 2010 dont la mise en place vient de s'achever le 1er août. Metz-Frescaty était retenue parmi les 5 pôles nationaux aux côtés de Paris-Balard, Bordeaux, Tours et Lyon-Mont-Verdun, chaque pôle ayant une spécificité propre. La BA 128 était renforcée dans son rôle d'état-major organique de CFAC (Commandement des Forces Aériennes de Combat) par l'arrivée de commandements provenant de Villacoublay (COTAM-CASIC) et Dijon (Protection Air). Aussi, quand le Ministre de la Défense m'a annoncé que la BA 128 était « passée entre les gouttes » puis l'a répété, quelques temps après, devant des élus nationaux mosellans, on a pensé que les conclusions du Livre Blanc étaient appliquées et que le Plan Air 2010 était une anticipation. Le 22 juillet, le choix officieux de maintenir la base de Luxeuil entraînait la décision incohérente concernant Metz-Frescaty, choix malheureusement officialisé le 24 juillet."
Enfin l'incompréhension, c'est pour demeurer élégant car dans toute cette affaire tout le monde comprend bien pourquoi cette réforme, comme les autres, a été menée. Mais comme un vieux fonds de "Liberte, Egalité, Fraternité" traîne encore de-ci de-là, on ne veut pas comprendre que seuls le copinage, la petite politique politicienne guident ces grandes décisions qui doivent relancer la France…
"La grandeur des actions humaines se mesure à l'inspiration qui les fait naître" – Louis Pasteur
ben dis donc…