Adoption d’enfants, une autre manière de devenir parent

Preuve d'amour offerte au conjoint, l'enfant est aussi l'avenir de ceux qui ont eu la chance d'en avoir. Cette chance, certains ne l’ont pas ; car il arrive souvent que les circonstances de la vie ou les lois de la nature décident de ne pas accorder le privi­lège d'être parent. Aussi, la société, pour parer à cette frustration a-t-elle prévu des pratiques pour assu­rer cette joie aux 'éventuelles personnes lésées. Si ce n'est pas la science qui est appelée à la res­cousse, par la procréation assistée, c'est la loi qui, par son truchement, leur offre une autre alter­native: l'adoption d'enfant, une aventure humaine où se mêle amour et raison, une croisée de destins.

 

«Un enfant, si je veux, quand je le veux» tel était le slogan des féministes dans les années 70. Aujourd'hui encore, on reconnaît aux femmes, dans la majeure partie du monde, le droit de disposer de leurs corps et la liberté de choisir le moment qu'elles jugent opportun pour donner la vie. Mais, cette revendication, si légitime soit-­elle, n’a presque plus d’adepte. A l’heure où la future parturiente et la femme qui allaite sont devenues glamour, l’enfant est devenu la panacée. Cela est une évidence dans les sociétés africaines ; en témoigne ce paragraphe de A. Kourouma dans son œuvre le soleil des indépendances : «Ce qui sied le plus à un ménage, le plus à une femme : l’enfant, la maternité qui sont plus que les plus riches parures, plus que la plus éclatante beauté ! A la femme sans maternité manque plus que la moitié de la féminité.» Tant et si bien que devant l'impasse de la stéri­lité et l'incapacité de la science à donner ce que la nature a, semble-t-il, refusé, nombreux sont ceux qui ne baissent pas les bras. L'adoption d'enfant peut se révéler une solu­tion.

 

«C’est une façon d'avoir un enfant malgré le refus de la nature» dit monsieur Traoré, un père adoptif, pour définir l'adoption d’enfant. Cette pratique est une forme particu­lière de filiation usitée depuis la nuit des temps. Déjà dans la Rome anti­que[i], l’em­pereur César, pour se faire un héritier, adopta son neveu Auguste. Napoléon Bonaparte, par souci de s'assurer une descendance malgré la stérilité de sa femme Joséphine, se préoccupa tôt de légiférer sur l'adoption dans le code français de 1804 en s'inspirant du droit romain. Acte social séculaire, elle est admise dans plusieurs sociétés du monde. Au Burkina Faso, cette pratique est constatée sur le plan traditionnel et légal. Dans la communauté moaga par exemple, l'adoption sous sa forme traditionnelle est pratiquée. C'est ce que relève Martine Kompaoré dans son mémoire de maîtrise d'adminis­trateur économique et social intitulé réflexion sur l'adoption légale et traditionnelle en pays mossi. L'au­teur y fait cas de quelques pratiques adoptives comme le pougsiouré et le soghonè. Le premier cas concerne les jeu­nes filles que les sujets du roi lui offrent pour en faire ses femmes. Ces jeunes filles arrivent dans la cour royale et sont éduquées dans les cases des femmes du souverain jusqu'à ce que le roi décide de leur sort: les prendre effectivement pour femmes ou les donner en mariage à qui il veut. Le soghonè, est un jeune homme «donné» au chef pour servir de page. Il est lui aussi confié à une marâtre choisie entre les fem­mes du chef. Ce garçon reste au ser­vice du roi. Le moment venu, le souverain peut lui trouver une épouse parmi les fil­les qui lui sont donnés par ses sujets. Dans ces deux cas, il s'agit d'un confiage, doublé de respect et d'al­légeance au roi. L'enfant confié ne perd pas ses liens avec ses parents car son patronyme n'est pas changé et il n'y a pas d'équivoque sur sa place dans la filiation royale. L'adoption légale par rapport à celle traditionnelle, a des impli­cations plus drastiques en ce sens qu'elle engage, outre les liens familiaux, la force publi­que. 

