Au commencement, il y eut le livre.
Au commencement de ma vie, je veux dire… Après tout, toi qui t’aventures sur mes avis, n’est-ce pas également quelque chose qui te passionne ? Sheli, son enfance, ses études, ses amours, ses emm…
Ah, tu t’en fous, lecteur ? Tu veux simplement savoir ce que j’ai pensé de ce livre ?
Soit.
Mais sache que pour moi, le livre a toujours eu une importance plus que capitale ; mes parents dans leur grand désespoir avaient du mal à me fournir en livres, je les dévorais plus rapidement que mes tartines de Nut’… à la bibliothèque de mon bled, tu trouves encore mon nom à 7 ou 8 exemplaires sur chaque fiche de chaque bouquin… ben oui, quand on a tout lu, faut bien recommencer à zéro, dans ces petites bibliothèques municipales où le stock est rarement renouvelé…
Tout ça pour dire que rien n’a changé, je suis encore et toujours une croqueuse de livres en tout genre : essentiellement des romans, mais aussi des livres historiques, politiques (sur le conflit israélo-palestinien essentiellement)…
Puis quand on grandit, on ne se satisfait plus des petits bouquins trouvés ici ou là, et quand j’ai pu enfin commencer à m’assumer un peu, une bonne partie de mon budget est partie dans des livres neufs… ah la volupté du livre neuf, qui craque un peu quand tu l’ouvres, qui a cette odeur si particulière… mon repaire, ne disposant ni d’une Fnac ni d’un Virgin à Quimper(oui, il y a quelques petites librairies, mais…), mon repaire donc était l’Espace Culturel Leclerc, qui propose déjà depuis une bonne quinzaine d’années un rayon poche très attractif dans lequel je pouvais passer des heures sans me lasser (oui, j’achetais en poche, à leur sortie les livres sont trop chers et puis les poches, ça se range plus facilement !).
C’est donc à l’Espace Cul (c’est ce qui apparaît sur ton ticket quand tu payes avec ta carte, j’invente rien !) que j’ai découvert une collection qui allait me valoir des heures d’extase : je parle des Editions 10/18 et plus particulièrement de la collection « Domaine Etranger » dirigée par Jean-Claude Zylberstein. Ce mec-là, je veux son job !
JC, tu m’as fait découvrir des livres vraiment chouettes, tu sais… et ceux qui ressortent du lot, ce sont les romans venant de Grande-Bretagne ou d’Irlande : ce sont des perles que tu nous offres dans cette collection… oui, c’est grâce à toi que j’ai découvert « Eureka Street », un des livres qui m’ont le plus touchée, et sur lequel je n’arrive pas à faire un avis … Nick Hornby et son « Haute Fidélité », Robert McLiam Wilson (l’auteur d’Eureka Street mais aussi du très beau Ripley Bogle), Dermot Bolger et sa « Ville des ténèbres », j’en passe et des aussi bons… Je l’affirme haut et fort, la collection 10/18 Domaine Etranger est un vivier de pépites d’or de la littérature…
Le dernier en date, celui dont je vais vous parler aujourd’hui parce qu’il m’a bien plu, sans être au parangon de ma liste des meilleurs livres que j’ai jamais lus, s’appelle « Au lit ! » et a été commis par un certain David Baddiel. Il me semble superflu d’indiquer que je le possède chez 10/18 dans la collection Domaine Etranger dirigée par Jean-Claude Zylberstein, et pourtant n’est-ce pas ce que je viens de faire ? C’est donc un livre format poche, écrit en 1996, mais qui fut publié aux Editions Balland pour la première traduction française en 1999. Après de vagues recherches (on n’est pas là pour apprendre des choses sur la vie d’un mec qui s’appelle David Baddiel, quoique quelqu’un portant ce prénom a déjà un point de départ intéressant), donc apparemment ce David Baddiel fut un acteur britannique style stand-up (genre Jerry Springfield en moins connu) avant de se mettre à l’écriture et par là-même devenir un auteur britannique (tout en restant acteur et présentateur télé apparemment). Pis sinon il est né 10 ans et 2 jours avant moi, aux Etats-Unis, ce qui ne l’empêche pas d’être anglais. J’ai vu sa photo, ben il a un pull bleu et noir à rayures dans la vie, et puis une barbe. Et puis il est Juif, mais ça je m’en doutais déjà car sinon il n’aurait pas osé dire autant de gentilles horreurs sur les Juifs dans son livre !
