De violents combats ont opposé la semaine dernière les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23 dans la localité de Mutaho, à une quinzaine de kilomètres de Goma. Et, près d’une semaine après, les responsabilités tardent à être clairement établies. Les deux camps continuant de s’accuser mutuellement. « En date du 9 juillet, les FARDC ont encore attaqué nos positions. Nous avions prévenu que si les FARDC nous attaquaient encore une fois, on allait contre-attaquer. C’est ce qui s’est passé aujourd’hui. Ils nous ont attaqués à Mutaho où nos positions et leurs positions n’étaient qu’à 20 mètres, il n’y avait pas moyen de ne pas riposter […] Nous avons demandé à Kabila de renvoyer la délégation à Kampala pour que nous puissions continuer à discuter parce que nous croyons que le dialogue est la seule voie pour trouver une solution durable » a indiqué à la Radio France Internationale (RFI) ce dimanche Amani Kabasha, le porte-parole du M23 ; alors qu’un militaire des FARDC indiquait pour sa part sous anonymat à Xinhua que « Les terroristes du M23 ont attaqué nos positions à Mutaho et nous avons répondu ».
Le pire dans tout ceci est que ces événements surviennent alors que les Nations Unies venaient de dépêcher sur place dans cette localité sa brigade d’intervention, qui est censée mettre en déroute tous les groupes armés actifs dans ces territoires montagneux. Une brigade d’intervention qui ne semble pas inquiéter le M23 qui a rappelé cette semaine que le M23 n’a pas peur de ces « quelques vieux papas tanzaniens ».
Toujours dans ce chapitre des confusions, il faut rappeler que le Rwanda a accusé mercredi dernier cette même brigade d’intervention de la Monusco d’avoir – avec l’aide – des rebelles des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) attaqué son territoire. Toutes choses qui ont poussées les officiers de la mission onusienne à réagir très promptement. «Nous n’entretenons aucune relation avec aucun groupe. Fut-il les FDLR ou autre. Je vous rappelle que notre mandat, c’est de neutraliser ces groupes armés ; pas d’entretenir une quelconque relation avec eux. Et donc par rapport à cela, ces accusations nous les considérons comme extrêmement graves.» a déploré sur les antennes de la Radio Okapi un haut responsable de la Monusco.
Face à tout ceci, l’on est tenté de se demander ce que deviendra en fin de compte cette partie Est de la République Démocratique du Congo où les populations civiles vivent depuis plus d’une décennie un calvaire indicible. Et tout ceci, alors que les discussions engagées entre ce M23 et le gouvernement congolais à Kampala sont en « panne sèche » depuis quelques temps. Le récent déploiement de la brigade de l’Onu a donné quelques lueurs d’espoir ; mais, en l’état actuel des choses, rien ne semble plus rassurant !