Antisarkozyste, pas vraiment primaire.

 Il y a des expressions qui ont la vie dure et qui finissent par perdre leur sens.

« Antisarkozyste primaire » est un excellent exemple. Cela signifierait qu’on est antisarkozyste de façon épidermique mais sans raisons objectives. C’est à mon avis une erreur.

Je fais partie des gens qui n’ont jamais apprécié l’actuel (j’espère pour plus très longtemps) chef de l’état. Rappelez-vous quand il assurait qu’il pensait à se présenter et « pas seulement en se rasant ». On découvrait un homme ambitieux sans trop de scrupules et si Jacques Chirac aujourd’hui proclame qu’il votera Hollande, ce n’est pas parce qu’il est gâteux mais parce qu’il a été critiqué et méprisé par son successeur. Rappelez-vous l’épisode des « rois fainéants » et du principe de la « rupture ». Il a dû apprécier, le grand Jacques !

Et pourtant, il est transparent, Sarkozy ! Il n’était pas difficile de prévoir comment tournerait ce quinquennat avec un personnage de cet acabit. Il aura battu tous les records d’impopularité pendant tout son mandat. Quand on lit les quelques lignes où Anne Lauvergeon relate leur entrevue en 2007, quand il lui propose un poste de ministre, on découvre le vrai Sarkozy.

« Ecoute, tu es ministre 18 mois. Allez, un an ça te va, un an ? Et puis après tu auras l’entreprise que tu veux. » (source Nouvel obs)

 Certes l’ancienne patronne d’Areva n’est pas neutre et règle certainement des comptes, mais son témoignage est édifiant. Après les élections, les langues vont enfin se délier car il ne fera plus peur à personne, ça va être la curée.

Pourtant, il aura démontré que les pouvoirs du Président de la République sont beaucoup trop importants dans notre pays et qu’il serait judicieux de passer à une sixième république qui limiterait ses prérogatives. En cela on peut le remercier.