analyse et réflexion,

 

Alire la presse le désarroi est grand après deux jours de réflexion.Certes beaucoup avaient prédit ce fiasco, mais il n’apparaissait pasaussi important. Ce qui ressort est une ONU défaillante dans lamaîtrise des débats aggravée par la mauvaise gestion de ce sommet etpar le Danemark, à la fois submergé par la rue mais aussi incapable decoordonner autant de monde et de chefs d’État. Ce sommet restera dansles mémoires pour son incapacité à rassembler à la fois l’Europe et lesÉtats-Unis et les pays émergents Inde, Chine et Brésil et les payspauvres dans une même décision conduisant à un accord contraignant.Etats-Unis et Chine ont simplement tout maîtrisé en imposant leurvision par ce qu’il est plus aisé de faire peu que de s’engager commeles Européens le voulaient dans un accord contraignant, et ils ontraflé la mise. Pourquoi, tout simplement par ce que les intérêtsimmédiats ne se recoupent pas et qu’il n’y a plus assez de moyens pourvenir en aide efficacement aux pays les plus pauvres. Le mondeoccidental est en crise, celle de la finance du monde capitaliste, agrugé les moyens financiers des pays industrialisés, et ils ne peuventaider les petits pays dont l’existence est compromise si rien n’estfait. Le cri d’alarme du Twalu État insulaire de l’Océan Pacifiquemenacé des eaux qui est un SOS en est un exemple.

Quandon espère un accord sur une réduction des gaz à effet de serre d’aumoins 50 % en 2050 par rapport à l’ère pré industrielle c’est à dire à1990, il faut réfléchir aux conséquences économiques pour ces pays. Onne peut agir seuls nous sommes tous concernés. Forcer ces pays au delàde leurs possibilités alors que d’autres dit riches polluent le plus etne font qu’un effort minimal pour préserver leurs moyens de productionest inadmissible. Les pays industrialisés représentent 25% de lapopulation mondiale et 50% des émissions de gaz à effet de serre. Lespays du nord, industrialisés, ont une double responsabilité impliquantune double obligation, une responsabilité historique au regard duvolume considérable de gaz à effet de serre qu’ils ont émis pourasseoir leur développement, et une responsabilité éthique.

Lespetits pays ont été bâillonnés par le couple États-Unis Chine qui àimposé même à l’Europe ses volontés, celles de ne pas s’engager plus enavant. Il devient donc décourageant dans ces conditions de faire desefforts lorsque ces pays, à eux seuls émettent 50 % de gaz à effet deserre. La Chine a émis 1,8 milliards de tonnes de CO2 en 2007. Enoutre, elle a raison quand elle déclare qu’il nous est aisé d’exigeralors que pendant des années, nous occidentaux, avons pollué, affirmantqu’elle entendait que nous réduisions nos émissions de 40 % et que nousconsacrions au transfert de technologie vers les pays du Sud. Mais elleà tord de ne pas s’engager à plus de -20 % d’énergie par point de PIBd’ici la fin de 2010 par rapport à 2006, notre planète n’attend pas.Elle est condamnable de ne pas freiner son développement énergétique,essentiellement axé sur le charbon malgré ses efforts concernant savolonté d’accroître son étendue forestière de 20 % sur son territoireet de développer son énergie renouvelable. Quand aux États-Unis c’estdu même ordre, même un peu moins -17% à 2020 par rapport à 2005. Cesdeux pays ont bloqués tout accord positif. Les États-Unis ne peuventfournir l’effort financier ayant à gérer les conflits d’Irak etd’Afghanistan et en même temps remettre leur économie sur les railsavec en plus la réforme sur la santé. Tenu par le Sénat sur lesquestions climatiques encore en discussion au Sénat et qui rencontreune opposition de plus en plus forte, Barack Obama n’a pas répondu auxattentes des négociateurs et des ONG de relever son offre de réductiond’émission jugée insuffisante car elle correspond à une baisse de 4 à 5% par rapport à 1990. Tout n’est pas perdu, l’adoption prochaine de laréforme sur la santé, devrait laisser aux sénateurs le temps de seconsacrer au projet de loi climat. Les équipes Obama se rappellent lamésaventure subie par Clinton qui avait entériné Kyoto et c’était vurefuser tout vote par le Sénat. Quand à la Chine seul compte sondéveloppement industriel. Le compte n’y est pas si l’on se rapporte auxpromesses actuelles de réduction d’émissions, il y aura au moins 2 à 4milliards de tonnes équivalent CO2 de trop en 2020 soit 5 à 10 % selonles calculs, et on s’oriente vers + 3 °C de réchauffement global moyen.L’objectif de 2 °C de réchauffement global moyen d’ici à 2020 fixé parl’accord politique ne sera probablement pas tenu puisqu’il faut réduired’au moins 50 % la production mondiale de gaz à effet de serre d’ici à2050.

