Le tribunal de commerce de Colmar (Haut-Rhin) a mis en liquidation l'équipementier automobile SRF, Sudrad Roues France. Fabricant de jantes aluminium pour PSA et d'autres constructeurs automobiles, cette société allemande (groupe Borbet) avait déposé son bilan fin avril. Son usine de Soultzmatt, employant 154 personnes, devra vraisemblablement fermer. En revanche, dans le Banat roumain, les équipementiers, Continental et Valéo, pour répondre à la demande locale de Renault-Dacia et autres constructeurs européens, embauchent.
Continental Clairvoix a fermé mais l'embauche ne faiblit pas à TImisoara. La production de Continental à Timisoara est passée de 1,2 million de pneux à plus de 12 millions en huit ans{mosimage}. Angajam, « On embauche », indique le panneau installé devant l'usine roumaine. Ancien de Clairvoix, le patron de l'usine de pneumatiques Continental de Timisoara, n'est pas le seul à engager. Valéo, autre équipementier, qui emploie aussi nombre de cadres français, sait répondre au marché local ou proche, soit celui de Cluj-Napoca où Renault construit sous marque Dacia ses Logan et d'autres modèles.
Cette pancarte, je ne l'ai vue qu'en photo, sur place, fin mars. J'étais avec le correspondant local de Reuters, et nous parlions des actus, de celle-ci comme de la fermeture d'une piste de l'aéroport qui obligeait les clients de Blue Air partant vers Beauvais à se rendre à celui d'Arad, le plus proche.
J'aurais pu retourner la faire, puisque j'étais équipé, mais fournir l'AFP n'aurait pas été très confraternel.
En revanche, je me suis livré à une petite enquête rapide sur les sites Internet mondiaux de Continental. On ferme en Allemagne (tout comme Nokia avait fermé après avoir reçu des subventions sous conditions de rester une dizaine d'années, puis est venu d'Allemagne en Roumanie), en France, mais on renforce Timisoara, au Banat, et le site de Iasi, autre grande ville roumaine.
J'aurais pu retourner la faire, puisque j'étais équipé, mais fournir l'AFP n'aurait pas été très confraternel.
En revanche, je me suis livré à une petite enquête rapide sur les sites Internet mondiaux de Continental. On ferme en Allemagne (tout comme Nokia avait fermé après avoir reçu des subventions sous conditions de rester une dizaine d'années, puis est venu d'Allemagne en Roumanie), en France, mais on renforce Timisoara, au Banat, et le site de Iasi, autre grande ville roumaine.
Une immense gabegie
Du temps de l'empire austro-hongrois, l'impératrice Marie-Thérèse avait vidé les campagnes alsacienne, lorraine et sarroise pour mettre en valeur ses terres marécageuses du Banat. Jimbolia, proche de Timisoara, est une ville qui fut nouvelle et entièrement souabe. Les Schwaben, comme on les nomme localement, forment une large communauté au Banat, qui s'étiole cependant davantage que celle des Saxons de Transsylvanie.
À présent, dans une Roumanie sous perfusion du FMI à la suite d'une politique de crédit faramineuse (tous les établissements financiers européens, Bank of Scotland incluse, ont une agence à Timisaora où la tour de la BRD, filiale de la Société générale, trône au-dessus du Campus Studentesc), les Roumaines et les Roumains tentent de retrouver du travail en Italie, Espagne et France.
Tandis que l'État français renfloue Renault qui monte en puissance en Roumanie grâce à ces fonds, on transfère des technologies, des cadres, de part et d'autre. Pour les ouvriers, c'est plutôt à sens unique selon les secteurs, avec embauche locale d'ouvrier·e·s qualifiés·e·s en Roumanie, et exode vers des travaux des champs, comme la cueillette en Andalousie ou les vendanges en France, pour des employé·e·s licencié·e·s.
Ces flux sont complexes, mais engendrent, pour les individus comme parfois pour les sociétés, une immense gabegie. Mais qu'importe, seuls comptent les résultats financiers des grands comptes. Pour les sous-traitants, il faut aller au plus proche de la commande pour la suivre à flux toujours plus tendus.
Bref, dans le secteur automobile, on ferme à l'ouest pour embaucher à l'est. Et les cadres français, qui forment leurs homologues roumains, seront bientôt débauchés, ou mutés encore plus loin, ayant accompli ce qui était leur désormais inutile office…
Une grande hypocrisie effectivement.
Mais, ne serait-il pas possible, dès lors que les entreprises seraient bénéficiaires après Impôts, paiement des salaires, des charges sociales et des fournisseurs,
[i]- les délocalisations,
– les licenciements boursiers,
– les licenciements liés aux restructurations d’entreprises,
– les licenciements liés aux OPA,
– les plans sociaux,[/i]
qui, en jetant, dans la rue, des milliers de personnes sur le marché de l’emploi et sur la spirale du [b]RSA[/b], [i]donc dans celle de la [b]CMU[/b][/i], ruinent durablement des villes et des régions entières ?
De plus, [i]et je ne défends pas particulièrement les patrons[/i], bien que considérant que les charges sociales ne peuvent pas être baissées, j’estime que les entreprises ont une fiscalité trop contraignante !