Alimenation spéciale ossature : fracture et lutte contre l’ostéoporose

On ne peut pas parler fracture sans parler d’os. En formant le squelette, on voit bien que les os donnent la structure et le mouvement du corps des vertébrés. Ce que l’on sait peut-être moins c’est qu’ils protègent les organes internes, sont un lieu de stockage de minéraux et jouent un rôle important dans la formation des cellules sanguines.

Que les os soient longs, plats ou courts, ils sont constitués de 2 types de cellules : les ostéoclastes (qui participent à la dégradation osseuse) et les ostéoblastes (qui participent à la construction osseuse). Pendant que les premières éliminent l’os abîmé ou fatigué, les deuxièmes constituent de l’os neuf.

Pour maintenir cet équilibre entre les types de cellules, tout un processus se met en place. Les protéines, sous forme enzymatiques ou non, élaborent le tissus et maintiennent la calcification (le calcium, associé au phosphore, représente près de 70% du poids de l’os). La vitamine K, la vitamine D, le cuivre et le magnésium aident à la fixation du calcium. Le silicium régularise la minéralisation osseuse pour maintenir le taux. Enfin, les oestrogènes aident à maintenir l’équilibre constitutifs des os.

Lors d’une fracture, il y a rupture de l’os. La consolidation doit aboutir à la soudure des deux fragments de l’os fracturé. Il se forme un cal osseux entre les deux parties. Ce cal va se minéraliser et devenir de l’os à part entière. C’est une phase de reconstruction osseuse. Tout le processus démarre et les besoins nutritionnels sont à surveiller.

Ces besoins, à l'inverse de ce que l'on pourrait croire ne sont pas fortement calciques. Au contraire, un trop fort taux de calcium dans le sang peut diminuer l'activation de la vitamine D. Du coup, le calcium circulant dans le sang sera mal absorbé par les os. Pour info, les aliments les plus riches en calcium sont les laitages.

Le phosphore, associé au calcium dans les os, se trouve surtout dans les laitages et les viandes.

Ce qui fait que les protéines de ces mêmes aliments (on peut tout de même rajouter les légumes secs) sont également fournis pour aider à la réparation de l’os.

La vitamine K se trouve en quantité intéressante dans les choux, le persil, les épinards et la salade verte.

On trouve de la vitamine D dans les produits laitiers enrichis. Mais, les sources naturelles les plus intéressantes se trouvent dans les poissons gras (huile de foie de morue, saumon, anchois, hareng, sardine, maquereau). De plus, si le temps le permet, l’exposition de la peau au soleil permet de synthétiser de la vitamine D.

Le cuivre se trouve dans le foie, les coquillages et crustacés, mais aussi dans les poissons, viandes, produits laitiers. Ces derniers, apportant également protéines et calcium, ils sont particulièrement intéressants dans ce genre de situation.

Les aliments riches en magnésium sont, pour ceux qui aiment, dans les escargots, bulots et bigorneaux. Mais on en trouve aussi dans le chocolat noir, les amandes, les noix, les noisettes, cacahuètes ainsi que tous les fruits secs (abricots, raisins, bananes, pruneaux..).

Le silicium est principalement apporté par l'eau de boisson. On le retrouve également dans les céréales. Enfin, un aliment qui contient de grandes quantités est… la bière ! Mais elle reste à consommer avec modération !

D’autre part, un nouveau phénomène, en cours de recherche, peut retenir l’attention : l’acidité de notre alimentation. Elle est pauvre en magnésium, calcium, potassium du fait d’une insuffisance de produits végétaux. Ces oligo éléments sont pourtant basiques (pH > 7). A l’inverse, les produits protéiques et salés sont acides (pH < 7).

Ce déséquilibre alimentaire provoque une difficulté au niveau osseux. En effet, le corps ne pouvant pas supporter un milieu trop acide, il va chercher les substances basiques dans le calcium des os. Du coup, cela fait du calcium en moins dans les os. Et avec, les difficultés à réparer les os, l’ostéoporose etc. Donc, une alimentation riche en produits végétaux paraient indispensables, et ce d’autant plus si un os est brisé. Parallèlement, une alimentation trop salée et trop animale peut ralentir la reconstruction osseuse.

Je tiens également à noter que même les hommes ont besoin d’œstrogènes dans la construction de leurs os. On trouve des oestrogènes naturelles dans le soja principalement (noter que les japonais ont très peu de problèmes osseux alors que leur consommation de laitage est extrêmement faible). On trouve aussi des phyto-oestrogènes dans les légumineuses, le fenouil, le céleri, le persil, les oléagineux, les graines de lin et les graines de courge.

Pour finir, je voudrais juste faire un petit paragraphe sur ceux qui, du fait de leur fracture, ne sont plus mobiles. Leur immobilisation va, non seulement faire fondre leurs muscles mais aussi réduire leurs besoins énergétiques. Dans ce cas, une règle de prudence s’impose pour éviter une prise de poids trop importante. Même si les journées sont longues, il vaut mieux éviter le grignotage 100% sucre ou 100% gras. En revanche, les fruits frais et secs, les légumes frais et secs et les produits laitiers ne doivent pas être mis de côté pour garder dans son alimentation l’essentiel à la consolidation osseuse.

L’alimentation joue donc un rôle primordiale lors d’une fracture osseuse. Ne la négligez pas, vous vous remettrez beaucoup plus vite et plus solide !


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