L’adoption d’enfants, une filiation alternative et légale 

L’adoption d’enfant sous sa forme légale peut se définir comme un acte juridi­que au moyen duquel deux personnes étrangères l'une à l'autre créent entre elles un rapport de paternité et de filiation. La filiation adoptive ne correspond pas à une descendance biologique mais résulte d'une décision de l'autorité publique qui va rat­tacher une personne à d'autres, lesquelles vont être regardées comme ses parents bien que ne l'ayant pas engendrée. Cette filiation reposant toujours sur une manifestation de volonté, constitue une filiation élective. Selon le Code des personnes et de la famille (CPF), deux types d’adoption sont reconnus au Burkina Faso : l’adoption simple et celle plénière.L’adoption simple a la particularité de sauvegarder la filiation biologique de l’adopté qui coexiste avec la filiation adoptive. L’enfant adopté de façon simple a toujours des relations avec ses parents biologiques qui ont consenti à son adoption. Il a droit à l’héritage dans sa filiation biologique. En conséquence, entre l’adopté simple et ses parents d’origines, un empêchement à mariage subsiste de même qu’avec la descendance des adoptants. Néanmoins, l’autorité parentale sur l’adopté est totalement transférée aux parents adoptifs. Le législateur a prévu la possibilité de révoquer une adoption simple. Comme le dit l'article 500 du code des personnes et de la famille (CPF), «s'il est justifié des motifs graves, l'adoption peut être révoquée à la demande de l'adoptant ou de l’adopté. […].» Par motifs graves, il faut entendre la mauvaise conduite ou l’indignité de l’adoptant, des manquements graves aux devoirs d’autorité parentale par exemple.Par contre, l’adoption plénière calquée sur le modèle que constitue la filiation biologique, se caractérise essentiellement par la rupture des liens du sang et par la création d’un lien de filiation irrévocable. Le nouvel acte de naissance de l’adopté, établi après le jugement prononçant l’adoption plénière, fait disparaître les liens de filiation biologique et partant de là, tous les bénéfices y afférents. L'adopté est intégré complètement dans le lignage de l'adoptant. La rupture du lien de sang a cependant une exception dans le cas où l'adopté serait l'enfant du conjoint. Le lien de sang, dans ce cas, subsiste avec le parent biologique qui partage son auto­rité avec son partenaire qui a consentit à l’adoption de l'enfant. (Art. 487, al. 2 du CPF).  Il est nécessaire de noter que tous les enfants ne sont pas adoptables. S'ils le sont, certains ne peuvent pas faire l'objet d'une adoption simple. C'est le cas des enfants de père et de mère inconnus, communément qualifiés d’«enfant trouvé» et considéré comme fils ou fille de la puissance publique, les enfants dont le père et la mère sont décédés (orphelin complet), ceux déclarés abandonnés par la loi, ceux dont les parents ou le conseil de famille a valablement consenti à l’adoption sont proposables à l’adoption selon l’un ou l’autre des deux types d’adoption. En raison des conséquences de l'adoption plé­nière, le consentement à l’adoption fourni par les parents n'est pas immédiatement définitif. Un délai de repentir de trois mois est prévu. A l'issu de cette période, il est impossible pour les parents de se dédire. De même, un enfant trouvé n’est pas automatiquement proposé à l’adoption sans qu’une autorité judiciaire ne confirme l’échéance du délai légal requis pour les recherches d’éventuels parents.    

Faire d’un enfant conçu par un autre son héritier, c’est cela l’adoption. 

