Alors qu’on la croyait bobonne et effacée, on a découvert la vraie patronne de l’Europe. A travers la crise grecque, elle a raffermi la position de l’Allemagne sur le continent quitte à froisser la susceptibilité de ses partenaires.

A 51 ans, elle est devenue la première femme chancelière d’Allemagne, mais aussi la plus jeune. Née à Hambourg, elle a grandi et travaillé en Allemagne de l’Est, ce qui lui fait dire :

« J’ai une position très ferme sur les questions de liberté, car j’en ai manqué pendant de nombreuses années »

Elle entre tard en politique, à 30 ans, en 1989 à la suite de la chute du Mur de Berlin. Elle entre au CDU sous l’aile protectrice d’Helmut Kohl qu’elle n’hésitera pas à torpiller quelques années plus tard.

Quand « Die Zeit » lui demande de définir la méthode Merkel, elle répond « fleissig » ce qui signifie « appliquée, travailleuse ».

Quatre années de suite, le magazine Forbes lui a décerné le titre de « femme la plus puissante du monde ».

Loin de tout « bling bling » elle passe son temps libre à des activités simples telles que le jardinage ou la cuisine.

Fille d’un pasteur de gauche, elle milite à droite mais reste fidèle à la religion protestante. Divorcée, puis remariée sans enfant, elle détonne un peu dans son parti chrétien-démocrate. On se souvient de sa réaction glaciale quand Sarkozy a voulu lui faire la bise.

En 2007, elle est la première à avoir accueilli le dalaï-lama faisant fi des protestations chinoises.

Opiniâtre et pugnace, elle vient toutefois de connaître ses premiers échecs lors d’élections régionales et on peut se demander si son idée d’interdire les opérations de vente à découvert sans contrepartie est excellente. Elle a pris cette décision sans consulter ses partenaires européens.

Comme on dit vulgairement « ça passe ou ça casse ».