Les séries turques envahissent de plus en plus les chaines télévisés marocaines et captivent de plus en plus les différentes catégories de la population … Une tendance qui aura sans doute son influence sur le quotidien marocain.

En effet, c’est la Maroc-Métrie (société de droit marocain qui mesure l’audience de la télévision marocaine sur la base d’un panel constitué de 750 ménages marocains) qui dévoile dans sa dernière étude s’étalant entre le 29 novembre 2010 et le 02 janvier 2011 que les séries turques traduites en arabe sont en tête du classement des émissions les plus regardées (notamment la série RAMAD AL HOUB – les cendres de l’amour). Cette dernière attire 43,2%  des téléspectateurs de la 2ème chaine nationale « 2M ».

Pourtant ce phénomène de séries roses traduites en arabes n’est pas d’actualité. Cela a commencé il y a presqu’une vingtaine d’années avec les séries mexicaines qui au départ présentaient d’une manière plus « expansive »  les histoires d’amour  contrairement à celles marocaines qui respectaient certaines limites imposés par les cultures arabo-musulmanes. L’usage des expressions osées et des scènes audacieuses complétées par le charme des héros et héroïnes faisaient de ces séries le centre d’intérêt d’une majorité de la population (notamment les femmes au foyer et les adolescents) et avaient même influencé le style de vie des marocains, par exemple : plusieurs produits portaient les noms des héros : jeans, eaux de toilettes, chansons, tissus pour Caftan ou Djellaba, babouches, gels douche… les plus célèbres c’est Guadalupe (héroïne de la série Mexicaine ANTA AW LA AHAD) et MOHANAD (héro de la série turque NOOR ET MOHANAD).

Néanmoins le vrai problème ne se lie pas vraiment à la nationalité de ces séries : mexicaines ou turques, il est plutôt lié à la nature des histoires traitées. C’est comme tous ces téléspectateurs souffraient d’un certain « manque »  et les chaines nationales abusent de cette situation pour augmenter leur taux d’audience au lieu de chercher dans le fond du problème et de réorienter le téléspectateur marocain vers des émissions beaucoup plus intéressantes et attractives.

Les résultats de ces vingt ans de séries roses commencent à se faire sentir notamment avec les nouvelles générations qui rarement ouvrent un livre ou un journal mais qui ont suivi plus d’une centaine de séries roses. Et avec un niveau de culture générale très faible et des problèmes d’identification culturelle et sociale, ces générations ont plutôt l’air d’avoir la tête dans la lune et les pieds dans l’eau!