Outre la convention de la Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale, la convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, les textes de référence de l’adoption d’enfant au Burkina Faso sont  le KITI (décret) n° An-VII-0319 du 18 mais 1990 relatif au placement et au suivi des enfants et le Code des personnes et de la famille (CPF) adopté le 16 novembre 1989. Ce dernier document de référence sur l’adoption stipule que toute personne âgée de 30 ans peut formuler un projet d’adoption pour un enfant dont il est au moins 15 ans plus âgé (Art. 473 du CPF). Si l’adoptant est marié légalement et non séparé de son conjoint, le consentement de celui-ci est nécessaire ; à moins qu’il ne soit dans l’impossibilité de manifester sa volonté. Sur cette base, le célibataire peut bien adopter un enfant s’il le désire. Un couple peut postuler à l’adoption après 5 ans de mariage et si l’un des partenaires a plus de 30 ans d’âge. L’existence d’enfants biologiques n’entrave pas le projet d’adoption. Toutefois, l’adoption ne doit pas être préjudiciable aux membres de la famille. C’est pourquoi l’avis des enfants majeures d’un couple souhaitant adopter sera demandé par les instances compétentes pendant l’enquête sociale (voir encadré 1). Le CPF permet l’adoption d’un enfant quel que soit son âge. Les adoptés de plus de 15 ans devraient toutefois consentir personnellement à leurs adoptions. Accueillir un enfant conçu par d’autres et en faire son héritier de plein droit, c’est cela l’adoption. Plénière ou simple, les statistiques des services chargés de l’adoption nationale témoignent du développement de la pratique. Entre l’année 2000 et 2007, une centaine d’enfants ont été adoptés sur le plan national. Dans un pays encré dans les coutumes, où le lien de sang prime sur tout autre apparentement, l'essor de l'adoption d’enfant, cette filiation artificielle, peut paraître surprenant. Les motivations profondes des postulants à l’adoption sont de plusieurs ordres. Elles vont du pur sentiment humaniste à la nécessité d’avoir un enfant. Adopter, pour certaines personnes, est un geste purement humain afin de sauver un enfant du dénuement et du besoin. Si à certains moments l'adoption a été guidée par l’humanisme, comme ce fut le cas des enfants somaliens, vietnamiens, cambodgiens… à cause de la guerre, il faut se rendre à l’évidence qu’il ne s’agit plus seulement de sauvetage d’enfants quand on parle d’adoption. Pour Carole Yaméogo, éducatrice sociale en poste à l’orphelinat  Home Kisito, chargée du placement et du suivi des enfants, «il ne faut pas adopter parce les  orphelinats sont pleins ; le désir d'un enfant doit être le fondement d'un projet d'adoption.» La raison la plus évoquée par les couples dans les projets d’adoption reste sans conteste l’impossibilité de procréer. «C'est après 7 ans de mariage sans enfant pour une stérilité inexpliquée chez moi, et après mures réflexions que mon mari et moi avons choisit d'adopter» témoigne madame Basono, une maman adoptive d’un garçon aujourd’hui âgé de 18 ans. Cet autre parent adoptif a le même argument «Après la perte successive de mes deux enfants et après 10 ans sans grossesse, ma femme et moi avons décidé d'adopter un enfant.» Dans la démarche vers l’adoption, le couple fait d’énormes concessions. Pour la femme, la grossesse est imaginée comme un moment de béatitude et d’affirmation de sa féminité, ne pas pouvoir y accéder est une grande peine. Quant à l’homme, le deuil de l’enfant biologique c'est-à-dire l’acceptation de la situation de stérilité de son couple, est difficile à faire. L’idée que le lien du sang est essentiel à la bonne transmission de l’esprit de famille est si prégnante dans son esprit. Aussi est-il réticent dans cette quête de la progéniture «artificielle»Quand ils y parviennent, certains adoptants pensent en toute bonne fois qu’enfants biologiques ou enfants adoptifs, cela ne fait aucune différence. Cette façon d’apprécier l’action a l’avantage de faire passer la pilule. Mais bien souvent, il n’en est pas ainsi. Si les parents ont décidé d’adopter, l’enfant, lui, n’a pas eu le choix de ses parents adoptifs. A priori, les enfants adoptés ne comportent pas en soi des particularités concernant leurs caractères. Mais il faut le reconnaître, l’enfant adopté, même nourrisson, est affecté par l’adoption. De façon générale, notent les spécialistes, tout enfant dans le circuit de l’adoption a été abandonné, soit sciemment ou involontairement. Ce premier détachement est une particularité qui sera au cœur de son existence. Tôt ou tard, l’adopté (l’adopté plénière surtout) devra faire le deuil de sa famille, de sa culture, bref, de son origine.  

