En tant que nouveau rédacteur de ce site, je consacre mon premier article à une phobie qui m’a gâché la vie pendant 3 longues années, l’agoraphobie. Si vous ne savez pas ce qu’est l’agoraphobie ou que vous en avez vaguement entendu parler, il s’agit d’une névrose phobique correspondant à la peur des lieux publics, de la foule. Elle se manifeste par un sentiment d’insécurité et par la peur de ne pas pouvoir s’échapper en cas de problème. Elle touche de 2 à 4 % de la population.

En ce qui me concerne, elle est survenue suite à l’obtention de mon baccalauréat, lequel m’avait demandé énormément de travail et mis beaucoup de pression, et l’intégration d’un BTS qui ne me plaisait pas dès le départ mais pour lequel je me suis investi, en me forçant la plupart du temps. J’ai très vite ressenti des sensations de vertige, d’étouffement suivies de crises d’angoisses, ne me permettant plus d’assister aux cours et de travailler correctement.

J’ai donc décidé par la suite d’arrêter ma scolarité, ce que j’ai regretté et que je regrette toujours à l’heure actuelle, les choses ayant empiré ensuite. A partir de cette période, il m’était totalement impossible de quitter mon domicile, étant pris de nombreuses crises d’angoisses m’empêchant de profiter de la vie comme la plupart des jeunes de mon âge.

Quant à mon avenir professionnel, il a longtemps été laissé tomber, ma principale préoccupation était de guérir de cette phobie, le reste m’importait peu voire pas du tout. Je me suis donc retrouvé à passer des journées interminables, enfermé chez moi, je n’avais pas la force d’aller au delà de mes limites, d’affronter le monde extérieur et d’apprendre à gérer une situation que je jugeais insurmontable.

Aujourd’hui, les thérapies cognitives et comportementales sont sans doute le meilleur traitement de l’agoraphobie. J’ai consulté plusieurs médecins ces dernières années, ces derniers m’ont prescrit un tas de médicaments, principalement des calmants, qui ne faisaient aucun effet sur moi, sûrement pas assez forts. Je me suis donc tourné vers les TCC, basées sur la relaxation et l’apprentissage du contrôle de soi, j’ai d’abord été mis en situation imaginaire puis progressivement en situation réelle. Cela a porté ses fruits, maintenant je suis capable de vivre comme avant et c’est beaucoup mieux comme ça.

Pour conclure, si j’avais un conseil à donner aux agoraphobes ce serait de ne pas perdre espoir, que même si les choses mettront du temps à se faire, tout redeviendra comme avant et une fois sorti de ce "calvaire" vous pourrez profiter à nouveau de la vie.

Je suis ravi d’avoir partagé mon expérience avec vous, n’hésitez pas à apporter vos témoignages si vous avez également connu l’agoraphobie à un moment de votre vie.