Notre site n’en a certes pas l’exclusivité, puisqu’ils sévissent sur tous les forums, sans exception. "Ils", ce sont tous ces pseudo commentateurs qui se tiennent à l’affût de la moindre occasion d’ouvrir les vannes pour se répandre en leurs marottes monomaniaques (par souci d’équité, je dois reconnaître que j’ai sans doute les miennes aussi, dont celle d’exécrer les leurs n’est pas la moindre !)

Peut-être connaissez-vous la légende de ce chasseur qui avait fini par lasser son entourage de ses récits cynégétiques, au point que celui-ci évitait soigneusement de lui donner la moindre opportunité de se livrer à ses radotages. Le malheureux en piaffait de rage mal contenue, jusqu’au jour où lui vint l’idée d’un artifice : muni d’un sac en papier, il le gonfla puis le frappa d’un coup vif et sec.

« Pan » fit le sac, et notre nemrod d’enchaîner : « On dirait un coup de fusil ! Ca me rappelle cette histoire… ». A son encontre, les folliculaires qui sont le sujet de cet article n’éprouvent pas même le besoin de recourir à un tel stratagème pour nous soûler de leurs sempiternelles ratiocinations. A peine entrevoient-ils un « écrivez un commentaire » qu’ils s’y engouffrent tout de go, l’œil gourmand et la plume en bataille.

Voici peu, j’ai tenté de m’en protéger en plaçant cet avertissement en tête de l’un de mes articles :
« Par définition, cet article est librement ouvert aux commentaires des lecteurs de Come4News, en particulier à ceux de nos amis Tunisiens qui pourraient avoir une vision de la situation beaucoup plus autorisée que celle de l’auteur.
Mais l’expérience ayant démontré encore très récemment que cette liberté se paye du prix d’une dérive quasi inéluctable vers les phantasmes de deux ou trois illuminés, l’auteur se réserve le droit, faute d’avoir capacité à supprimer ces pseudo-commentaires, de vider l’article de sa substance, ne laissant subsister que le présent avertissement, dès le premier signe des bruits parasites ». Hélas, son efficacité fut des plus relatives…

Plus récemment, j’ai provoqué la fureur de l’un d’entre eux pour avoir comparé son attitude à celle « d’une murène tapie au fond de son antre, la mâchoire aux aguets, guettant l’imprudent qui se hasarderait à sa portée pour le harponner et s’en retourner bien vite se tapir, dans l’attente de la prochaine victime ». Son sang n’a fait qu’un tour : « VOUS COMMENCEZ PAR ME TRAITER DE MURENE, RABAISSANT L’HOMME QUE JE SUIS AU RANG D’UN ANIMAL ! VOUS ETES TOMBE SUR LA TETE !!!!!!!!!! ». Pourquoi diable écrit-il toujours en majuscules, comme si le peu qu’il a à nous dire était capital ? Une énigme de plus…

Pourtant, il ne s’agissait que de singer une posture, avec ironie certes, mais sans la pointe de méchanceté qui inspira à Voltaire son fameux épigramme : « L’autre jour au fond d’un vallon/
Un serpent piqua Jean Fréron./ Que pensez-vous qu’il arriva ?/ Ce fut le serpent qui creva…
 ».

Eh bien soit, je l’admets : comparaison n’est pas raison et celle-ci, intempestive, mérite que je présente des excuses. Mais destinées au poisson, qui a dû souffrir d’une assimilation des plus injustes. En effet, Terra Nova nous l’apprend, « la murène souffre d’une mauvaise réputation qui est loin d’être à la hauteur de la réalité… Les plongeurs l’apprivoisent parfois en la nourrissant à la main et en la caressant, ce qu’elle semble apprécier ». Pas plus téméraire qu’un autre, je n’ai, pour ma part, pas osé caresser…

Et puis, autre différence, « la murène est un poisson qui peut devenir agressif si on le taquine de trop », alors que les nôtres semblent n’avoir besoin de personne pour s’auto-taquiner ; en revanche, percevoir une analogie est bel et bien légitime car, tout comme celles de nos histrions, « les dents de la murène sont imprégnées de toxines qui rendent les morsures redoutables ».

Mais j’aurais pu (et peut-être aurais-je dû) emprunter l’image d’un fauve balisant son territoire de son urine, car ils se conduisent en terrain conquis dans le moindre espace d’expression où, à l’image des gaz, ils occupent tout le volume disponible (« quand il y en a pour deux, il y en a pour moi » semble être leur devise, empruntée à Coluche). Ils ne sont au nombre que d’une toute petite demi-douzaine mais illustrent à eux seul l’universelle loi des 80/20 qui postule, en l’espèce, que 20% de pollueurs sont responsables de 80% de la pollution.

Ils se partagent aussi l’ignorance (délibérée) de la signification du mot commentaire (explication, remarque sur un texte, un événement, une situation… synonyme éclaircissement). Peu leur importe d’intervenir dans le contexte d’un article traitant de la cueillette des olives en basse Provence, de la contraception chez les mouches drosophiles ou de la dernière frasque d’un esthète mondain.

Ils n’en ont cure et n’y verront chaque fois, sans pudeur ni scrupules, que l’occasion rêvée de dénoncer une conspiration mondialiste pour celui-ci, de citer la Bible et les Évangiles pour celui-là, de crier à l’antéchrist pour le troisième, de vanter la spiritualité fonctionnelle et supra rationnelle pour cet autre… Je ne garantis pas l’exhaustivité, tant cette logorrhée abonde, suinte et déborde !

