Des experts légistes ont prélevé des échantillons sur le cadavre exhumé de Yasser Arafat en Cisjordanie, pour essayer de déterminer s’il a été assassiné par des agents israéliens en utilisant le poison radioactif qu’est le polonium.

Les palestiniens ont assisté à l’exhumation de leur héros et leader de longue date qui est mort il y a huit ans, mais les théories du complot autour de sa mort n’ont jamais cessées.

Beaucoup sont convaincus que leur icône a été victime d’un lâche assassinat, et peuvent rester convaincus quel que soit le résultat de cette autopsie, cependant, certains habitants de la ville de Ramallah ont déploré la profanation du corps.

« Ceci est faux. Après tout ce temps, pourquoi ils ont soudainement voulu connaître la vérité », s’est interrogé un travailleur palestinien dans le secteur du bâtiment. « Ils auraient dû le faire il y a huit ans », a-t-il dit.

Le corps d’Arafat a été découvert de sa tombe et des échantillons ont été retirés sans avoir à lever le cadavre du sol. En conséquence, la cérémonie de ré-inhumation planifiée avec tous les honneurs militaires a été annulée.

Le tombeau a été scellé par des couronnes qui ont été placés par les dirigeants palestiniens, y compris le premier ministre Salam Fayyad.

« L’état du corps était exactement normal pour quelqu’un qui a été enseveli pendant huit ans. Il n’y avait rien hors de l’ordinaire », a confirmé le ministre de la Santé dans une conférence de presse.

En Août, les magistrats français ont ouvert une enquête pour étudier les causes de la mort d’Arafat à Paris en 2004 après qu’un institut suisse ait déclaré qu’il avait découvert des niveaux élevés de polonium sur les vêtements du leader arabe, qui ont été fournis par sa veuve Souha pour un documentaire télévisé.

Le chef de la commission d’enquête palestinienne a dit que la procédure judiciaire s’est bien passée. Une équipe médicale palestinienne a pris des échantillons et les a donné à chacune des équipes suisses, françaises et russes.

« Nous avons besoin d’une preuve afin de trouver ceux qui sont derrière cet assassinat et  saisir  la Cour pénale internationale », a-t-il ajouté. « Quand nous aurons la preuve, nous irons à la CPI pour que nous jugeons ceux qui pratiquent la politique de l’assassinats ».

Un médecin jordanien et chef de la commission médicale palestinienne a expliqué qu’environ 20 échantillons ont été prélevés et l’analyse prendrait au moins trois mois.

« Afin de procéder à ces analyses de vérification, il faudra plusieurs mois et je ne pense pas que nous aurons un résultat disponible avant Mars ou Avril de l’année prochaine », a-t-il confié à l’hôpital universitaire de Lausanne, qui a effectué les essais initiaux sur les vêtements d’Arafat.