Gérard Charasse, Député de l'Allier, est un véritable avocat. Il ne se passe pas un seul instant, un seul jour sans qu'il ne prenne la défense de la Ville de Vichy, mettant, à juste titre, en avant la période consacrée à la Dictature de Pétain.


C'est dire si cette triste période liée à l'occupation de la France par le Régime Nazi et par les crimes et trahisons commis par l'État français font couler beaucoup d'encre… Tout est prétexte pour jeter l'opprobre sur Vichy et sa population : la Guerre d'Algérie, Jean-Marie Le Pen, les lois sur l'immigration choisie initiées par Brice Hortefeux, Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire

 


Cependant, un espoir, une alliance, est venu… de la part de Brice Hortefeux lui-même, qui, le 27 juin 2008, a décidé, en lançant son coup de gueule, d'organiser, dans le cadre de la Présidence française de l'Union Européenne, les 3 et 4 novembre derniers, une Conférence européenne sur l'Intégration(1). Cette initiative sera, au grand dam des opposants qui ne voulaient pas en entendre parler, de nature à faire cesser cet amalgame sur notre Ville et sa population.

 

Gérard Charasse a bien voulu, au cours d'un entretien à bâtons rompus, me répondre sur ce thème, mais en me parlant de la politique d'intégration et d'immigration choisie initiée par Brice Hortefeux

 

Monsieur le Député, pourriez-vous nous dire ce qu'il y a eu de concret pour notre Ville, depuis le dépôt de votre Proposition de Loi « visant à substituer dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation "dictature de Pétain" »(2)

Comme député, je n’ai cessé de me battre depuis mon élection en 1997 pour que Vichy et les Vichyssois ne soient plus considérés comme acteurs coupables de la collaboration honteuse avec le régime nazi, xénophobe, antisémite.

Si j’ai déposé une proposition de loi pour que l’on appelle la période 1940-1944 la dictature de Pétain et plus le « régime de Vichy », c’est parce que le 11 juillet 1940, le lendemain du vote par une majorité de députés et de sénateurs réunis au Grand Casino de Vichy, des pleins pouvoirs constituants à Pétain, le même Pétain a promulgué trois décrets lois lui donnant la totalité des pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire : c’était bien là l’acte de naissance d’une dictature.

Grâce au dépôt de ma proposition de loi qui est née notamment des recherches de Jean Marielle, Président de l’Association des 80 parlementaires qui ont refusé les pleins pouvoirs constituants à Pétain et qui a été relayée par certains médias, qui est soutenue par les anciens Résistants, nombreux et actifs à Vichy, les rescapés des camps victimes de la barbarie nazie et de ses complices, les républicains de Vichy comme vous, et d’ailleurs qui aiment notre belle ville, qui connaissent l’histoire et veulent qu’elle soit reconnue, on peut constater des changements :

Le maire de Vichy a fini par ne plus s’opposer publiquement à l’idée de création d’un Centre d’études et recherches, en liaison avec l’Université d’Auvergne, sur la période 1940-1944, une idée qui chemine, on a pu le constater lors de la dernière campagne municipale au printemps 2008, mais il ne veut toujours pas en prendre l’initiative, qui est pourtant indispensable, et dit l’attendre de l'État, un État dont les représentants, le Préfet de l’Allier en particulier, ne jouent plus avec la vérité historique, un État qui n’interviendra que s’il est sollicité fortement tant par les élus locaux que par les élus nationaux.

Je continuerai donc le combat pour que cesse l’amalgame entre notre ville et la dictature de Pétain.

 

Lorsqu'il a tenu à ce que la Conférence Européenne de l'Intégration se tienne à Vichy, les 3 et 4 novembre 2008, Brice Hortefeux, a voulu faire en sorte que l'image de notre Ville ne soit plus ostracisée, montrant définitivement à qui veut bien le comprendre et l'entendre que « Vichy est en France », rappelant au passage, à Jean-Marie Bockel, Secrétaire d'État aux Anciens Combattants, qu'il convenait de parler du « Gouvernement de Pétain »… A-t-il, selon vous, réussi à redorer l'image de notre Ville ?

