Again, he did (partie 1)


Il l’a fait! Barack Obama a remporté l’élection présidentielle américaine de 2012 après un suspens insoutenable. Plusieurs fois mené au cours du dépouillement états par états, il a finalement mis un taquet a Mitt Romney, son rival Républicain. Le mormon est perdant aussi bien en nombre de grands électeurs, qu’en nombre de voix, 303 contre 206 et plus de 60 millions contre près de 58 millions. Alors que l’on nous promettait un scrutin serré, un remake de 1800 où John Adams et Thomas Jefferson ont fait score égal, ici la victoire est nette et sans bavure. Pas de soupçons de fraude, ni de machines truquées.


Barack Obama rentre dans l’Histoire comme étant le seul noir-américain a être réélu, et le seul démocrate a cumulé deux mandats successifs, avec Bill Clinton, depuis 1945. Son nom restera inscrit au près des illustres chefs d’Etat qui l’on précédé. A quand son visage sur le Mont Rushmore ? 4 années après avoir incarné le Rêve et l’Espoir, pas toujours réalisés, il doit être aujourd’hui, l’Éveil. L’Amérique, bien que toujours puissante, doit reprendre du poids pour peser d’avantage. Dressons le portrait de l’Homme le plus puissant du monde. 


Né le 4 août 1961 à Honolulu a Hawai, d’une union interdite, on ne se mélange pas dans cette Amérique raciste des années 1960, le petit Barack va avoir une jeunesse quelque peu mouvementée. Tout d’abord son père, noir, kényan venu aux USA grâce a une bourse pour étudier l’Economie, ne reste pas bien longtemps là bas. Une fois diplômé, il retourne au Kenya fonder une nouvelle famille. Plus tard, Barack ne reverra qu’une fois son père, lors d’un séjour a l’étranger, car celui-ci meurt en 1982 au volant de sa voiture. 


Il reste donc avec sa mère, blanche, anthropologiste de formation, avec qui il part 4 ans en Indonésie, à Jakarta. Il retourne ensuite a Hawai, et de Hawai, il part en Californie. Sur place, il intègre le collège et se prend de passion pour le basket. Un sport qu’il affectionne, autant que le base ball. En 1983, il en ressort avec un diplôme en poche, brillamment remporté. Comme beaucoup d’américains, pour financer ses études, il dut faire de nombreux petits boulots, notamment dans des fast-food


De 1983 à 1985, il quitte la Californie pour le monde des affaires, New York. Sur place, il revêt plusieurs casquettes, il est tour a tour adjoint dans un cabinet de consultants, analyste financier et assistant de recherche pour des multinationales. Des métiers sans humanité où le seul intérêt est la recherche de profits, c’est certainement sur ce constat qu’il claque la porte et part à Chicago pour entamer une carrière dans le social. 


De 1985 à 1988, c’est dans les quartiers chaud du sud de la ville, noirs et défavorisés qu’il va oeuvrer en tant que Community Organizer. Il va s’évertuer à ce que leurs droits soient défendus, à prodiguer de bons conseils pour pouvoir profiter de telles ou telles aides dont ils peuvent disposer, à endiguer la délinquance en discutant avec les voyous, à militer pour que l’on désamiante les logements déjà peu salubres, à tout faire pour que le travail revienne dans ces zones oubliées. Dans cette expérience, véritable laboratoire politique pour le jeune homme, il va être épaulé les églises progressistes de la région, à cette occasion, bien que d’origine athée (contrairement à ce que ses détracteurs veulent faire croire), il se rapproche de la religion.


Ayant toujours soif de connaissances et désirant étoffer son CV, à 27 ans, il retourne à la prestigieuse université d’Harvard. En 3 ans, il se voit octroyer un diplôme couronnant des études réussies avec brio. Il fera date dans l’Histoire de la faculté en étant le premier noir à diriger la revue consacrée au Droit. Comblé de louanges, un parcours brillant, les portes des grands cabinets toutes béantes, un carriériste aurait immédiatement accouru vers elles. Toutefois, Obama n’est pas de ceux-là, philanthrope et aimant son prochain, il décide de faire un trait sur les salaires à 5 chiffres pour la vie plus gratifiante d’avocat social spécialisé dans les Droits de l’Homme dans un quartier pauvre de Chicago.


De 1992 à 2004, il fait profiter de son savoir en étant enseignant en droit constitutionnel à l’université chicagienne. La chose politique le travaille, le destin fait bien les choses car le sien va être glorieux. En 1996, présentation de sa candidature à l’élection sénatoriale de l’Illinois, une victoire. Ce schéma se représentera 3 fois de suite jusqu’en 2004. A ce poste, Barack se prononce pour une extension de la sécurité sociale aux moins aisés, une meilleure prévention des risques du SIDA, une lutte accrue contre l’homophobie et des bavures policières, principalement avec enregistrement vidéo des interrogatoires. 


Dans la vie, tout n’est pas parfait, en 2000, il échoue à faire prévaloir sa candidature aux primaires démocrates pour la Chambre des Représentants, le parti lui préférant un ex-membre des Black Panthers. Deux plus tard, alors que les USA dirigés par un intraitable Bush, se préparent a une guerre en Irak inutile et énormément coûteuse (argent, hommes et moral), il est un des premiers à se dresser contre se conflit abscons. Des propos réitérés en 2004, lors de l’investiture officielle de John Kerry pour la présidentielle. Lors de son discours, le gouvernement de Bush est qualifié d’extrémistes et aux ambitions chaotiques, il lance un appel à la réunification des américains sous la bannière démocrate. 


On connait la malheureuse fin pour John Kerry, cependant Obama a attiré l’oeil des journalistes par sa prestance et son charisme. Ces deux atouts combinés à son programme lui permettent la même année de devenir sénateur au Sénat américain. En 2008, au terme d’une guerre fratricide contre Hillary Clinton, s’envoyant des coups bas pour se tacler mutuellement, Obama est choisi pour être le héraut des démocrates en vue de l’investiture pour la Maison Blanche.