L’Afrique est l’un des rares continents à ne s’être toujours pas doté d’un média à caractère régional. Plus de cinquante ans après les indépendances, les habitants du continent « berceau de l’humanité » continuent de subir un impérialisme médiatique inadmissible. Pour être au parfum de l’actualité internationale, l’africain est contraint de se brancher sur les chaines occidentales que sont la Radio France Internationale (RFI), la BBC, France 24 et d’autres médias moins importants. Par le passé, l’Afrique pouvait se vanter avec  la chaine panafricaine Africa N°1 ; mais depuis le décès du président Omar Bongo, cette radio continentale n’est plus repérable sur la bande FM dans de nombreux pays du continent. Pourtant, durant de longues années, cette radio  avait donné une autre version – plus authentique – de l’actualité africaine.

Et, en l’absence d’un véritable média régional, les chaines internationales ont trouvé en l’Afrique un terrain plus que fertile. Doté généralement d’une ligne éditoriale essentiellement néocoloniale, ces medias passent leur temps à distiller des informations taillées à la mesure de leurs mentors. Des informations, qui n’ont généralement rien à voir avec la réalité perceptible sur le terrain.

Depuis quelques mois, les medias occidentaux ne cessent de présenter le président Wade comme un président très détesté par son peuple. Plus loin, certains de ces radios et télévisions ont prédis pour ce scrutin du 26 Février une situation à l’Ivoirienne. Au jour d’aujourd’hui, tout semble leur donner tort. C’est en masse que les Sénégalais se sont rendus aux urnes, et les premières tendances placent même le président Wade en tête. Paradoxe !

Pareillement, des images atroces sont diffusées quotidiennement pour montrer comment la Syrie est au bord de l’implosion.  Mais, des sources concordantes venant des autres villes de la Syrie nous disent que la seule la ville rebelle de Homs est dans la situation que veut nous présenter les médias occidentaux. Et, toujours d’après cette source, des manifestations de soutien à Bachar Al-Assad seraient même organisées régulièrement dans les rues de nombreuses villes Syrienne. Mais, les médias européens et américains s’empêchent carrément de diffuser de telles images. Tout comme les manifestations des anti – CNT en Libye. Toute chose qui nous invite à nous demander pour qui roule véritablement ces médias occidentaux.

Les opérateurs économiques africains et les leaders africains en premier devraient déjà et urgemment trouver les moyens nécessaires, pour mettre sur pied un réseau de média tenues par les africains, sur le sol africain et pour les africains. Sinon, les medias occidentaux continueront de leur entonner leurs chansons.