Bien que la journée ne soit pas officiellement déclarée fériée au Cameroun, il était extrêmement difficile ce mardi 06 Novembre  pour les usagers des services publics d’obtenir satisfaction à leur préoccupation dans une administration. Ceci, parce que tous les fonctionnaires ou presque étaient mobilisés pour la célébration du 30e anniversaire de l’arrivée de Paul Biya au pouvoir.  

Des grandes métropoles aux zones les plus reculées du pays, les bureaux étaient déserts. A l’exception des hôpitaux et établissements scolaires où tout semblait aller normalement, c’était quasiment  une journée fériée pour les autres fonctionnaires de la République. Eux, qui étaient chargés chacun dans son village natal, d’aller présider un meeting à la place des fêtes. Un meeting au cours duquel ils devraient vanter les prouesses du président Paul Biya, et surtout recommander aux siens de continuer à lui faire confiance.

Cependant, même si cette 30e édition s’est voulue particulière, il convient de déplorer une fois encore l’absence du concerné lui-même au partage de son gâteau. Car depuis 1982, Paul Biya ne s’est jamais manifesté lors d’une telle célébration. Une attitude étonnante que certains qualifient de méprisante à l’égard des militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (son parti).

Il est certes vrai que le président Paul Biya est souvent présenté come un homme discret et trop réservé ; mais, au moins pour cette édition 2012, il aurait dû faire un tour de la ville de Yaoundé, pour remercier ces millions de camerounais qui lui ont fait confiance en le réélisant l’an passé. Que non ! Même Madame Chantal Biya qui est pourtant la présidente d’honneur de la branche féminine du RDPC ne s’est pas manifestée.

L’on se souvient encore que même à l’occasion des campagnes électorales aux présidentielles, Paul Biya s’est toujours mis à l’écart, laissant tout le travail à ses lieutenants. A l’occasion des présidentielles d’octobre 2011, il s’est juste contenté de faire quelques brèves apparition dans la partie Nord du Pays et à Douala la capitale économique.

Il est vrai que fêter trente années de pouvoir dans un pays qui se veut démocratique peut paraitre paradoxal ; mais, l’homme du 06 Novembre 1982 devrait comprendre que quand « l’on se noie dans une rivière, on peut s’accrocher même au serpent ! »