Une pratique plein d’enjeux psychologiques et émotionnels 

Au-delà de cette réalité, les enjeux psychologiques et sentimentaux qui sous-tendent les relations adoptés – adoptants sont les mêmes que ceux qui existent dans les autres familles. Au même titre qu’un enfant biologique, l’adopté, une fois adolescent, se forgera une identité. Cette période est à redouter pour tout parent adoptif ou biologique. Si les spécialistes de l’enfance ne peuvent pas attribuer une pathologie psychologique aux adoptés, ils reconnaissent néanmoins quelques troubles psychoaffectifs qui leur sont propres. Selon deux travailleuses sociales québécoises et mère adoptives, Michèle Bernier et Johanne Lemieux, l’enfant adopté a bien des caractéristiques. Elles en ont décrit douze qui peuvent être remarqués tant chez les adoptés que chez les enfants biologiques avec toutefois une généralisation chez les adoptés. Entres autres il y a l'instinct du survivant, les sommeils difficiles, la peur exagérée du rejet et de l'abandon, la fragilité dans leurs besoins primaires,… Tant l’adopté peut être réticent à renouer un lien affectif de peur d’une nouvelle séparation (caractère téflon), autant l’inverse est possible ; il peut être très ouvert de peur de se voir rejeter de nouveau (caractère velcro).Les parents adoptifs ont alors la tâche de gérer les blessures affectives de leurs enfants, liée à l’abandon. Cela n’est pas tâche aisée mais l’instant le plus redouté quand on adopte demeure le jour de vérité. Le questionnement identitaire est légitime chez un enfant adopté. C’est un processus de construction de l’identitaire auquel tout être se prête à un moment donné de sa vie que l’on soi adopté ou pas. Cette réflexion sur les origines se trouve exacerbée dans le contexte d’une adoption interraciale du fait de la nette différence qui se dégage tôt même pour le petit enfant. «Qui m’a mis au monde et pourquoi ai-je été abandonné par cette personne ?» Tout aussi importante que dangereuse, la réponse à cette question peut définir les relations futures dans la filiation adoptive. Les adoptants en sont conscients. A la question de savoir si elle pensait dire un jour à son fils adoptif ses origines, madame Nana nous répond : «nous avons rencontré un psychologue et un prêtre et tous les deux nous conseillent d’attendre ses 21 ans. Nous prions pour cela afin que ça ne lui pose pas un problème. Pour le moment il ne s’en soucie pas». Pour l’enfant adopté, en effet, rien ne sera plus bouleversant que le jour où il devra se confronter à son histoire devant un présent dont il pourrait se croire usurpateur. C’est surtout un moment où l’histoire que l’enfant s’est faite de ses parents volera en éclat. Et que dire de la pensée qu’il pourrait avoir de ses géniteurs ? Tout dépendra du discours que tien­dront alors les parents adoptifs. (Voir encadré 3)Devant l'incertitude sur la réaction de leur enfant, des adoptants vivent en sursis en guettant effroyablement le temps qui court. L'inquié­tude qu'ont ces hommes et femmes qui ont reçu de la loi l'enfant d'autrui comme le leur, est cependant fondé. D'abord, il y a le fait que cer­tains parents vivent leur exis­tence d'adoptant comme celle d'un usurpateur qui, d'un instant à l'autre, peut être découvert et dépossédé de son bien. Ensuite, il y a la volonté de garder secret cer­taines motivations de l'adop­tion. L’infertilité par exemple. Dire donc à l'enfant qu'il a été adopté entraînera par la même occasion la levée de voile sur les motifs. Enfin, ceux-ci peuvent craindre que l'en­fant ne se désolidarise d'eux parce qu'il se mettra à idéaliser ses parents biologiques. Cela est possible s'il ne lui est pas donné d’entendre ou de voir quelques bribes de sa vraie histoire. Voici, là, une conséquence directe de l'accouchement sous x, pratique consistant pour la mère à ne pas décliner son identité une fois déli­vrée de sa grossesse. L'enfant venu au monde dans ces conditions est privé d'un pan de son histoire. Dans cette pratique, on respecte le droit de la mère à préserver sa vie privée en foulant royalement au pied le droit élémentaire d'un citoyen (même petit) à savoir qui il est. Renseigner l'enfant sur ses origi­nes est un devoir pour chaque parent adoptif. C'est une nécessité pour l'enfant de connaître ses origines afin de "parachever la construction de son identité sociale". Le bon moment, s'il y en a un, est le plus tôt possible. Pour ceux qui ont adopté des nourrissons, raconter à l'enfant sa vraie histoire dès son jeune âge, per­met de se sentir à l'aise avec lui quand le sujet est abordé. De l'ai­sance et l'empathie des parents à discuter de ses origines avec un adopté, dépend en grande partie, la bonne intégration de l'enfant dans la filiation. Ce qui est de loin l'intérêt de l'adoption.

