Samedi soir, Elise André restait introuvable. L'espace de quelques heures, les autorités françaises ont cru que la fillette de trois ans et demi kidnappée vendredi midi à Arles (Bouches-du-Rhône) avait été emmenée par sa mère russe à Moscou. Finalement, il s'agit d'une fausse piste. L'enfant reste introuvable et les enquêteurs sont sur les dents.

 

Les recherches pour retrouver la petite Élise s’orientent maintenant vers la Suisse. L’enfant aurait été aperçue avec une femme dans un train. Les enquêteurs se basent sur le témoignage, jugé sérieux, d’une ressortissante helvétique. Elle affirme avoir vu Elise vendredi accompagnée d’une femme dans un train en direction de la Suisse.

Sorti de l'hôpital vendredi soir, le père de la fillette a accusé la mère de l'enfant, qui est de nationalité russe, d'être l'auteur du rapt. « J'ai reconnu la mère de ma fille. Nous avons vécu cinq ans ensemble, je n'ai pas de doute », a déclaré Jean-Michel André, chercheur océanographe français. Le couple, en instance de divorce, se bat pour la garde de l'enfant. Élise a déjà été enlevée par sa mère http://medias.lepost.fr/ill/2009/03/20/h-3-1464905-1237558684.jpgen 2007 et ramenée en Russie, contre l'avis des tribunaux français qui avaient accordé la garde au père. Sa mère fait depuis l'objet d'un mandat d'arrêt international. Mais la situation est d'autant plus délicate qu'elle a également obtenu la garde de l'enfant par une décision des tribunaux russes. Déterminé à récupérer l'enfant, André apprend le russe, fait appel à des enquêteurs et retrouve la trace d'Elise. Le 20 septembre 2008, après plusieurs voyages préparatoires, "je me suis présenté à la nounou, j'ai flanqué un bouquet de fleurs dans ses bras et j'ai emmenée Elise", a raconté à l'AFP André. Selon la nounou, interrogée par la presse russe, deux hommes ont pris part à l'action.

Antoine Paganelli, le procureur de la République de Tarascon, est en ce moment à Arles pour mener les investigations. «Nous ne pouvons affirmer à cette heure que c'est la mère qui a enlevé l'enfant, a précisé Paganelli. C'est bien sûr une piste que nous considérons mais il faut rester prudent». Selon le procureur, le père dit avoir vu «une femme tout de noir vêtue et qui portait une perruque s'approcher de la scène. Il ne l'a pas vue directement mais il imagine que c'est elle qui a pris la fillette». Selon un retraité qui a vu l'enlèvement, la petite ne s'est pas débattue et ne criait pas. 

La mère de l'enfant, âgée de 36 ans, et deux hommes auraient agressé Jean-Michel André alors qu'il ramenait à vélo sa fille qu'il venait de récupérer à l'école maternelle. Il a été frappé à la tête à coups de matraque et blessé à l'oeil. Les enquêteurs affirment que les ravisseurs ont utilisé une voiture louée au nom de la mère d'Elise et qui a été retrouvée samedi par la police à Montpellier après la diffusion d'une alerte enlèvement et une surveillance étendue à toute l'Europe.

http://www.lexpress.fr/afp/fra/photo_1237557729437-4-0.jpgQuoi qu'il en soit, fort heureusement pour André, la petite fille n'a pas été ramenée en Russie… Puisque si la petite Elise est retrouvée chez sa mère en Russie, le ministère de l'Intérieur en informera la police française "mais il ne peut être question d'interpeller la mère de l'enfant". "Dans le droit russe, l'enlèvement d'un enfant n'est pas considéré comme tel s'il a été perpétré par l'un des parents sans violence et sans l'aide de tierces personnes", a-t-il souligné.
Le ministère russe de l'Intérieur n'a encore reçu aucune demande officielle des autorités françaises par le canal d'Interpol, a-t-il noté, cité par l'agence russe Itar-Tass.