Le Ministre Brice Hortefeux a voulu rappeler que Vichy étant la seule ville en Auvergne avec la capacité (deux hôtels 4 étoiles, un centre des Congrès-Opéra) d’accueillir le sommet de 27 ministres européens et quelques autres collègues, chargés de « l’immigration et de l’intégration » : il a bien fait.

Espérons que l’accueil de cette conférence, sur un sujet très sensible et controversé, marquera, pour notre ville, la fin d’un ostracisme qui dure depuis 1945, qui nous a injustement fait, et fait encore, tant de mal.

C’est un coup de projecteur intéressant mais que nos compatriotes sachent que les infrastructures qui ont permis d’organiser le Congrès européen à Vichy lui ont déjà valu, hier, d’abriter la « dictature de Pétain », et ce par leur seule existence. Un Centre d’études et de recherche remettra plus sûrement et durablement les choses en perspective.

 

Cependant, convient de rappeler que le choix du Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire n'a pas fait l'unanimité, ce, même, parmi certains Membres du Gouvernement. Le 18 avril 2008, Laurent Wauquiez, Secrétaire d'État, Chargé de l’Emploi auprès de la Ministre de l’'Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, a déploré ce choix, en ces termes : « Il serait considéré comme une faute de goût de choisir la Ville de Vichy pour organiser une conférence internationale consacrée au droit d’asile ». Le 8 mai 2008, à Ouistreham, le Président Nicolas Sarkozy, lui-même, a déclaré haut et fort : « La Vraie France n'est pas à Vichy », en prononçant son discours de Commémoration de la Victoire du 8 mai 1945, ce, devant un parterre d'officiels (civils, diplomatiques et militaires) et de journalistes du monde entier. Puis, lors de l'organisation de cette Conférence européenne sur l'Intégration, des opposants demandèrent aux autorités qu'elles ne se tiennent pas à Vichy.

Monsieur le Député, tout d'abord, que répondez-vous à Laurent Wauquiez et au Chef de l'État ?. Puis, n'avez-vous pas peur que, devant la politique d'immigration de Brice Hortefeux, qui est tant décriée, que le choix de Vichy en tant que Capitale Européenne de l'Intégration relance encore plus l'amalgame contre notre Ville ? Pour conclure sur cette question, pensez-vous que Claude Malhuret, Maire de Vichy, a pris suffisamment la défense de notre Ville face à ces polémiques ?

Par lettre en date du 17 avril 2008, j’ai rappelé au Ministre Wauquiez que Vichy avait accueilli le deuxième acte de résistance après l’appel du 18 juin du Général de Gaulle à Londres : celui des 80 parlementaires qui ont refusé le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs constituants à Pétain et qu’il n’y a pas d’amalgame à faire entre la tenue du sommet européen sur « l’immigration et l’intégration » : même si Brice Hortefeux conduit une politique en ce domaine que je ne peux cautionner, en tant qu’homme de gauche humaniste et la politique de Pétain, serviteur zélé du nazisme.

J’ai écrit également au Chef de l'État pour lui rappeler que « toute la France » était à Vichy en 1940 : des résistants, des collaborateurs, et beaucoup de citoyens déroutés, qui, comme ailleurs respectaient le « vainqueur » de Verdun et voulaient l’armistice. L’histoire de notre Pays, de l’Europe, du Monde même douloureuse, doit être assumée collectivement et l’honneur de notre ville lavé. Claude Malhuret s’est bien gardé d’intervenir officiellement.

 

Vous avez écrit au Président Nicolas Sarkozy pour lui demander une audience et pour vous élever contre sa déclaration du 8 mai 2008 à Ouistreham. A ce jour, vous n'avez toujours obtenu aucun rendez-vous. Pourriez-vous nous dire ce qu'il vous a répondu ?

Le Président Sarkozy ne m’a pas répondu directement : c’est Claude Guéant, embarrassé, qui l’a fait sur commande, m’expliquant que le Président n’avait pas dit ce que je croyais comprendre … affaire à suivre.

