Agence France Presse : à mourir de rire.

« L'AFP n'est pas un blog », écrit, de façon péremptoire, Monsieur Christophe Beaudufe, humble président de la modeste Société des journalistes de l'AFP. Monsieur Beaudufe écrit cela dans le quotidien Le Monde, édition du mercredi 14 mai. C’est un grand classique de la solidarité médiatique gauchisante. Le quotidien de gauche Le Monde vient au secours de l’Agence de gauche France Presse en lui offrant gratuitement une tribune. – Un article de Miguel Garroté – Ainsi, dans Le Monde, Monsieur Beaudufe s’explique ou tout au moins il essaye : « Fournisseur d'information de plus de 10.000 médias dans le monde (ndlr : Monsieur Beaudufe commence sa litanie en toute simplicité avec un feu d’artifice ; on se la pète), l'Agence France Presse vient de faire l'objet d'une virulente attaque de la part de l'UMP (ndlr : Et alors ? Quoi de plus banal dans une société libre ?) (…) Cette polémique appelle quelques mises au point (ndlr : et celles-ci sont naturellement publiées, au hasard, dans Le Monde). L'AFP, de par son statut voté en 1957 par le Parlement (ndlr : un statut qui a donc 51 ans d’âge et qui date du millénaire passé), est une agence de presse indépendante de tout pouvoir politique ou économique (ndlr : c’est la raison pour laquelle l’AFP diabolise les USA, Israël et l’Eglise catholique ; et divinise les Farc, le Fatah et consorts). Elle n'a aucun actionnaire et ne vit que de la vente de son service aux médias et aux institutions. La vérité oblige à dire que l'Etat est son plus gros client, et qu'elle ne pourrait vivre sous sa forme actuelle sans le soutien des pouvoirs publics (ndlr : lisez, relisez et faite lire autour de vous cette phrase qui à elle seule réduit en miettes toutes les autres mises au point de Monsieur Beaudufe). D'où le caractère crucial des négociations en cours, qui doivent permettre de financer le développement de l'AFP pour les années à venir, notamment en l'aidant à renouveler son informatique pour l'adapter aux exigences du multimédia (ndlr : autrement dit, la soi-disant indépendante AFP en réalité subventionnée par les pouvoirs publics avec l’argent des contribuables veut racketter ceux-ci encore un peu plus afin de pouvoir s’offrir le luxe de l’informatique adaptée au multimédia). Cependant, depuis 1957, le statut de l'AFP, et une pratique quotidienne courageuse ont permis aux journalistes de l'Agence d'exercer leur métier en toute indépendance (ndlr : alors là, à mon avis, Monsieur Beaudufe a confié la rédaction de ses mises au point à un porte-parole emprunté à la junte birmane). Les pressions politiques n'ont jamais manqué. Et les journalistes de l'Agence ont toujours mis un point d'honneur à y résister (ndlr : les journalistes de l’AFP font donc de la résistance depuis 1957). L'Agence est un grossiste en information (ndlr : le monoprix de l’info à prix exorbitant) : nos choix rédactionnels, nos analyses, nos synthèses de l'actualité doivent, par principe, être utilisables en l'état par les journaux de gauche et par ceux de droite (ndlr : c’est la raison pour laquelle en lisant la presse de droite nous avons la sensation désagréable de lire des articles de gauche), par la presse de province, par les médias nationaux ou par les sites d'information en ligne (ndlr : sauf qu’en ce qui nous concerne, les textes de l’AFP, justement, ne sont jamais ‘utilisables en l’état’, selon la formule de Monsieur Beaudufe). Une charte éditoriale précise et détaillée, de plusieurs dizaines de pages, encadre notre travail quotidien (ndlr : j’ai lu la charte du Hamas mais pas celle de l’AFP). Et bien malin qui, depuis un demi-siècle, pourrait déceler à l'AFP une ‘ligne politique’ (ndlr : et bien des ‘malins’ de ce genre, j’en côtoies tous les jours rien que dans ma profession de journaliste internaute). L'impartialité est notre métier, notre mission et notre fierté. L'impartialité (ndlr : encore, Monsieur Beaudufe, encore). Et non la communication tous azimuts (ndlr : mais alors comment Monsieur Beaudufe s’y prend-il pour être, selon sa propre formule au début du présent texte, ‘fournisseur d'information de plus de 10 000 médias dans le monde’ ?). Les journalistes de l'Agence trient, évaluent et utilisent les informations exactement comme le font les journalistes de tous les autres médias (ndlr : faudrait savoir, Monsieur Beaudufe, vous venez d’affirmer le contraire). Une agence de presse n'est pas un blog, sur lequel les acteurs politiques ou économiques viendraient poster des communiqués à leur guise (ndlr : notez la condescendance de Monsieur Beaudufe, ‘à leur guise’, écrit-il). C'est une rédaction, qui doit à ses lecteurs une information crédible, vérifiée, et replacée dans son contexte (ndlr : alors comment l’AFP peut-elle en même temps rester ‘un grossiste en information’, selon la formule de Monsieur Beaudufe). L'AFP d'ailleurs ne ‘publie’ jamais aucun communiqué, de quelque source qu'il provienne. Les communiqués sont simplement ‘traités’ (ndlr. par des officiers traitants ?) par les journalistes (ndlr : nous voilà rassurés), qui en tirent la matière première de dépêches brèves ou développées. Un communiqué est traité chaque fois qu'il apporte une information ‘nouvelle et intéressante’ (…) Sur les cinq continents, dans les cinq langues de diffusion de l'AFP, des milliers de journaux, de radios, de télévisions et de sites Internet nous font confiance pour les alimenter en information (ndlr : mais alors pourquoi Monsieur Beaudufe a-t-il écrit plus haut : ‘La vérité oblige à dire que l'Etat est son plus gros client, et qu'elle ne pourrait vivre sous sa forme actuelle sans le soutien des pouvoirs publics’ ?). Leur confiance est fondée sur leur appréciation à long terme de notre travail. Elle est fondée également sur la conviction que l'AFP est un acteur libre du monde de l'information. En dotant l'AFP, en 1957, d'un statut particulier assurant son indépendance vis-à-vis de l'Etat, le législateur a affiché une volonté politique : donner à la France une agence de presse internationale comme seuls en possédaient à l'époque les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'URSS (ndlr : surtout comme l’URSS avec l’agence Tass). Cinq décennies plus tard, l'AFP est l'une des trois premières agences mondiales, la seule francophone (ndlr : Monsieur Beaudufe se fourvoie car les deux autres, Associated Press et Reuters, n’ont pas besoin d’avouer, comme le fait l’AFP, que l'Etat est leur plus gros client, et qu'elles ne pourraient vivre sous leur forme actuelle sans le soutien des pouvoirs publics’). L'AFP n'est pas ‘la voix officielle’ de la France. Et perdrait beaucoup à le devenir. Mais elle est l'une des voix par lesquelles la France peut encore faire entendre ses valeurs – dont la défense d'une presse libre – au-delà des frontières (ndlr : ‘faire entendre ses valeurs’, c’est diaboliser les USA, Israël et l’Eglise catholique ; et diviniser les Farc, le Fatah et consorts). Personne n'aurait intérêt à faire taire cette voix libre et indépendante (ndlr : rires), en privant l'agence des moyens nécessaires à son développement (ndlr : en taxant un max les contribuables), ou en la transformant en une officine de ‘communiqués’ (ndlr : mais c’est déjà en partie le cas ; on l’a vu et on le voit encore, pour les élections américaines obamiques, pour l’affaire Ingrid Betancourt et pour les 60 ans d’Israël) ».