Dans le cycle élémentaire, l'année scolaire sénégalaise démarre théoriquement début octobre et se termine fin juin. Dans la pratique, les cours ne commencent que rarement avant novembre et n'atteignent que difficilement mi juin.
Sur une durée théorique de 750 heures de cours dans l'élémentaire, l'an dernier, les élèves n'en ont eu que 500.
Cette année, depuis la rentrée scolaire les élèves ont déjà perdu 300 heures de cours. Au mois d'avril, les élèves n'ont eu que 2 ou 3 jours de cours pour cause de grèves à répétition. Et les enseignants annoncent 7 jours de grève la semaine prochaine.
Les journaux, le gouvernement et les syndicats s'interrogent pour savoir si l'année sera déclarée blanche ou non. Les parents sont muets.
Le problème n'est pourtant pas là. Que l'année soit déclarée blanche ou non ne change rien, les cours perdus ne se rattraperont pas, les connaissances que les élèves auraient dus acquérir ne le seront pas. Et, quand on sait que les "trous" dans les connaissances théoriquement acquises au niveau du primaire sont capables d'handicaper une scolarité entière…
Quoi d'étonnant, alors, de voir des élèves de terminale ne pas comprendre 1 mot sur trois dans un texte de philo sur lequel ils doivent plancher, être incapables de faire, un addition à 2 nombres de 3 chiffres sans calculatrice…
L'enseignement sénégalais est malade du manque de moyens de l'état, un peu, mais surtout d'un corps enseignant peu compétent, peu motivé, travaillant peu et sans le moindre embryon de conscience professionnelle. Il existe bien sur des enseignants compétents, qui se donnent à fond, mais ils sont si rares qu'ils ne sont que les exceptions confirmant la règle.