Ah ! L’eau, Bibi… M. Bibi Netanyahou vient de se déclarer en faveur d’un état palestinien, en tout cas, il est décidé à œuvrer pour la paix avec Mahmoud Abbas. Dans le respect des accords passés. Les conditions sont draconiennes. Elles prévoient une croissance naturelle des colonies. Il suffit alors de regarder une carte de la West Bank pour voir l’impossibilité de constituer un état totalement mité par des confettis, voire des pastilles de colonies de peuplement telles que la souveraineté sera impraticable.

Actuellement des routes en Cisjordanie sont interdites aux Palestiniens. Ailleurs ce fut appelé le développement séparé. Seule la bande de Gaza possède son unité territoriale, mais entre Gaza et la Cisjordanie beaucoup de différences qui frisent l’hétérogénéité entre Palestiniens. La rivalité entre Hamas et Fatah en est un signe. Comment imaginer un état palestinien à l’intérieur duquel existeront des zones importantes échappant à son contrôle ?       

L’état palestinien sera démilitarisé. C’est évidemment nécessaire. Il ne pourra passer des accords à sa guise. La politique étrangère restera donc entre les mains d’Israël. Cela peut-il s’appeler l’indépendance ?        Pas d’espace aérien non plus. C’est une évidence. En cas de vent d’ouest, il est impossible de décoller d’Atarot en restant dans le territoire palestinien. La taille du futur pays interdit une souveraineté aérienne. Mais ce ne sont jusque là que détails.         M. Netanyahou n’a pas évoqué la loi du retour, de règle en Israël, mais interdite aux Palestiniens. Oslo resta flou en la matière.          Par contre il a indiqué que Jérusalem restera la capitale une et indivisible d’Israël. Cette décision n’a été reconnue par personne.

Or, c’est une revendication importante des Palestiniens, même si l’origine religieuse est ancrée dans un rêve de Mahomet. Ce symbole de capitale partagée est critique pour l’avenir.        Enfin, et l’on verra finalement c’est la condition la plus grave, l’état palestinien n’aura pas le droit de disposer de ses réserves d’eau. L’eau, c’est la vie. Il me semble même que c’est en hébreu un seul et même vocable. ‘En arabe aussi les termes sont voisins. L’idée, il y a quelques dizaines d’années de construire un barrage sur le Yarmouk ; affluent du Jourdain, a été un casus belli avec la Jordanie. Au point que l’ONU a été chargée de mesurer le débit pour que chaque pays dispose d’un quota équitable.       

L’inanité de cette condition, qui paraît futile à un européen prouve que M Netanyahou n’a pas la moindre intention d’autoriser la création d’un état palestinien.         Quel pays pourrait se dire indépendant quand la substance vitale lui est interdite de gestion. Les rencontres de Turquie qui n’ont pas abouti soulignent le caractère crucial de cette ressource.         M. Obama, espéré comme un sauveur, devra inverser le miracle de Cana pour mener ces 2 pays vers l’indépendance et la paix qui fait défaut depuis 1948.