 

Au delà de toute polémique sur Vichy, et j'y reviendrai, l'organisation d'une telle conférence a un coût pour notre Ville. Quel en est le montant total à la charge de notre Ville ? Dans leur enveloppe budgétaire, l'Etat et l'Union européenne (donc, sa Présidence française), ont-ils prévu de participer aux frais d'organisation de cette conférence ?

Pour Vichy, la conférence sur l’intégration était l’occasion de se refaire une image européenne, et là où les délégations sont passées, la peinture était neuve, les verrières lumineuses et les abords fleuris… Un minimum de rafraîchissement, un programme de remise à niveau technologique notamment du Palais des Congrès étaient nécessaires ; coût de l’opération pour la ville indiqué par le quotidien local : 225 000 €  plus 25 000€ pour le personnel municipal utilisé (ménage, logistique, sécurité…) ; 150 000€ seulement seront réglés par l'État … sans participation de l’Europe.

Par comparaison, Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture et de la pêche avait, à lire sur "le Canard Enchaîné", obtenu beaucoup plus fonds pour l’organisation chez lui en Savoie de la Conférences européenne sur l’agriculture. Heureusement les retombées économiques à Vichy sont importantes (environ 164 000€) …

 

 

Quelle est l'opinion de Claude Malhuret, Maire de Vichy, à ce sujet ?

Je n'ai pas interrogé Claude Malhuret… Il s’est félicité du choix de Vichy fait par son ami Brice Hortefeux.

 

A Cusset, un contre sommet, qui s'est rendu à Vichy, a été organisé en marge de cette Conférence Européenne sur l'Intégration… Beaucoup de personnalités de Gauche y ont pris part. Vous, vous n'avez pas voulu y participer. Pourquoi ce choix, que beaucoup, dont Brice Hortefeux, considèrent comme ''républicain'' ?

Je laisse à chacun le soin d’apprécier à la fois la tenue d’un contre sommet pour une autre politique d’immigration (chacun à le droit d’exprimer ses opinions) et ma décision d’assurer toutes mes fonctions de député, dans un cadre strictement républicain ; j’ai dit que je ne cautionnais pas la politique « intégration » menée par Brice Hortefeux : je n’oublie pas la souffrance de tous les sans papiers, celle de tous ceux qui meurent en chemin …, celle de tous les déracinés.

J’ai condamné fortement l’action des casseurs venus d’ailleurs et qu’il ne faut pas confondre avec les manifestants.

 

Dans notre Ville, lors des manifestations contre cette Conférence européenne de l'Intégration, des voitures furent incendiées, des vitrines brisées… Pensez-vous que notre Ville était prête à être le siège d'une telle conférence internationale ? Qu'aurait-il fallu faire auparavant pour qu'elle se tienne le plus parfaitement possible ?

Cette conférence était en soi, une leçon de démocratie (les ministres avaient notamment à discuter de politiques d’immigration et d’intégration différentes pour arriver à une réponse commune). La réponse est-elle satisfaisante quant aux attentes des uns et des autres ? Est-elle humaniste et efficace ? Ces réponses ne sont en rien tributaires du choix d’une ville plutôt que d’une autre.

 

Pour en revenir à l'amalgame sur notre Ville, vous souhaitez qu'il y ait un musée sur la Mémoire… Comme on le sait, Claude Malhuret n'y tient pas du tout. Pensez-vous qu'un tel musée verra un jour le jour ? Selon vous, pourquoi notre Maire ne tient pas à l'existence de ce musée ?

Je souhaite qu’on puisse créer un Centre d’études et de recherches en liaison avec l’Université d’Auvergne, ouvert sur les chercheurs, les historiens bien sûr, les étudiants, sur tous ceux que la période 1939-1945 intéresse à juste titre et qui puisse faire vivre aussi un « tourisme historique » , forte attente actuelle sur le plan économique.

 

Pensez-vous que votre Proposition de Loi visant à substituer dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation "dictature de Pétain" », sera un jour débattue au Parlement, puis promulguée ? Pensez-vous la représenter à l'Assemblée Nationale ?