Que d’aventure un quidam se hasarde à leur faire remarquer leur manque de la plus élémentaire courtoisie, l’impudent est alors aussitôt pris à partie au point que tout se met à graviter autour de leurs petites personnes et de leurs phantasmes. Au grand dam de l’auteur de l’article, condamné à ne jamais connaître l’avis de ses véritables lecteurs, peu enclins à se compromettre en telle compagnie.

J’allais oublier de citer, signe des temps l’islamophobie primaire et épidermique, ainsi que, de manière tout à fait générique, la dénonciation et le rejet de tous ceux qui, n’ayant pas la clairvoyance de "penser" comme nos perturbateurs patentés, se vautrent selon leur loi dans la naïveté et la compromission.

Le tout par copier-coller (c’est plus productif) et sous une forme incantatoire qui procède par affirmations péremptoires et définitives, rejetant par avance toute velléité de contradiction ; celle-ci serait par définition irrecevable puisqu’ils ne décernent qu’à eux-mêmes (et à eux seuls) le titre de détenteurs et gardiens de la Vérité vraie.

Mannes de Desproges et de Pierre Dac venez à ma rescousse pour rappeler opportunément cette évidence que « ceux qui n’ont rien à dire ne sont pas tenus de le faire savoir » !

Encore une fois, Come4News n’a ni l’exclusivité de ce parasitisme qui affecte tous les forums, ni l’apanage du confortable anonymat dans lequel se complaisent ses auteurs. Pourtant, il présente une particularité : il se veut un « journal citoyen », sur lequel il convient de s’inscrire pour contribuer. Or, contribuer à un journal, me semble-t-il, c’est y publier des articles, condition sine qua non pour prétendre au titre de reporter.

Pourtant, en l’occurrence, c’est en vain que l’on chercherait la moindre trace d’un quelconque article ou même d’un simple billet sous la signature de ces trublions. Dès lors, ce n’est que dans le cas où ils consentiraient à se risquer à publier eux-mêmes qu’ils pourraient à bon droit se réclamer de la liberté d’expression.

A défaut, ils n’ont pas qualité pour s’en prévaloir, car toute liberté ne se conçoit qu’assortie de la responsabilité de celui qui l’exerce. En exprimant sous leur signature des faits, des opinions (quelles qu’elles soient) ou à la rigueur de simples convictions, ils permettraient à leurs éventuels lecteurs d’exercer leur libre-arbitre en décidant ou non de lire lesdits articles, ou non, selon qu’ils estiment y trouver des éléments sensés, ou non, mais (la nuance est de taille et fait toute la différence) à la seule initiative desdits lecteurs.

J’avoue que je ne prendrais pas comme une injustice flagrante si Come4News décidait de ne plus accepter de commentaires qu’émanant de ses véritables reporters contributeurs ; je ne serais pas non plus opposé au blocage définitif de l’adresse IP de ceux qui, tels le phénix, en sont à leur nème avatar céphalopodesque, encore et toujours "courageusement" anonyme.

En ce domaine, j’aspire plus que vivement à l’éradication à jamais de l’insupportable "Cette personne n’est pas inscrite ou ce profil n’existe plus ou n’est plus disponible" que l’on reçoit pour seule réponse en cherchant à savoir qui ils sont ; les moyens techniques devraient le permettre.

Les compétences me manquent (l’envie aussi, sans doute) pour explorer les méandres de la psychologie tortueuse et probablement torturée de cette maigre cohorte. Il me faut bien admettre également que l’inventeur de l’ordinateur aurait été bien inspiré de choisir comme média de communication un dispositif au nom moins ambivalent que celui de l’écran ; un bon sens de bon aloi aurait dû lui faire remarquer que ce terme désigne à la fois ce sur quoi on se projette et ce derrière quoi on se dissimule !

Quoiqu’il en soit (et quelles que soient les circonstances atténuantes qu’il serait juste de leur accorder), comment nommer ceux qui n’ont su trouver d’autres moyens de se prouver leur existence que de dévoyer jusqu’aux plus belles choses ? Des voyous, tout simplement !

 


Post scriptum :

L’image animalière mentionnée plus haut précédait cette invitation à la réflexion : « … vous ne mesurez pas la détestable influence que vous et vos pareils exercez sur les adulescents (ce n’est pas une faute de frappe : je nomme ainsi ceux qui ne sont plus tout à fait ados sans être encore vraiment devenus adultes). La plupart des suicides qu’ils commettent y puisent leur source : "mieux vaut renoncer puisque le monde entier est pourri : c’est sans espoir car mes malheureux petits bras n’y pourront rien changer" ».

La réponse ne recélait aucune indignation contre cette mise en garde, en écho à celle d’avoir été comparé à un animal. Voilà qui en dit long sur le personnage et l’échelle de ses valeurs !…

Le message se terminait sur cet avertissement : « Avec un peu (beaucoup) de chance, j’aurai réussi à vous convaincre, à vous ouvrir les yeux ; sinon, continuez votre manège au nom de la liberté d’expression, s’il vous est nécessaire pour exister. Souffrez en revanche que je n’y réponde plus, sauf lorsqu’il s’agira de remettre sur pied des débats que vos extravagances auront fait dérailler ».

Vous saurez donc à quoi vous en tenir lorsqu’il vous arrivera de voir paraître cette vignette, qui pourra se passer de légende. Eux aussi…