Le héros d’ »Au lit ! » (en anglais Time for bed ») est un jeune Juif nommé Gabriel Jacoby, on l’imagine plutôt beau gosse dans le genre débraillé et un peu crade, la trentaine, et avec une vie de merde. La vie de merde, on ne l’imagine pas, c’est une réalité. Gabriel accumule les problèmes avec un sens de l’humour et un recul tout british. En gros :
– Il est au chômage depuis des lustres et le type qui s’occupe de lui à l’ANPE londonienne ne lui propose que des boulots merdiques et sous-payés en le menaçant de lui supprimer les allocs s’il refuse d’aller vider des truites.
– Il a une chatte, Jezabel , qu’il idolâtre mais qui ne le lui rend pas du tout. Elle refuse de se laisser caresser, lui vomit son Sheba sur les pieds, lui rapporte des grenouilles vivantes et des rats crevés de 50 centimètres, lui mord les chevilles et lui boxe la figure.
– Il est insomniaque au dernier degré ; du genre toi si t’as pas dormi 8 heures, t’as pas dormi de la nuit, lui s’il dort 3 heures, il a fait une super bonne nuit.
– Son colocataire, Nick, ancien pornophile assidû et laveur de pare-brises devant l’éternel, pète un plomb et devient schizophrène.
– Last but not least, il est foux amoureux de la femme de son frère Ben, sa belle-sœur donc, une somptueuse métisse nommée Alice qui hante ses jours et ses nuits sans sommeil.
Une vie qui fait rêver, n’est-ce pas ?
Et puis un jour débarque des Etats-Unis la sœur d’Alice, Dina. Dina ressemble beaucoup à Alice physiquement (même si pour Gabriel des commissures de bouche inclinées à 6° de plus vers le bas, ou un écart de 2 mm en plus entre les deux yeux font une énorme différence), leur caractère est diamétralement opposé. On sent bien chez Gabriel une volonté d’oublier Alice dans les bras de Dina tout en étant presque dedans… Quel avenir pour ce couple qui cherche à se construire sur des bases si bancales ?
Premier point : l’humour. Mon mari a plusieurs fois regardé dans ma direction d’un air vaguement inquiet en me voyant rigoler comme une baleine. Il y a des phrases de David Baddiel qui sont pour moi purement hilarantes dans le style et les images mentales qu’elles créent devant mes yeux.
Ex : (Il a découvert qu’une mouche habite dans son micro-ondes). « Je vais mettre à réchauffer une part de quiche lorraine pendant 5 minutes, je vais ouvrir la porte et là va jaillir une énorme mouche mutante, une grosse part de mouche lorraine aux ailes arachnéennes avec des milliers de paires d’yeux qui va dégueuler sur ma petite chatte avant de l’avaler ».
Parlant de Jézabel : « Elle me mord les chevilles. Et parfois, avec un peu de chance, elle me boxe la figure. Je lui donne à manger, elle esquisse 3 pas de smurf et hop, elle revomit le tout. Pas du Whiskas, oh non, pas du Kit et Kat, du Sheba, c’est du putain de Sheba qu’elle me revomit ! ».
Ou : « Personnellement, je trouve que c’est un peu dangereux que Jezabel aille là-bas (au parc) à toute heure du jour et de la nuit. T’imagines un peu ce qui pourrait arriver à ces pauvres clodos ».
Moi, je m’éclate à lire des phrases pareilles.
Il y a aussi beaucoup d’humour et de gentille moquerie caricaturale sur la communauté juive, humour juif sur les Juifs, où l’influence de Woody Allen se fait sentir, j’ai trouvé. Communautarisme, peur de la mort (style « je n’ai pas peur de la mort, j’aimerais simplement ne pas être là quand elle arrivera » du formidable Woody), mariages mixtes, retour à la religion de ses parents, mamies ashkénazes parlant moitié anglais, moitié yiddish… et quelques phrases assez violentes qui peuvent déranger, particulièrement quand Dina affirme que Fran (l’amie de Nick) est forcément juive, avec pour argument « T’es aveugle ou quoi ? Quels autres gênes peuvent être responsables d’un nez pareil ? Son visage est une vraie caricature de Juif. »
Autre chose que vous devez savoir : ce roman est très cru. Dans le sens sexuel, oui oui. Rien ne vous est épargné ou presque concernant les séances de paluchage pré-rendez vous romantique de Gabriel (à la manière de Ben Stiller dans Mary à tout prix, vous voyez, donc pas forcément du meilleur goût)… la liste de sa collection de pornos aux titres assez explicites… ses scènes de sexe avec Dina, notamment la scène de sodomie… Ames sensibles ou prudes s’abstenir.
