Amour et politique !

Vendredi dernier, affalé dans le canapé, je lisais d’un seul œil le Nouvel Observateur tout en suivant vaguement Stade 2 de l’autre. Et là, sans prévenir, un titre m’a sauté à l’œil qui n’était pas sur la télé : Amour et Politique.


Et non je ne parlerai pas de la romance Bruni-Sarkozy. La question est tout simple : peut-on partager la vie de quelqu’un dont on ne partage pas les idées ? Autant un parent qui a des idéeaux opposés aux siens, ça passe encore. Déjà, ça anime des réunions de famille qui se révèleraient autrement d’un ennui sans nom, mais à la limite même on passe, si on est de droite, pour quelqu’un d’ouvert : « Ha mais tu sais, j’ai un cousin qui a des rastas et qui joue du djembé, pourtant on s’entend vachement bien, d’ailleurs, on jouait aux pirates ensemble quand on était petits » ou encore « Je suis content que ma petite sœur soit communiste, si on n’a pas d’idéauw à son âge, on n’en aura jamais. Il faut bien que jeunesse se passe. »

Si on est de gauche, il est acquis d’avance que l’on a l’esprit ouvert, sinon on serait de droite, donc un parent de droite ou pas de gauche, ou de gaucge mais pas de la même tendance interne au Parti (quel qu’il soit) permet de passer pour quelqu’un qui ne fait pas de concession avec ses idéaux : « Ma sœur a voté blanc ! Elle n’a aucune conscience citoyenne, je ne lui ai pas adressé la parole depuis les présidentielles. Ha mais je n’y crois pas, l’an dernier elle se prétendait trotskiste. »

En ce qui concerne les amis, c’est plus délicat, mais l’amitié en dehors de son cercle politique peut présenter de nombreux avantages.

Hypothèse 1 : je suis de gauche : un ami médecin (pour soigner mon rhume attrapé en manif sous la pluie) ou avocat (pour me défendre contre les accusations d’avoir cogné des CRS en manif), ça peut être utile. Mais c’est difficiled’en trouver qui ne soient pas de droit, de ces gens-là. Pareil pour les garagistes.

Hypothèse 2 : je suis de droite : un ami artiste (donc vivant à la marge de la société, et nécessairement de gauche) me permettra de me faire remarquer dans les salons que je fréquente, ce qui ne peut qu’être profitable à mon image donc à la carrière que je me tente.

Dans les deux cas, c’est utile d’avoir des amis extérieurs.

Mais l’amour mes amis, l’amour. Il a beau être aveugle, peut-il supporter l’achat compulsif de ponchos équitables et les charges de CRS si l’on n’est pas soi-même exalté par l’engagement de Jean Ferrat et Tryo ? Peut-il supporter que son objet bazarde ses employés au nom du profit et cautionne les parachutes dorés si l’on n’est pas soi-même enclin à travailler plus pour gagner plus et s’acheter un 4×4 et un lévrier afghan ? A vous de voir.

Petit jeu facultatif : quelques clichés se sont glissés dans ce texte, saurez-vous les retrouver ?

Une réflexion sur « Amour et politique ! »

  1. [b]Je pense que oui…
    Deux personnes mariées ou pacsées peuvent avoir des opinions politiques diamétralement opposés…
    [u]Mais, il y a tout de même une condition à remplir[/u] : i[i]l ne faudrait pas que les deux conjoints appartiennent, l’un(e) de l’Extrême Droite, l’autre de l’Extrême Gauche… Sinon, gare aux étincelles et aux bris d’assiettes et de verre…[/i][/b]

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