La Commission européenne affirme par la voix de deux comités scientifiques que l'amalgame dentaire n'est pas toxique. Mais peut-on la croire ?

Le doute est effectivement permis sachant que le Conseil National de l'Ordre des Dentistes français (CNOD) s'est personnellement et fortement impliqué dans le dossier du plombage au mercure au niveau européen.

Dans le cadre de sa stratégie sur le mercure, la Commission européenne a mandaté deux comités scientifiques, le SCENIHR et le SCHER, chargés d'évaluer la toxicité potentielle de l'amalgame dentaire au mercure, tant sur le plan de la santé humaine (mission du SCENIHR) qu'au niveau environnemental (mission du SCHER). Le SCENIHR a conclu à l'innocuité de l'amalgame dentaire, tandis que de son côté le SCHER a estimé les risques bien au dessous des seuils acceptables.

Or, il s'avère que l'Ordre des dentistes français estime que les rapports scientifiques émis par ces deux comités est une victoire personnelle. Sur son site officiel, l'Ordre reconnaît s'être impliqué activement dans ce dossier en allant jusqu'à établir des contacts directs avec les représentants de la Commission européenne. En outre, les experts externes au SCENIHR, appelés en consultation sur ce dossier, sont pour moitié des dentistes et on compte parmi eux un membre actif de l'ADF, farouche opposant à l'amalgame dentaire, qui n'hésite pas à le faire savoir dans la presse dentaire de manière plutôt virulente.

Dès lors, faut-il penser que les rapports des comités européens manquent d'objectivité, voire sont partiaux, comme l'affirme l'AKUT, une ONG luxembourgeoise, à propos du pré-rapport du SCENIHR rendu public début 2008?

Il est vrai que l'auto-satisfaction exprimée par l'Ordre des dentistes sur son propre site laisse songeur. Les intérêts du lobby dentaire passeraient-ils avant la santé des européens ? On peut se poser la question.

En savoir plus : site Holodent