L’UnionEuropéenne si forte avec ses 495 millions d’habitants s’est trouvéecomplètement squeezée par les États-Unis, la Chine, l’Inde, et leBrésil pays gros fournisseurs de gaz à effet de serre. Ses difficultésà parler d’une même voix son hétérogénéité de moyens et de volontéentre les différents pays qui la compose d’agir efficacement pour laréduction de ces gaz, les place dans le sillage de la Chine et desÉtats-Unis, ne pas freiner leur développement industriel, l’exemple dela Pologne est caractéristique. La volonté des ténors Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Manuel Barroso, Gordon Brown à la suite de réunions par petits groupes avec Barack Obama, auraient achevé leurs discussions sur unaccord par un arbitrage clair «pas de texte médiocre» qui aprobablement fait qu’elle s’est isolée n’ayant pas su l’imposer et arenvoyé la possibilité d’un accord dans le camp des États-Unis et de laChine. C’est donc un échec du vieux continent qui n’a pas réussil’essai.

Les échos.fr

Nous n’avons pas vu l’Allemagne avec Angela Merkel, enfermée comme lesautres dans ce piège politique, ou seul Nicolas Sarkozy qui s’est battupour ne pas qu’un accord médiocre soit finalisé mais qui a émergé, misau courant par Barack Obama, pour la présentation finale de l’accord.On pourrait finalement admettre, que Nicolas Sarkozy, voyant l’impasseEuropéenne à joué les États laissant tomber l’Europe pour raisonsélectorales intérieures. On sait bien que c’est un opportuniste etqu’il n’hésite pas à se faire valoir.

Commed’habitude se sont les plus forts qui ont eu raison et qui mènent lemonde pour leurs intérêts, l’égoïsme à marqué plus que tout ce sommet.

Au delà de cette hégémonie que l’on définit maintenant par un G2États-Unis Chine et qui pèsera de plus en plus dans les réunionsinternationales, l’accord prévoit un financement des pays les pluspauvres de 30 milliards à court terme pour arriver à 100 milliards en2020, ce qui fait dire au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon quec’est un accord «significatif et sans précédent» sur le climat qui aété obtenu. Il est honnête de reconnaître que même si la déception estgrande que cet accord vaut mieux que pas d’accord du tout, ne pouvantfaire mieux eu égard aux intérêts parfois divergents entre les paysparticipants. Mettre sur une même table 192 hommes d’État dont leurintérêt est politique dans le cadre de leur pays, est une gageure alorsque l’intérêt écologique de la planète passe au dessus de cesconsidérations. Pour Jean-Louis Borloo c’est le début d’un processusqui va être compliqué à finaliser sachant que des pays commel’Allemagne sont frustrés d’avoir été amenés à signer, après unedécision difficile.

Quelle va être la suite, à fin janvier 2010 les pays industrialisés ontrenvoyé l’adoption de leurs engagements de réduction d’émission de gazà effet de serre à l’horizon 2020, dans le cadre d’un nouvel accord delutte contre le réchauffement. La transformation de cet accord en untexte contraignant devra être le prochain objectif, mais l’échéancefixée dans un premier temps pour la fin de l’année à Mexico du 29novembre au 10 décembre ou se tiendra la seizième conférence sur leclimat ne figure pas dans le document final. Pour faire avancer lesdiscussions Angela Merkel a proposé une conférence à mi-parcours enjuin à Bonn. Mais le délégué sud-africain a fait une ultime demande, entoute fin de conférence, que les dates de cette réunion climat ne setélescopent pas avec le Mondial de football en Afrique du Sud qui auralieu du 11 juin au 11 juillet 2010 ! Le football c’est sacré, et il estdonc encore trop tôt pour voir finalement poindre les décisions quiseront prises pour la poursuite de la lutte contre les gaz à effet deserre.