Je ne sais pas si ma proposition de loi sera discutée à l’Assemblée mais une des propositions de la « Mission d’information sur les questions mémorielles » à laquelle j’ai participé est «  de permettre le vote de résolutions prévues par l’article 34.1 nouveau de la Constitution pour donner au Parlement un meilleur outil d’expression sur l’histoire lorsqu’il souhaite reconnaître des événements significatifs pour l’affirmation des valeurs de la citoyenneté républicaines » : J’utiliserai donc ce nouveau pouvoir pour que le « régime de Pétain » soit enfin appelé « dictature de Pétain ».

 

 

J'ai appris que vous aviez rendu visite à des médias nationaux de la Presse écrite : ''Le Point'', ''L'Express''… J'ai également appris que vous alliez contacter l'hebdomadaire ''Marianne''. Je suppose que c'est pour leur demander de cesser cet amalgame sur notre Ville.

Pourriez-vous nous dévoiler la teneur des entretiens que vous avez eus avec les Directeurs de Rédaction de ces médias nationaux ? Pourriez-vous également nous informer sur le contenu de leurs promesses ?

Puis, comptez-vous également rencontrer les dirigeants de la presse audiovisuelle pour leur demander de cesser cet amalgame sur notre Ville ?

J’ai rencontré des représentants de médias nationaux et internationaux de la presse écrite et audiovisuelle à l’occasion du Sommet européen de Vichy et je crois avoir bien fait passer ma position sur la « dictature de Pétain ».

Je contacterai prochainement d’autres responsables de la presse écrite et audiovisuelle qui ont encore trop tendance, par paresse, méconnaissance historique ? … à faire l’amalgame Vichy – collaboration : c’est indigne.

 

Monsieur le Député, la Conférence Européenne de l'Intégration est maintenant terminée… Pourriez-vous nous dévoiler ce qu'elle a apporté de bon ou de mauvais dans la politique initiée et voulue par Brice Hortefeux ?

Je ne vois aucun changement dans cette politique : elle n’est ni humaine, ni efficace.

 

Sachant que beaucoup d'adversaires du Front national considèrent que sa création a fait le jeu des électeurs de Jean-Marie Le Pen venus donner leurs voix à Nicolas Sarkozy, lors des Présidentielles "2007", recommanderiez-vous la supression pure et simple du Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire ?

La question du ministère dit de « l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire » me fait me poser beaucoup de questions, notamment éthiques, historiques : l’immigration et l’intégration sont dans le monde actuel deux questions de fond qui méritent mieux que les réponses apportées jusqu’alors.

 

Michel Rocard, alors qu'il était Premier Ministre, a déclaré : « La France ne peut pas recevoir toutes les misères du monde »… Pourtant, de nombreux immigrés se pressent aux portes de l'Europe. La plupart d'entre eux prennent d'énormes risques pour venir dans notre Pays ainsi que dans d'autres États de l'Union Européenne. Des filières sont organisées. Les conditions de voyage sont périlleuses… Quelle politique, selon vous, devrait être menée face à cet afflux de personnes, bien souvent au chômage, affamés, discriminés… dans leurs propres pays ? Ne pensez-vous pas que l'Union Pour la Méditerranée (UPM) pourrait aplanir les choses ? Puis, quelle politique de coopération active faudrait-il mener avec les pays en voie de développement et émergents pour que les populations n'aient pas la tentation de venir dans notre Pays et dans les États de l'Union ?

C’est vrai, la France ne peut recevoir « toutes les misères du monde » mais elle ne peut, parce qu’elle est la France, parce qu’elle a été colonisatrice, les ignorer, voire en profiter.

Les immigrés ce sont des humains, ils ne quittent pas non plus leur pays dans des conditions souvent effroyables, tragiques même, par plaisir.

Les réponses à cette misère sont bien sûr internationales, nationales, européennes : et les pays européens dont beaucoup sont d’anciens colonisateurs, peuvent et doivent jouer un rôle pilote de coopération solidaire et d’aide à la responsabilisation et à l’autonomie.

« L’union pour la Méditerranée » est une idée intéressante mais elle est limitée à un certain nombre de pays et paraît mal partie : c’est un des sujets qu’une délégation du groupe d’amitié France Maroc de l’Assemblée nationale, délégation, dont je suis membre, abordera du 15 au 18 décembre prochain au Maroc.

