« Gabon pays émergent en 2025 » et « Cameroun pays émergent à l’horizon 2035 » : voilà les objectifs que se sont assignées les deux premières économies de la zone CEMAC. Depuis quelques mois, ces expressions reviennent dans tous les discours. Loin d’être une simple ambition, elles sont devenues presqu’un slogan politique que brandissent les deux régimes au pouvoir au Gabon et au Cameroun. Les partisans du président Paul Biya en ont même presque fait leur programme politique lors des récentes élections présidentielles.
Loin d’être optimiste, il convient de reconnaitre tout de même que ces deux pays au sous-sol extrêmement riche ont les moyens de leurs politiques. Car le Gabon et le Cameroun sont deux pays producteurs de pétrole ; aussi, ces deux pays du golfe de Guinée possèdent une forêt dense et très riche en essence de bois rares. Seulement, les autorités de ces deux pays devraient comprendre que l’émergence ou le développement d’un pays ne se décrète pas. Bien au contraire, c’est un ensemble d’indicateurs socio-économique et même culturelle qui permettent de dire d’un pays s’il est émergent ou pas.
Actuellement, la situation économique de ces deux pays est presque identique : une jeunesse aux abois et gangrénée par un chômage endémique ; un tissu économique poreux et touché par la corruption. Et, nous comprenons bien qu’il sera très difficile de parler d’émergence dans ces conditions. Aussi, la notion de développement comme disait un éminent philosophe africain est d’abord mental. Ceci dit, les autorités de ces deux pays devraient mettre sur pied un mécanisme devant inciter les populations à s’approprier les valeurs du développement.
De même, le Gabon et le Cameroun gagneraient en réorganisant leur secteur bancaire. Quand on sait que les banques dans ces deux pays ne sont en réalité que de simples structures d’épargne et de virement de salaires. Les pouvoirs publics devraient donc venir en aide à ces structures bancaires, toute chose qui leur permettrait d’octroyer sans trop de complications des crédits aux jeunes entrepreneurs ambitieux. Car les jeunes de ces deux pays ont des projets qui ne demandent qu’à être soutenu.