Deux Britanniques, un commando, une infirmière, un soldat afghan, deux militaires américains et à présent un caporal italien. Le bilan de ces derniers jours est lourd pour les forces « coalisées » qui devraient se retirer en majorité à la fin de l’année (contingent français) ou en 2014. Mais outre les blessés graves, souvent mutilés, les traumatisés psychiques alourdissent considérablement le bilan. Par ailleurs, ce vendredi, un attentat dans une mosquée a tué plus d’une quinzaine de policiers parmi une quarantaine de victimes.

Un caporal italien est mort des suites de ses blessures, trois autres ont été touchés au jambes lors d’une patrouille en Afghanistan. Deux autres soldats américains ont été abattus par un policier afghan, a priori un taliban infiltré. Pour un commando Royal Marine britannique et une infirmière (la troisième Britannique tuée au combat en Afghanistan), ainsi qu’un policier ou un soldat afghan, il s’agirait de « tirs fratricides » (encore que les circonstances restent confuses). Voici quelques jours, un soldat australien avait été tué par l’explosion d’un engin.

Mais le bilan global, depuis 2001, est fortement alourdi par le nombre des blessés présentant de lourdes séquelles, tant physiques que psychologiques.

Il suffit de lire la presse britannique ou nord-américaine pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts. Il se passe peu de jours avant qu’un récit succède à un autre : soit un grand blessé ou amputé se retrouve dans une situation difficile, soit un traumatisé fait parler de lui, quand ce n’est pas une histoire d’accouchement d’une veuve de guerre.

En France, le ministère de la Défense vient d’organiser un colloque « Faire face aux blessures invisibles ». Rien que pour l’Afghanistan, environ 60 000 militaires français ont servi pour une ou plusieurs périodes (sur un contingent qui a compté jusqu’à 4 000 militaires en permanence). Les symptômes des traumatisés apparaissent un ou deux trimestres après leur retour mais ils peuvent se manifester plus tôt ou bien plus tard.

Pour l’armée américaine, c’est le cinquième des effectifs qui est touché par ce type de troubles.

Les troupes belges ont pour partie été rapatriées ces derniers jours mais il restera une quarantaine de soldats belges en Afghanistan jusqu’à fin novembre. L’essentiel du contingent français devrait être de retour avant fin décembre.

Le bilan est d’autant plus désastreux que la fondation Carnegie prévoit que les talibans reprendront en partie le contrôle du pays après le départ des troupes coalisées. Le total de ces forces avait culminé à 130 000 militaires.

Ce vendredi, alors que la prière pour l’Aïd se déroulait dans une mosquée, un rebelle s’est fait exploser. Le bilan serait d’au moins 37 morts et des dizaines de blessés, dont une quinzaine de policiers. Divers responsables gouvernementaux assistaient à cette prière dont le chef de la police provinciale de Maymana, Abdul Khaliq Aqsai, qui a été blessé dans l’explosion. Cette province, située au nord du pays, était jusqu’à présent relativement épargnée par ce type d’attentats.

Divers observateurs considèrent que la situation à la mi-2014 mettra en péril la survie du pouvoir actuel, et l’instauration de zones tribales gouvernées par des chefs de guerre, dont des talibans.