 

 

Brice Hortefeux voudrait que le futur immigré sache parler et écrire notre Langue. De plus, il voudrait qu'ils apprennent « La Marseillaise »… En cela, il tient à imiter, tout au moins en ce qui concerne l'apprentissage obligatoire de la langue nationale du pays d'accueil, certaines Nations Que pensez-vous de ces propositions ? Pensez-vous que cela peut favoriser l'intégration dans notre Pays ?

La connaissance de la langue du pays d’accueil est un indéniable atout ; mais exiger qu’un futur émigré parle et écrive notre langue me paraît être un préalable excessif. Par contre, il est nécessaire pour le pays d’accueil, à partir du moment où les immigrés sont sur notre sol, de parfaire leur connaissance de notre langue et de notre culture. Quant à la Marseillaise , que j’aime chanter, faisons en sorte d’abord que tous les « Français de souche » la connaissent, connaissent son histoire.

 

Beaucoup d'immigrés ne respectent pas nos valeurs républicaines, estimant que les lois de leurs religions priment sur les Lois de notre Pays et sur la Laïcité de l'État. De ce fait, un certain communautarisme s'installe dans notre Pays. Pensez-vous que le Gouvernement mène une politique ferme d'intégration ?

La laïcité est un des fondements de notre République qui ne connaît que des citoyens, égaux en droits et en devoirs devant la loi ; elle est à l’opposé du fanatisme, du communautarisme qui ne rassemble pas mais qui fractionne au contraire en groupes ethniques, religieux … souvent antagonistes et diviseurs de la communauté nationale.

 

Il y a quelques mois, le Centre de Rétention Administratif (CRA) de Vincennes a été incendié… Ne pensez-vous pas qu'il faudrait supprimer ces CRA définitivement ?

Les CRA ont très mauvaise réputation et ils ne sont pas la réponse idoine au problème posé.

 

Il ne se passe pas un jour sans qu'on apprenne que des reconduites à la frontière se font de manière musclée. Ce qui provoque, de la part de passagers, des réactions de révolte, et, de la part de certains commandants de bord, des refus d'embarquer des immigrés clandestins et leurs escortes policières… Pensez-vous qu'il est du rôle de notre Compagnie nationale ou de toute autre compagnie aérienne française d'obéir à de telles réquisitions émanant de l'État ou d'un Préfet ? Ne serait-il pas logique de confier ce rôle à des équipages d'avions militaires français ?

Je suis choqué, comme beaucoup de citoyens, par certains reconduites à la frontière, musclées et peu respectueuses de la dignité humaine. Est-ce que le fait d’utiliser des avions et des équipages militaires changerait fondamentalement le problème ?

 

Monsieur le Député, globalement, que demandez-vous à Brice Hortefeux ?

J’ai dit à Brice Hortefeux ce que je pensais de sa politique, celle du Président de la République et du gouvernement, la politique « d’ immigration choisie ». Si elle permet logiquement de limiter l’immigration (et les sans-papiers ?), elle n’est pas la bonne réponse au délicat problème posé : nous continuons à « piller les cerveaux », les richesses des pays où l’immigration est considérée comme une solution par les candidats à l’émigration ; mais c’est une « fausse bonne solution » : elle maintient les pays d’origine dans une situation de dépendance et de sous développement. De plus, le budget du ministère est largement insuffisant, en régression même, pour satisfaire aux besoins affichés « d’intégration ».

 

En conclusion, Monsieur le Député, quelle politique la Gauche, dont vous faites partie, devra mener en matière de politique d'immigration, d'intégration, et, en matière de coopération avec l'Afrique et les pays en voie de développement et émergents ?

On n’empêchera pas les migrations qui ont existé de tous temps ; et la France actuelle est le résultat de nombreuses migrations pacifiques ou non. La recherche d’un développement équilibré entre pays « riches » et pays « émergents » et en  voie de développement, conditions de paix et de justice, ne peut aboutir que dans le cadre d’une coopération d’égal à égal dans le respect des souveraineté nationales, des peuples, de leur histoire, dans le respect de la dignité de tous les êtres humains.