 L'adoption est un projet de vie individualisé pour un enfant dans le besoin Pratique sociale séculaire, l'adop­tion dans sa forme légale a été pen­sée pour un but précis : La protec­tion de l'enfant. Comme le dit l'or­ganisation non gouvernementale Service Social International (SSI)[ii], l'adoption n'est pas un arrange­ment entre des personnes. C'est une mesure sociale et légale de protec­tion de l'enfant. Elle ne doit être envisagée et autorisée que dans ce seul but. L'Etat est responsable d'y veiller.» L'adoption doit être offerte «à tous les enfants dont la situation personnelle et familiale le justifie, sans préjudice de situation sociale, race, ethnie, culture, problèmes de santé physique ou mentale.» C'est aussi l'idée véhiculée par le préam­bule et l'article 1 de la convention de la Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale, texte rati­fié par notre pays le 11 janvier 1996. L'adoption apparaît comme un moyen de respecter le droit de l'en­fant à avoir une famille dans laquelle il s'épanouira. Il ne s'agit donc pas ici de satisfaire le désir d'enfants des adultes.Sous sa forme légale connue de nos jours au Burkina Faso, cette pra­tique est apparue en 1923 en France pour résorber le problème des enfants orphelins de la bataille de Verdun. Face à certains drames dont sont tributaires les enfants, la puissance publique, dans le souci de donner une famille à ces petits qui en sont privés, a l'obligation de faire pour chacun d'eux un projet de vie par le biais de l'adop­tion. Ils sont en effet, nom­breux ces «pupilles de l'Etat» qui attendent dans les orphelinats du pays. Même si le Burkina Faso n'est pas en guerre ou ne subit pas une catastrophe humanitaire, certai­nes pratiques récurrentes augmen­tent le nombre d'enfants sans famille. C'est le cas par exemple des grossesses non désirées, les bannis­sements des filles pour grossesses incestueuses ou adultérines. Ces déshérités en grand nombre sont accueillis dans des structures appro­priées, souvent privées comme les pouponnières et les orphelinats. En attendant une étude exhaustive sur ces établissements d’accueil, la Direction du Placement et des Adoptions (DPA), structure du ministère de l’Action sociale, estime leur nombre à 75 sur toute l’étendu du territoire. Parmi ces structures qui recueillent des enfants, on peut citer l’orphelinat SANOR, la pouponnière Joscheba, l’orphelinat Home Kisito et l’hôtel maternel, une structure publique à Ouagadougou.     dernière citée est une structure du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale crée pour apporter protection, soins et assistance aux enfants en danger morale[iii] et aux filles-mères rejetées par leurs familles. L’hôtel maternel, inauguré le 20 mars 2008, a été entièrement financé par l’Agence Régionale pour les adoptions Internationales (ARAI) soutenue par la région de Piémont en Italie. «L'orphelinat, quelles que soient ses commodités, n'est pas un lieu pour l'épanouissement de l'enfant» c’est l’avis de Madame Traoré Pauline, directrice de l’Hôtel maternel. Si fait que la structure qu’elle dirige n’est qu’un foyer transitoire pour les enfants. Comme le stipule le Service social international (SSI), «La famille est le milieu optimal pour le développement de l'enfant: Offrir une famille de substitution à l’en­fant doit être, sauf cas particulier justifié, préféré à son placement ou à son maintien à long terme dans une institution […]». Mais cette volonté de trouver une famille pour ces petits ne saurait jus­tifier un quelconque empressement dans la procédure d'adoption. L'adoption est un projet de vie individualisé pour un enfant. De ce fait il ne peut être décidé qu'après une étude préalable aussi bien sur l'adoptabilité de l'enfant que sur la capacité des prétendants à l'adop­tion de satisfaire aux besoins affec­tifs et matériels de l'enfant. L'adop­tion doit être une rencontre entre l'enfant dans son besoin de famille et les parents dans leur désir d'en­fant. Dans la procédure d'adoption, l'intervention judiciaire est toujours nécessaire, l'enjeu touchant à la fois des questions d'Etats et l'intérêt de l'enfant. Selon qu'elle est nationale ou internationale, la procédure d'adop­tion est quelque peut différente. Pour les nationaux, la personne désirant adopter dépose deux demandes, l'une au service de l'ac­tion sociale et l'autre au président du tribunal de grande instance (TGI) de sa localité. Le cas échéant, le tri­bunal de grande instance de Ouaga­dougou est compétent pour connaî­tre de toute affaire d'adoption au Burkina Faso (art.503 du CPF.) Le postulant exprime dans sa requête son désir d'adopter, avec les critères de l'enfant qu'il souhaite avoir. Du coté de l'action sociale, le service chargé des adoptions mène une enquête visant à statuer sur la possibilité et la capacité d'adopter de la personne. Si l'enquête est concluante, le service fait alors au requerrant une proposition d'enfant selon ses critères. Si celui-ci répond favorablement à la proposition, le service transmet le dos­sier au tribunal de grande instance de Ouagadougou pour la procédure judiciaire. Lorsque l'adoption est prononcée par le tribunal, un délai d'appel de 30 jours est observé avant que la décision ne soit exécu­toire s'il n'a pas fait l'objet d'appel. L'ordon­nance de jugement est remise aux parents adoptifs qui pourront établir un juge­ment supplétif d'acte de naissance de l'enfant à leur nom s'il s'agit d'une adoption plénière. Pour toutes ces démarches juridico-sociale, certains parents choisissent d'engager un avocat. 