Pour ma part, je n’ai pas été choquée et ce livre m’a plu ; je l’ai lu en deux journées (bon, des journées assez vides d’autre chose puisque c’était jour férié pour nous, ce qui implique pas de voiture, pas de télé, pas de PC, et puis je suis une bonne lectrice), il compte quand même 380 pages. Mine de rien, nous les filles, on en apprend pas mal sur la psychologie intime de ces pauvres petites choses que sont les hommes… leurs amours, leurs attentes, leurs angoisses…
Merci de votre lecture 🙂
[i]la sociologie publique de ces riches grandes créatures que sont les femmes… leurs « n », leurs actions, leurs béatitudes…[/i] ? 🙂
ALLEZ,
au lit…
ou
partout ailleurs !
sur les plafonds de nos mi_graines … là ou la petite araignée veille à notre psychique consonance, en nos annales voy_elles , cf Rainbow, et bombine ça et là autour de ce sonnet re_connu : Obscur et froncé comme un oeillet violet, il respire, humblement tapi parmi la mousse … serait-ce ce trou de verdure où chante notre rivière mesdames…
lecture et re-lectuture ;;; quand tu combles l’espace qui nous mutile du monde à travers ton monde , les autres nous rappelle que ton monde forclos se vit au dehors à l’intérieur de nous-mêmes et .. en ligne de mire : «A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, je dirai quelque jour vos naissances latentes… » nos consonances absentes se rappelle à notre mémoire toujours vierge d’éminence.
Sourire au milieu de toute foultitude naissant à notre vivifiante confrontation au monde…
[b]ô lit…[/b] notre indolence culmine loin des plages abruptes de neige immaculé des cimes himalayennes de la vie, au fond du trou du cul du monde.
[b]à l’air libre…[/b] arpentant le monde, cavalier du vent: voyelles et consonnes virevoltent sans cesse, arraisonnant le monde en notre splendeur retrouvée.
belle feuille shell (y)
Ailes muettes voit : ELLE ! lui déambule parmi la foule chatoyante et avenante près des rives de la méditérannée..
souvenir futur… d’un à venir présent
ô jerusalem … ville bigarrée de tous les devenir(s)… tombe tes murs , la multi cul tu râles ïté est à tes portes… OUVRES-TOI au plaisir partagé.
le ti poulpe entre six voyelles liquides dont une muette – sans consonance directe
sourire
…
[u]rectif:[/u]
rappellent
neige immaculée
[u]sourire et correction définitive[/u]
[b]ALLEZ,
au lit…
ou
partout ailleurs ![/b]
sur les plafonds de nos mi_graines … là ou la petite araignée veille à notre psychique consonance, en nos annales voy_elles , cf Rainbow, et bombine ça et là autour de ce sonnet re_connu : [i]Obscur et froncé comme un oeillet violet, il respire, humblement tapi parmi la mousse …[/i] serait-ce ce [i]trou de verdure où chante notre rivière[/i] mesdames…
lecture et re-lectuture … quand tu combles l’espace qui nous mutile du monde à travers ton monde, les autres nous rappellent que ton monde forclos se vit au dehors – à l’intérieur de nous-mêmes – et .. en ligne de mire : «A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, je dirai quelque jour vos naissances latentes… » nos consonances absentes se rappellent à notre mémoire toujours vierge d’éminence.
Sourire au milieu de toute foultitude naissant à notre vivifiante confrontation au monde…
[b]ô lit…[/b] notre indolence culmine loin des plages abruptes de neige immaculée des cimes himalayennes de la vie, au fond du [i]trou du cul du monde[/i].
[b]à l’air libre…[/b] arpentant le monde, cavalier du vent: voyelles qu’on sonne virevoltent sans cesse, arraisonnant le monde en notre splendeur retrouvée.
belle feuille shell (y)
Ailes muettes voit : ELLE ! lui déambule parmi la foule chatoyante et avenante près des rives de la méditérannée..
[b]Médite : terra née – non – haine[/b]
souvenir futur… d’un à venir présent
ô jerusalem … ville bigarrée de tous les devenir(s)… tombe tes murs, la multi cul tu râles ïté est à tes portes… OUVRES-TOI au plaisir partagé.
sourire
…