Les Burkinabè adoptent peu  

Burkina Faso a la cote auprès des postu­lants internationaux à l'adoption. En témoigne le nombre des organismes agrées d'adoptions (OAA) qui œuvre dans le pays. Ce sont des organisations qui servent de relais entre les adoptants et les structures des pays de départ des enfants. Au Bur­kina, les œuvres d'adoption agrées sont entre autres l'Association de Reine de Miséricorde (France), le Movimento Shalom (Italie), l'Adop­tion center (Danemark), l'Institut Català de l'acolliment de l'adoption (Espagne). Le Burkina Faso est l'un des rares pays africains à avoir signé la convention de la Haye sur la protec­tion de l'enfant. Dès la ratification de la convention de la Haye, les autorités en charge de l'enfance ont vite fait de mettre en place une structure centrale vers laquelle allaient désormais converger toutes les démarches d'adoption internationales. C’est au ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale qu’est dévolu la tâche de traiter les questions d’adoption jusqu’à la délivrance de l’autorisation de sorti du territoire, pour les adoptants. Cela pour mieux surveiller la pratique. Depuis lors, les demandes d'adoption inter­nationales ne cessent d'affluer.  A titre d’exemple, selon les statistiques 2008 du secrétariat général de l’autorité centrale pour l’adoption internationale, les adoptés français au nombre de 3162 étaient issue de 74 pays pour l’année 2007 et 66 visas de sortis d’enfant au profit d’adoptants français ont été délivrés par le Burkina à la même période contre 89 l’année précédente. De 2000 à 2007, l’Italie a adopté 63 enfants d’origine burkinabè[iv] avec 25 adoptions (7 filles et 18 garçons) pour l’année 2007.En revanche, de 2003 à 2007, le service en charge de l’adoption nationale à la direction provinciale de l’Action sociale a reçu 113 demandes et satisfait 80 d’entre elles. Soit un ratio de 28,25 demandes par an. Le taux d’adoption national reste donc faible en comparaison avec celle internationale. Les nationaux ont cependant plus de facilités pour le faire. Dans le traitement des demandes d'adoptions, les nationaux sont prioritaires. Et ce n'est pas du favori­tisme exagéré mais plutôt une directive de la convention de la Haye : «L'adoption internationale est subsidiaire à l'adoption nationale». L'enfant, par consé­quent, doit être placé prioritairement en adoption dans son pays d'origine ou dans un environnement culturel, linguistique, religieux proche de son milieu d'origine. Outre l'avantage dans les attributions d'enfants, les nationaux ont la possibilité de saisir les directions provinciales de l'ac­tion sociale pour le traitement de leurs demandes. Nonobstant toutes ces disposi­tions, l'écart se creuse toujours entre les adoptions nationales et celles interna­tionales. Les burki­nabè n'ont pas encore intégré l'adoption d’enfants dans leurs pratiques. Et pour cause! La nécessité d'adop­ter n'est pas souvent manifeste pour un couple infertile. Du fait du confiage, en effet, il ne manquera pas un enfant dans la cours. Ce phénomène est un véritable concurrent de l'adoption légale. Autre raison de la timidité de l'adoption nationale, la peur du «qu'en dira-t-on Le regard de la société paralyse plus d'une per­sonne en quête d'enfant. «Avant l'adoption, mon mari et moi avions peur que l'entourage ne méprise notre enfant ou qu'on l'indexe ou alors qu'on lui dise ses origines avant nous» confesse madame Nana. Celle-ci a fait fi de ces consi­dérations car elle dit avoir plus à gagner en adoptant: «si tu t'occupes de l'en­fant d'un parent proche, tôt ou tard il te quittera pour s'occuper de ses parents. Alors que c'est pendant les vieux jours qu'on a besoin d'assis­tance. Un enfant adopté est ton héri­tier ou ton héritière et tu n'as pas de compte à rendre à quelqu'un.» conclut-elle. L'adoption nationale est une nécessité ; les acteurs ne s'en cachent pas, ils souhaitent plus d'adoptants nationaux qu'interna­tionaux. Une alternative à envisager pour rompre la timidité des nationaux devant l'adoption serait sa promo­tion. Mais cette pratique peut se révéler néfaste. Une publicité invitant les nationaux à adopter entraînerait des faux pro­jets d'adoption qui ne peuvent abou­tir qu'à un désastre tant pour l'en­fant que pour les parents. Pendant que les nationaux hési­tent ou font la fine bouche devant «le produit le plus prisé au monde», les pays d’accueil s’organisent pour mieux adopter. Le France vient de lancer un projet de développement de l’adoption internationale. Rama Yade, secrétaire d’Etat français chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’Homme, auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, artisan de l’initiative l’explique ainsi «C’est une espèce de Peace Corps à la française que je propose de créer pour soutenir notre plan de relance de l’adoption internationale. De jeunes Français vont être formés et envoyés à l’étranger pour faciliter l’adoption par les familles françaises». Ce projet s’explique par la baisse de plus de 20 % de l’adoption internationale en France entre 2006 et 2007. L’Italie, dans la même période, enregistrait une augmentation de 9 %.  

Tous les enfants pauvres ne sont pas sans parents  

 

On peut se réjouir du fait que des enfants sans familles en gagnent de plus en plus par l’adoption internationale. De nos jours, on compte plus de 600 enfants burkinabè adoptés de par le monde. Mais la portée de ce phénomène fait quelque peu réfléchir. On mesure les consé­quences de ce fait quand on sait que la grande majorité de ces adoptions sont de nature plénière, donc sans aucun retour des enfants dans la culture du pays. Autre donnée qui peut alarmer devant l'adoption internationale, c’est la quasi-absence de suivi des enfants qui sortent du territoire. En effet, les services nationaux en charge de l'adoption ne comptent que sur la bonne foi des adoptants pour espérer avoir des nouvelles des enfants après l’adoption. Certains parents envoient des nouvelles au début, puis arrêtent de communi­quer avec les services. Le Burkina Faso n'a pas toujours des représentations dans les divers pays où vont certains enfants. Toute chose qui complique le suivi des adoptions. A en croire les données statisti­ques sur le plan international, la frénésie de l'adoption n'est pas prête de se calmer. Globalement dans le monde, il y a beaucoup plus de parents candidats à l'adoption que d'enfants à adopter. Les statisti­ques parlent d'un enfant adoptable pour une dizaine de demandes. L'adoption internationale représente la grande majorité des adoptions dans les pays développés. À titre d'exemple, en France, sur environs 5 000 enfants adoptés chaque année, environ 4 000 proviennent de l'étranger. En Suisse, la proportion est du même ordre, même s'il y a des variations significatives d'une année à l'autre. Face à la demande très forte par rapport à l'offre d'enfant à adopter, certaines pratiques ont cours dans le monde, soutenues involontairement par le désir noble. Le scandale de l’Arche de Zoé reste prégnant dans les mémoires. Cette belle expérience de solidarité humaine et de promotion sociale, comme l’ont justifié les acteurs, n’a été qu’une action d’illuminés avides de gains[v], comme il en existe de nos jours. Ajouté à ce type de dérapage, une discrimination criarde existe dans le traitement des dossiers d’adoption internationale. Pour preuve, pendant que des couples en possession de leur agrément d’adoption attendent depuis des années pour un seul enfant, des stars adoptent par deux fois. Madonna, Johnny Hallyday et Angelina Joly sont des exemples, au point qu’on en arrive à croire que les personnalités ont des pass-droits en matière d’attribution d’enfants adoptables. Devant l’adoption, tous les prétendants ne sont pas égaux. Certains ont trouvé en l'adoption, un filon qu'il exploite à fond au grand mépris de la morale humaine. L'Or­ganisation non gouvernementale, «Terre des hommes» considère que l'adoption internationale est une «industrie» qui engendre un chiffre d'affaire de quelques 8 milliards de francs suisse par an. D'un esprit au départ humanitaire, l'adoption internationale est aujourd'hui gagnée par des dérives mercantiles qui prennent souvent la forme d'un véritable trafic. Il est souvent ques­tion de vente de bébés et d'enfants. Dans un pays où la précarité n’est pas un vain mot, il est à craindre que des esprits mal intentionnés ratissent les villages pour proposer des adoptions d’enfants aux familles. Trop souvent, les institutions en charge de l'adoption dans certains pays ne sont pas inno­centes non plus. Leurs procédures d'adoption se révèlent souvent un véritable dédale financier pour les postu­lants. Certes, l'adoption d'enfant a un coût ; surtout en ce qui concerne les frais de dossier et les honoraires des avocats pour ceux qui s’en attachent les services. Mais elle ne doit pas être une source de profit quelconque pour un intervenant dans le processus. Ces genres de scandale se rencontrent surtout dans les pays de départ qui sont généralement ceux en voix de développement.   

Au-delà de tous ces manque­ments souvent rencontrés dans le processus de l'adoption, force est de constater que cette prati­que a de grands jours devant elle. Tant que des parents seront désespérés devant la stérilité et que des enfants attendront dans les pouponnières, l'adoption d'enfant continuera de faire son petit bonhomme de chemin. Une action salutaire pour la morale et la protection des enfants serait une obser­vance de plus de rigueur dans la pratique de l'adoption. Le Bur­kina Faso en ratifiant la conven­tion de la Haye, a fait un grand pas pour la protection de l'enfant en général et en particulier ceux concernés par l'adoption. Mais bien de chose restent à parfaire pour ne pas transformer cette pratique sociale en une véritable «exode infantile» organisée. La surveillance drastique des structures d’accueil d’enfants et les organismes d’adoption doit être renforcée pour parer à d’éventuels raccourcis procéduraux. L'adoption est une aventure humaine, la rencontre d'enfants et d'adultes pour fonder une famille, ce n'est que cela, c'est beaucoup et c'est noble. C'est simplement une autre manière de devenir fils ou fille, une autre façon de devenir parent.

 Christian ZONGO


[i] L’adoption était chose commune dans la Rome antique. Constantin Ier, interdisant l'infanticide direct ou indirect par abandon en 318, permit en 331 à ceux qui élevaient des enfants abandonnés de les adopter légalement. Des inscriptions funéraires prouvent l'adoption d'enfants «exposés» par des familles chrétiennes.

[ii] ONG à but non lucratif créée en 1924 disposant d’un réseau mondial de services sociaux.

[iii] Ce sont les enfants adultérins et ceux abandonnés sous des prétextes coutumiers

[iv] Rapport de la commission Italienne chargé de l’adoption internationale sur la période allant du 16/11/2000 au 31/12/2007.

[v] Chaque famille française qui attendait d’adopter un enfant de cette opération avait déboursé environ 2400 euros.

3 réflexions sur « Adoption d’enfants, une autre manière de devenir parent »

  1. History of adoption
    To understand how adoption was evolved during the centuries and the habits, customs and development of laws, it is important to have an overview regarding the historical background of adoption in early centuries.

    Herewith the United Adoptees International presents excerpts of parts regarding ancient laws and customs regarding adoption in the world history.

    [url]http://is.gd/rBxR[/url]

  2. Oh !
    « Preuve damour offerte au conjoint »

    Le sujet est grave, mais la formule introductive est très malheureuse

    Il est des refus d’enfants qui sont très égoïstes, mais il est des besoins d’enfants qu ne le sont pas moins.

    Il parait qu’en Inde on ne dit pas « J’ai trois enfants », mais « Trois enfants m’ont été confié par Dieu ». C’est là une optique très sage. A fortiori si on la vit en réincarnationiste.

    La Terre est surpeuplée; combien est-il raisonnable d’avoir d’enfants en 2009 ? Faut-il plutôt en adopter des « tout faits » avec les risques que ça comporte ?

    Vaste débat intéressant

  3. Arche de Zoé – L’adoption n’est pas une action humanitaire

    par Mohamed Al-Haddad, Université de Tunis [3]
    publié dans Courrier international n° 888 – 8 nov. 07

    L’affaire de L’Arche de Zoé comporte bien des dimensions politiques. Le Tchad accuse cette association française d’avoir enlevé une centaine d’enfants dans le but de les transférer vers l’Europe. On dit qu’ils devaient être donnés à des familles européennes en quête d’adoption. Par cette affaire, le président du Tchad, Idriss Déby, prend en quelque sorte sa revanche sur la France, qui l’a contraint à accepter la présence de 4 000 soldats étrangers sur son territoire, dans le cadre d’une force internationale qui sera déployée prochainement à la frontière avec le Darfour.

    Aujourd’hui, certains indices montrent qu’un commerce est en train de se développer autour des enfants pauvres d’Afrique et d’Asie. Parallèlement, dans les pays riches s’expriment des désirs de paternité et de maternité que chiens et chats ne suffisent plus à combler. Cela concerne des milliers de gens qui avaient voué aux gémonies les valeurs familiales et le mariage dans leur jeunesse, mais qui ont vieilli et commencent à se sentir seuls. Il y a aussi les couples qui n’arrivent pas à procréer pour des raisons médicales. Et puis les couples homosexuels. Pour tous ceux-là, l’adoption est le seul moyen d’avoir un enfant. Quand un produit est très demandé, l’offre suit toujours. Et ce produit, ce sont les enfants du tiers-monde. Les motivations ne sont pas toujours infâmes ; elles sont le plus souvent innocentes, voire philanthropiques. Pourquoi les riches ne s’occuperaient-ils pas des pauvres ? Alors, on interdit l’immigration aux pauvres, mais on l‘autorise à leurs enfants ? Mais, pour décider si un enfant peut être adopté, on ne peut pas appliquer les mêmes critères en Occident et dans le tiers-monde. En Occident, la famille est “nucléaire” ; la condition pour qu’un enfant devienne “adoptable” est donc l’absence de son père et de sa mère. Dans de nombreux pays africains, en revanche, la famille est “élargie”, c’est-à-dire qu’elle englobe également les grands-parents et les oncles maternels et paternels : tous sont solidaires pour s’occuper de l’enfant.

    Les registres d’état civil, dans de nombreux pays du tiers-monde, souffrent des guerres, de la corruption ou de lacunes administratives. C’est pour cela que la France va imposer le test ADN comme moyen pour contrôler la véracité des actes d’état civil. Si l’on accorde si peu de crédit aux documents officiels de ces pays, pourquoi alors accorder foi à des attestations d’orphelinat ? Et puis, pourquoi le marché mondial de l’adoption ne fonctionne-t-il que dans un sens ? Un Africain ou un Asiatique, fût-il riche, ne pourra jamais adopter un enfant européen ou américain, fût-il orphelin. Quelle peut être la crédibilité des organismes d’adoption après le scandale de L’Arche de Zoé, sachant que ces organismes se font payer par les demandeurs d’adoption au titre de dédommagements et de défraiements ?

    Le mélange entre adoption et action humanitaire pose en effet problème. L’adoption ne relève pas forcément de l’humanitaire. Il existe souvent d’autres solutions pour aider les enfants sur place. Le travail humanitaire doit être un sacrifice, l’adoption n’en est pas un : elle correspond à la volonté de satisfaire un besoin. Autrefois, les pauvres vendaient leurs enfants pour payer leurs dettes. En Europe et dans l’Empire ottoman, on enlevait les enfants des populations soumises. Il n’est pas acceptable que la piraterie d’enfants redevienne d’actualité et il faut espérer que ce scandale déclenchera une réflexion sérieuse. Que les instances internationales et organisations des droits de l’homme prennent leurs responsabilités et endiguent le retour de toutes sortes de traites humaines que l’on croyait appartenir au passé.

    Titulaire d’un doctorat d’études arabes et islamiques de l’université de la Sorbonne, Mohamed Al-Haddad est maître de conférences à la faculté des lettres et sciences humaines de Tunis. Il est aussi chroniqueur à Tayyarat, le supplément politique du quotidien panarabe ­Al-Hayat, et est considéré comme l’un des meilleurs connaisseurs arabes de la vie politique française.

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